Un conseil municipal, entre doute et certitudes



C’est la Fondation du doute qui a ouvert le bal du conseil municipal du 19 février et cela faisait longtemps qu’on en avait pas autant parlé.
Suite à un controversé article publié le 17 février chez nos confrères de la Nouvelle République (La Fondation du doute s’essouffle-t-elle ?) mettant en cause sa faible fréquentation et des recettes plutôt basses, mise au point a été faite par le maire de Blois Marc Gricourt, jugeant cet article « regrettable, aux informations erronées », omettant au passage que les chiffres de fréquentation sont donnés par la municipalité elle-même et ne souffrent donc pas de contestation possible, à moins que ? Sur décision du maire, un appel au mécénat et une demande une subvention régionale de 70 000 € (plus 20 000 € de la DRAC) ont été faits. Et côté chiffres donc, en 2017, la Fondation du doute a reçu très exactement 20 852 visiteurs (21 788 en 2016). C’est peu, mais apparemment suffisant pour Marc Gricourt qui s’enorgueillit d’un tel équipement culturel dans le Blaisois, allant jusqu’à parler de « stabilité dans la durée ». À titre de comparaison, l’exposition Playmobil au château royal de Blois a accueilli en 15 jours, du 16 décembre 2017 au 7 janvier 2018, 21 000 visiteurs. Les Blésois et visiteurs extérieurs n’ont visiblement pas eu l’ombre d’un doute !

Un escape game dans les cartons…
Au fil de l’eau, ce conseil municipal a aussi voté : la stabilité de son taux de fiscalité pour la septième année consécutive : 20,37 % pour la taxe d’habitation (avec les incertitudes pour l’avenir, après sa disparition fin 2018) ; 33,3 % de taxe sur le foncier bâti ; 45,91 % sur le foncier non bâti. Il fut également question de l’ouverture pour la saison touristique à partir du week-end de printemps d’un escape game au château royal, sur le thème de l’assassinat du duc de Guise en 1588. C’est une nouvelle animation autour d’un concept très en vogue actuellement : il consiste à tenter de s’échapper en une heure d’une pièce fermée, seul ou en petits groupes, grâce à la résolution d’énigmes. (25 € par personne. 22 € pour les détenteurs du Pass Ville de Blois et 300 € pour un groupe constitué de 15 personnes). « Il s’agit certes d’un produit de niche mais qui correspond à une demande de nos visiteurs ; c’est aussi un produit capable de renforcer l’image du château royal » a précisé Christophe Degruelle, adjoint délégué à la culture.

…Avant de se mettre au vert
Autre point abordé : un intéressant projet de maraîchage biologique, mené par Ary Régent (Les Paniers bio du Val de Loire), va naître aux lieux-dits « La Rabière » et « Le Bas de l’Ormeau » dans le quartier Vienne près du Pont François Mitterrand et du rond-point Joseph-Paul-Boncour. Une délibération du conseil municipal a en effet voté l’attribution d’un bail rural avec clauses environnementales d’une emprise foncière appartenant à la Ville. Ary Régent, déjà installé proche de cet endroit dans la « couveuse d’entreprise » du lycée horticole blésois, gère quatre hectares en maraîchage bio et souhaite développer son activité, en s’ouvrant notamment aux comités d’entreprises (Delphi, Francos, Pôle Emploi, la CPAM etc). Enfin, le Projet de renouvellement urbain d’intérêt régional (PRUIR) a été voté en toute fin de conseil. Il concernera les quartiers Kennedy, Croix-Chevalier, Coty, et Sarrazines pour la période allant de 2018 à 2024. Il consistera, entre autres, à améliorer les conditions d’habitabilité par des travaux permettant d’augmenter les performances énergétiques ; proposer un habitat adapté aux personnes âgées ; la poursuite des remises à niveau des équipements sportifs et scolaires, etc. D’un montant total de 34 M€ HT, il reçoit 7 % de subventions directes de l’Agence nationale pour la rénovation urbaine,
25 % par la Ville de Blois,
50 % par les bailleurs sociaux, et 14 258 M€ de prêts de la Caisse des dépôts et consignations.

Saint-Vincent : des nouvelles du front
Pour finir, il en fut question aussi : le projet du carré Saint-Vincent devait voir un nouveau permis de construire déposé par le promoteur JMP Expansion en février. Finalement, le conseil municipal du 19 février a expliqué qu’il sera « déposé durant le premier trimestre 2018 ». Une délibération de ce même conseil municipal a modifié à la marge l’emprise et les aménagements de l’espace public, donnant plus de place à « l’environnemental et végétal » selon le maire Marc Gricourt. Accès depuis la rue du Père-Monsabré, accès des véhicules au parking souterrain, accès à la rue du Pont-dut-Gast, rappel du cheminement hydraulique avec la rivière Arrou actuellement canalisée sous terre ont notamment été intégrés au projet. Pour cette dernière, il s’agissait d’une suggestion lancée lors de la première rencontre de la conférence citoyenne, instance participative et de consultation des citoyens blésois au projet dont le premier coup de pioche n’est toujours pas donné, éloignant encore un peu plus le coupage du ruban d’inauguration.
F. Sabourin