Une manifestation s’est tenue le mois dernier devant le collège classé en zone prioritaire. Parmi le corps enseignant, Aurélia Stedransky explique les raisons de la colère : “Où en est-on au collège Vinci ? Les salles sont aérées, malgré le froid, avec des factures en énergie que le collège devra prendre en charge, comme il a fallu rééquilibrer les budgets pour les produits d’hygiène. Nos classes sont destructurées par des absences continuelles, les enfants ne sachant pas vraiment s’ils seront présents d’un jour à l’autre ; d’une semaine à l’autre, toute programmation relève de la gageure. Voilà des mois que toute la profession le dit, mais notre ministre continue de faire l’autruche, comme si à force de dire que tout allait parfaitement bien, cela deviendrait magiquement le cas. De plus, comme pour les autres collèges en éducation prioritaire du département, le collège Léonard de Vinci souffre pour la préparation de la rentrée prochaine. Nous nous indignons d’autant plus que la crise sanitaire touche avec encore plus de dureté les milieux populaires que l’ensemble de la population. En trois ans, les effectifs par classe n’ont fait que croître, mais les heures de marge nous permettaient tout de même de les maintenir sous les 24 élèves par classe à tous les niveaux. Il y a quatre à cinq ans, encore (car c’est toujours progressif), l’Éducation Nationale garantissait des effectifs en deçà d’un certain seuil; au-delà, on ouvrait des classes. À présent, au nom d’une prétendue autonomie, c’est au conseil d’administration de répartir des heures données, une base et une partie en marge, et de faire ses ajustements. En éducation prioritaire, tout est amplifié : les moyens doivent donc l’être aussi, pour offrir une justice sociale visible et efficace, et donc fondée sur les besoins identifiés par les équipes du collège Vinci qui observent au quotidien.”
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4 septembre 2024