Cela faisait plusieurs fois que celui qui est à la tête de la commune de Contres évoquait avec la presse son départ de la mairie. Mais personne n’y croyait vraiment jusqu’ici. Cette fois, c’est réalité : Jean-Luc Brault a démissionné fin avril de la mairie. Tout en demeurant président de l’intercommunalité.
Pourquoi ne pas terminer son mandat d’élu ? Il est possible de s’interroger. Jean-Luc Brault, qui choisi ce printemps de ne pas achever ce dernier, est le mieux placé pour répondre à cette question que peuvent se poser certains citoyens et administrés. « Je l’avais déjà annoncé lors des dernières élections municipales à mon équipe. Et je tiens toujours parole. Vint-sept ans de maire, c’est long, il y a de plus en plus de tracasseries administratives, mais en même temps, je pars sans regrets, satisfait. Il faut savoir passer la main, penser un peu à soi. Je ne suis pas abattu. Je m’étais préparé.» Il évoque alors discrètement quelques trahisons en vallée du Cher. Du côté de Noyers… « Ma décision a été précipitée par des éléments de vie personnels ainsi que de grandes déceptions d’amis que je croyais sincères.» Comprenez politiquement, même si là encore, il évince et décide de ne pas trop s’étendre. En politique, en même temps, il est courant que les amitiés puissent virer casaque, ce n’est pas un secret… Le nouveau maire, son successeur qui devra encaisser les coups comme savourer les réussites à son tour, sera quant à lui élu le 4 mai à 18 h 30 à la salle des fêtes de Contres.
Qui à la place du maire partant ? Un patronyme circule
L’un des candidats connus pour ce poste serait Antoine Lelarge, maire adjoint de la commune nouvelle Le Controis-en-Sologne délégué aux affaires générales, à l’état civil, aux élections, aux cimetières et aux ressources humaines. D’autres volontaires peut-être également ? Suspense… «Le vote sera bien réalisé démocratiquement, contrairement à ce que j’entends déjà dire sur mon compte ! Je suis heureux de ces 27 ans où j’ai pu travailler et côtoyer de hommes et des femmes de grande qualité, » répéte l’élu Brault qui ne perd rien de son franc parler et qui ne quitte pas non plus totalement l’arène controise car il sera conseiller municipal tout de même. «Le prochain projet phare de la commune sera la création d’un cinéma, un dossier qui avance bien. Celui de la communauté de communes ? La révision du PLUI (Plan local d’urbanisme). Il y a aussi un autre sujet phare, le Cher à vélo. Il faudra également se pencher sur l’accueil des gens du voyage que nous impose l’État.» Chacun l’aura compris : Jean-Luc Brault ne sera plus édile mais demeure dans la place, l’action. Il conserve de toute façon la présidence de la Communauté de communes du Val de Cher Controis. Il ajoute une dernière priorité, continuer le développement économique, un thème qu’il maîtrise et que personne ne peut contester au regard de ce qu’est aujourd’hui la zone industrielle de Contres, fournie en entreprises et emplois. Et puis, il ne risque définitivement ni de s’ennuyer, ni d’être oublié : si les élections législatives de juin 2022 semblent le titiller mais qu’il nie être intéressé, l’échéance des sénatoriales en 2023 l’accaparera assurément. « Histoire d’en embêter quelques-uns, » nous confie-t-il avec le regard malicieux du Jean-Luc qu’on connaît. Entre deux dossiers publics, l’oeil donc toujours vif à 72 ans, il affirme enfin côté privé vouloir consacrer du temps à sa compagne et ses trois enfants, rendre visite à son cousin dans le Midi, reprendre le vélo, jardiner et repartir pêcher en Norvège dès cette année.
É. Rencien