Controis-en-Sologne : SCoT or not ?


L’ensemble des maires de la Communauté de communes Val de Cher Controis s’est réuni le 24 octobre à Contres. Parmi l’ordre du jour, deux principaux sujets déterminants pour l’avenir : le pacte financier et fiscal 2023-2026, et surtout le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT).
Si Jacques Paoletti, maire de Saint-Georges-sur-Cher et vice-président responsable des finances et moyens généraux, a expliqué le pacte financier et fiscal du Val de Cher Controis, “document de stratégie qui fixe le lien entre les communes et la communauté de communes” qui selon l’élu, “est un pacte de solidarité et d’équilibre qui va nous permettre de développer des fonds de concours, de renforcer l’office de tourisme intercommunal, qui évite une vision unique et démontre l’intérêt de travailler ensemble”, le SCoT était sous le feu des projecteurs fin octobre dans la salle des fêtes de Contres. Puisqu’en l’état, à ce jour, seuls deux EPCI (Établissement Public de Coopération Intercommunale) ne possèdent pas en Loir-et-Cher cet outil d’urbanisme et de politique de territoire en termes d’habitat, de mobilité, d’aménagement commercial, d’environnement ou encore de paysage. Qui ? Ce duo n’est autre que le Val de Cher Controis et le Romorantinais-Monestois. Le sens du vent semble changer car le président controis Jean-Luc Brault est en train de convaincre ses élus du bien-fondé d’adopter ce fameux SCoT. Pourquoi diable maintenant ? Et pourquoi ces deux communautés de communes se sont montrées si farouches ? Nous n’avons pas les raisons du coup de frein sur ce sujet pour la communauté du président romorantinais Jeanny Lorgeoux ; par contre, côté Controis, le président Brault, lui, évoque un motif. “Parce que les élus craignent une mainmise de l’État. Ils ont déjà mal vécu le passage au PLUi (Plan local d’urbanisme intercommunal).” On sent à demi-mots que les Gaulois, bien que résistants mais trop isolés, se trouvent acculés sans guère de choix, hormis celui de rentrer dans le rang administratif. Contrairement au PLU à l’horizon plus court, soulignons que le SCoT imprime une vision de projection pour les 15 ou 20 ans à venir. “Si nous ne disons pas oui au SCoT, ce sera d’office le SRADDET (Schéma régional d’aménagement et de développement durable du territoire issu de la loi NOTRe de 2015, ndrl),” répond à nouveau M.Brault en restant sur des considérations très techniques. “Le SCot est un document de territoire. Et il nous faut donner une orientation différente au territoire en matière d’économie, d’eau, d’énergies renouvelables, de souveraineté alimentaire. Le SCoT, c’est pour penser à l’avenir. Nous allons demander aux vice-présidents en novembre au prochain conseil communautaire de se prononcer.” Karine Michot, vice-présidente en charge de l’aménagement du territoire et du développement numérique au Controis-en-Sologne. ajoute : “Ne pas le faire, ce serait égoïste. Ne pas le proposer aux élus, ce serait irresponsable. Nous avons deux PLUi en plus, l’un sur le Val de Cher Controis, l’autre sur le Montrichardais. Stratégiquement, il nous faut le SCoT. Les élus ont manqué de temps jusqu’ici.” Il faut préciser, entre ces propos d’élus peu concrets pour le citoyen lambda, que les communes non couvertes s’exposent à de pénibles conséquences, notamment en termes d’aménagement et d’urbanisation, sur fond de limitation de l’artificialisation des sols, entre autres enjeux de pouvoirs … Y aurait-il à nouveau en sus une histoire sous-jacente de mariages forcés d’intercommunalités ? Jean-Luc Brault concède à détailler davantage en reprenant la parole, avec son franc-parler légendaire : “Si nous nous rapprochons de Blois et d’Agglopolys ou d’autres, notre avis serait dilué. Nous voulons rester souverains dans nos décisions. Avec le SCoT, le préfet nous écoutera; sans, il nous enverra… ” L’avenir le dira donc.

É.R.