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Courjumelle 2, en cours de tournage

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Entre 2013 et 2017, Jean-Claude Raoul avait scénarisé, filmé et monté le film Courjumelle, au cœur de la Sologne. La production, qui a rassemblé près de 200 acteurs bénévoles, présentait la vie dans la Sologne des années 20. Le film a été programmé par 77 organisateurs dont des cinémas, projeté devant 13400 personnes pour majorité dans les communes de Sologne. Une suite, “Courjumelle et ses villages”, qui couvre l’année 1935, est donc en cours de tournage. Rencontre dans ce cadre avec son réalisateur à Mer, sa ville d’adoption.
Né à Vannes, puis habitant de Nanterre jusqu’en 1954, Jean-Claude Raoul, dessinateur industriel de formation, est devenu photographe et cinéaste. « Avant le premier Courjumelle, j’avais réalisé beaucoup de reportages pour deux agences photographiques parisiennes. Puis j’ai arrêté ces reportages afin de me consacrer à l’observation du développement d’un petit village de riziculteurs de montagne en Chine face à l’arrivée du tourisme. Cette observation a été publiée dans un ouvrage intitulé “Tian Tou, dernier village avant le ciel”. J’ai tourné trois films documentaires en terres chinoises, dont un sur le bouddhisme tibétain. En rentrant en France, je me suis dit que l’âme des villages de la Sologne, incarnée par telle vieille maison, tels objets sauvegardés par les familles, tels souvenirs passés de mémoires en mémoires, était en voie de disparition. Comme je suis adhérent depuis la création de l’Union pour la Culture Populaire en Sologne (UCPS), j’ai pu trouver des personnes pour m’accompagner dans ce projet de Courjumelle, ferme fictive autour de laquelle le passé reprend vie à partir de scènes tournées dans 41 communes du Loir-et-Cher et 13 hors département». Les spectateurs du premier Courjumelle avaient pu suivre la vie d’antan mêlant métiers disparus, travail des champs ou encore de témoignages sur les conditions de vie de l’époque. Le second Courjumelle présentera des années moins folles, conditionnées négativement par la crise économique de 1929 qui a pesé sur les productions agricoles. Jean-Claude Raoul détaille « “Courjumelle 2” ne sera pas que gris, ce sera l’occasion aussi de passer au noir ! Mais un noir gourmand avec le personnage d’Auguste Poulain, fondateur de la fameuse chocolaterie qui fonctionnait entre le château et la gare de Blois. Il sera aussi question des halages de péniches sur le canal du Cher, des habitations troglodytes de Bourré, de l’usine Normant à Romorantin, de ce qu’était un marché solognot en 1935 et aussi des hommes qui parfois s’affrontaient sur l’avenir de l’agriculture. »

Nouvelle sortie prévue en 2023
Débuté en 2019 pour l’écriture, le tournage est aujourd’hui à mi-parcours pour un travail de repérage qui a nécessité plus de 41000 photographies et un temps incalculable de consultation de documents récoltés auprès de passionnés d’archives relatives au monde rural et blésois dont Bruno Guignard, responsable du fonds patrimoniale de la bibliothèque de Blois et son ami Jean-Paul Sauvage, ou d’un ex-membre de La Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles, ainsi que de Linda Ferrin pour les archives départementales. Jean-Claude Raoul poursuit encore. « Ce film aurait été achevé cette année sans les confinements, d’abord celui subi en Chine lors de mon dernier voyage, puis ceux en France. Les consignes de distanciations sociales n’étaient pas compatibles, par exemple, avec le tournage de la messe de minuit dans l’église de Chaumont-sur-Tharonne pleine à ras-bord, avec les fidèles un rang sur deux avec un mètre entre chaque, comme ce n’était pas le cas entre les deux guerres, et aussi d’autres séquences risquant d’être vecteurs de contamination dont je me serais senti responsable. » Vivement 2023 pour retrouver la majorité des acteurs du premier Courjumelle dans cette nouvelle production de chez-nous soutenue par l’Europe à travers des fonds LEADER réservés à des projets publics ou privés qui favorisent le développement ou qui mettent en valeur des zones rurales. Quinze collectivités territoriales ont apporté leur concours. Les sommes récoltées par le premier Courjumelle ont été entièrement réinvesties pour sa suite. Jean-Claude Raoul a également apporté un complément personnel qui devrait être en principe suivi par un financement participatif. Le virus Covid a rajouté des dépenses supplémentaires non prévues. Le cinéaste a conclu cet entretien par un verre de l’amitié, accompagné par une mangerie. « Chez moi, on ne cultive pas le relationnel, on le vit naturellement. Courjumelle 1 et 2 n’auraient pu être envisageables sans le concours bénévole de tout un monde, dont des troupes de théâtre locales, animé par un esprit de partage de responsabilités : qui un jeu d’acteur, qui une sentence, qui un savoir-faire à la prise de son, qui à la conception de décor ou encore à la recherche de vêtements d’époque. Vous savez ce qui est le plus dur à trouver ? Les chaussures ! Je remercie l’UCPS qui possède une réserve conséquente de costumes et qui la met à disposition de notre production. Autrement, une location totale des costumes pour le cinéma n’aurait pas été envisageable, faute d’un budget suffisant. »
F.T.

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