Une bonne rentrée pour Michel Autissier
La rentrée, pour nos chères petites têtes blondes, c’était en septembre. La rentrée pour le nouveau conseil départemental, c’est au Printemps. C’est bien là l’unique différence que l’on peut trouver entre les petits et grands. Hormis ce léger décalage dans le calendrier, rien, pas une altérité.
La preuve, on avait la famille qui avait conduit le petit, ou la petite, jusqu’à la classe, dans le palais du duc Jean de Berry, bien sage, presque la larme à l’oeil, à l’arrière de la salle, comme pour les maternelles. On avait les petits nouveaux élus (es), et ils étaient assez nombreux avec leurs habits neufs, leurs sacs tout bien préparés et quasiment les choco BN dans une pochette, prêts à apporter leur soutien en cas de défaillance. Ils étaient un peu apeurés, comme tous les nouveaux, mais leurs copains les ont vite rassurés …
Nouvelle disposition dans la classe, pardon dans l’hémicycle, avec des fauteuils disposés dans l’ordre alphabétique des cantons. Au fond, tout au fond, les remplaçants, ceux qui ont donné un coup de main en apportant leurs noms, leurs voix aussi, et qui, normalement, ne devraient avoir aucun rôle à jouer. Les conseillers départementaux, anciens et nouveaux, ont répondu un « présent », plus ou moins sonore, à l’appel de leur nom lancé par le plus jeune de la classe, l’élu vierzonnais Mounyr Lyame, promu secrétaire de séance comme le veut la loi.
On s’y attendait, pour l’élection du délégué de classe ou du président, comme vous voulez, pas de photo finish : la nouvelle majorité n’avait qu’un candidat, le maire d’Aubigny, Michel Autissier, et 24 voix potentielles. L’ex-majorité devenu opposition pour le coup n’en possédait que 14 pour son candidat, le désormais ex-président du Conseil général, Jean-Pierre Saulnier. Vote à bulletin secret mais élection sans coup férir pour autant. Un 24-14 net et sans bavure … Michel Autissier pouvait aller se mettre au bureau de l’instit et prendre les commandes de la classe. Et, on enchaînait pour une séance de rentrée vraiment active.
Pour la détermination de la composition de la commission permanente, définie à 21 membres, pour l’élection de celle-ci, une fois enregistrée celle des vice-présidents, définie à 11 membres, où seul le groupe Socialiste (10 voix) s’abstenait, l’affaire était vite réglée. Tout le monde avait pris ses dispositions en amont pour des votes à main levée. Même pour la constitution des groupes d’élus on était sur la même longueur d’onde. La preuve, le groupe « Ensemble mieux vivre dans le Cher », conduit par Jean-Pierre Charles, n’avait que 4 élus. Le règlement intérieur n’accordait la constitution qu’à partir de 5 … Une demande de dérogation plus tard, on accordait la constitution à partir de 4 et le tour était joué.
Seul bémol, Michel Autissier et les deux Jean-Pierre, Charles et Saulnier, n’ont pas la même conception du mot austérité. Un débat linguistique qui pourrait paraître anodin au premier abord mais qui, à court terme, devrait nous donner quelques débats idéologiques plus ou moins piquants.
D’autant que, dès sa prise de fonction, le nouveau président du conseil départemental n’a pas manqué de préciser le fond de sa pensée.
Par ailleurs, afin de se consacrer à sa nouvelle tâche, Michel Autissier a annoncé, sans surprise, que le cumul des mandats l’obligeait à faire le choix de ne conserver qu’un siège de conseiller municipal dans la cité des Stuarts.
Une photo de classe plus tard, juste avant de se rendre à la cantine, et la journée de rentrée était presque terminée … on avait encore des TAP l’après-midi .
F.S.
Michel Autissier a donc été élu président du conseil départemental du Cher. Onze vice-présidents ont également été élus durant la première session du jeudi 2 avril 2015 :
– Première vice-présidente : Véronique Fenoll
– Deuxième vice-présidente : Daniel Fourré
– Troisième vice-présidente : Annie Lallier
– Quatrième vice-présidente : Jean-Claude Morin
– Cinquième vice-présidente : Michelle Guillou
– Sixième vice-président : Pascal Aupy
– Septième vice-présidente : Nicole Progin
– Huitième vice-président : Patrick Barnier
– Neuvième vice-présidente : Sophie Bertrand
– Dixième vice-président : Thierry Vallée
– Onzième vice-président : Jacques Fleury
Départementales : Louis Pinton président reconduit d’une assemblée renouvelée
Le président Pinton a entamé sans émotion son quatrième mandat à la tête d’une assemblée comprenant 5% de nouveaux élus et pour la première fois trois vice-présidentes.
«Messieurs …. et mesdames la séance est levée». Houps, Louis Pinton avait fait un sans faute jusque là et s’est juste pris les pieds dans le tapis au moment de la conclusion. Ça ne fait rien, la parité au sein de l’assemblée est un non événement (lire ci-dessous) mais le seul suspens de cette séance de rentrée du premier conseil départemental de l’Indre concernait les noms des vice-présidentes. Aux côtés de Gérard Mayaud, Michel Blondeau, Serge Descout et Claude Doucet qui occupaient déjà ces postes dans les équipes précédentes prennent place, Florence Petipez, Mireille Duvoux et Nadine Bellurot.
Après avoir félicité les nouveaux élus (onze femmes et deux hommes) et salué ceux qui ne siègent plus «qu’ils soient remerciés pour tout ce qui a été accompli ici avec eux et grâce à eux», le président a exposé brièvement le programme de sa majorité.
Bien que les compétences de l’assemblée départementale fassent l’objet d’une loi qui sera votée seulement dans plusieurs mois le président ne doute pas que la politique de solidarité, l’entretien des collèges et des routes et plus globalement l’aménagement du territoire feront toujours partie de ses prérogatives. «Deux chantiers me paraissent essentiels : les moyens de communication virtuelle -donc Internet et son débit- et les liaisons ferroviaires». Son équipe mettra donc en oeuvre son plan très haut-débit et s’impliquera dans la modernisation de la ligne POLT.
Michel Bougault porte parole de l’opposition
Face au président, c’est Michel Bougault, conseiller départemental du canton d’Issoudun qui sera désormais le porte parole de l’opposition puisqu’Alain Pasquer, a été battu au second tour par Gérard Blondeau dans le canton du Blanc. Une opposition qui n’a présenté de candidats ni à l’élection du président ni à celles de ses vice-présidents et s’est contentée de voter blanc aux différents tours de scrutins. Michel Bougault et ses cinq coéquipiers ont voté contre les délégations accordées à la commission permanente, estimant que certaines décisions relevaient des séances plénières. Comme il était d’usage avec son prédécesseur, Louis Pinton a écouté son contradicteur avec une grande courtoisie, mais n’a tenu aucun compte de sa remarque. Ce sera donc au sein des commissions dont toutes les présidences et vice-présidences sont allées aux élus de la majorité, que les membres de l’opposition essaieront de faire entendre leur voix.
P.B.
Mesdames les vice-présidentes
Grande nouveauté pour l’Indre. Historiquement vice-présidente se conjuguait au masculin dans l’assemblée départementale. Parité oblige, elles sont désormais trois.
Louis Pinton a appliqué la loi à minima, mais c’est déjà une révolution. S’il y avait cinq femmes dans la précédente assemblée, deux seulement avaient été élues sur leur nom. Les trois autres étaient des remplaçantes devenues titulaires. Aucune bien sûr n’occupait un fauteuil de vice-président. La parité a tout changé. On aurait pu imaginer que quatre vice-présidences leur soient attribuées, puisque le président est un homme. Il aurait fallu qu’une conseillère ait suffisamment d’expérience pour tenir le poste de premier vice-présidente. Ce n’est pas le cas, mais ça viendra. Alors, qui sont ces pionnières ?
Florence Petipez
élève de Jean Mayet
La bijoutière de la rue Victor-Hugo était une représentante de la société civile lorsque Jean Mayet l’a embarquée dans son équipe municipale castelroussine en 2001. «Je ne faisais pas de politique mais j’avais les mêmes idées que lui». Remplaçante de celui qui était maire et conseiller général, Florence n’a pas accédé directement dans l’assemblée départementale lorsque Jean Mayet est entré au Sénat en 2008, la démission pour cumul de mandat n’ouvrait pas droit au remplacement systématique. Elle a donc remporté une élection partielle. Réélue conseillère municipale aux côtés de Gil Avérous en 2014, la voici maire adjoint, conseillère de Châteauroux Métropole et vice-présidente du conseil départemental après son triomphe dans Chateauroux 1 le 29 mars . «Je ne suis plus très souvent dans mon commerce, mon salarié en est ravi, il occupe désormais un temps plein. Plus sérieusement ces trois mandats permettent de bien suivre les dossiers. Et puis comme je suis une femme de terrain je suis comblée. Je m’occupe de l’événementiel pour la Ville et du sport au conseil départemental».
Mireille Duvoux
dans l’ombre de Serge Pinault
Mireille Duvoux fait partie du personnel politique de l’Indre depuis mars 1983, lorsqu’elle fut élue au conseil municipal de Chabris aux côtés de Serge Pinault. Mère de trois enfants, responsable des achats à la base aérienne de Romorantin, elle disposait juste du temps nécessaire pour tenir son rôle de conseillère municipale. Trois mandats plus tard, elle avait pris des responsabilités de maire adjoint aux affaires scolaires et aux finances lorsque Serge Pinault mourut. Désormais retraitée, elle lui succéda dans le fauteuil de maire, mais aussi au conseil général puisqu’elle était sa remplaçante. L’an dernier elle a conservé la mairie de Chabris, et, aux côtés de Claude Doucet, le canton de Valençay «mais je ne voulais pas être prise en photo devant le château. Nous sommes à égalité de responsabilités dans ce mandat. Moi en tant que maire de Chabris et Claude de Valençay». C’est dit avec le sourire, mais on sent de l’opiniâtreté chez Mireille Duvoux qui n’est jamais aussi à l’aise que devant un budget «même si au conseil départemental c’est d’une toute autre envergure».
légende Mireille Duvoux
Nadine Bellurot
la fusée castraise
Quel parcours ! En 2013, elle achète une maison à Reuilly. En 2014, elle devient maire de sa ville. En 2015, la voici vice-présidente du conseil départemental. Qui dit mieux. Nadine Bellurot est une comète venue de la planète parisienne. Mais chut , ne lui dites pas cela , elle se revendique Berrichonne du sud. « Je suis née à La Châtre, ma famille est à La Châtre et j’y revenais une fois par mois avant de décider d’acheter une maison à Reuilly.» A Paris, Nadine est inspecteur général au ministère de l’environnement. «J’organise mon travail comme je le veux, je peux donc me rendre disponible pour ma mairie et pour le conseil départemental.» Faire partie des pionnières de la parité ne lui pose pas de problème particulier. « J’ai dirigé des équipes dans lesquelles cohabitaient des hommes et des femmes, je n’ai pas le sentiment que la compétence soit une affaire de sexe.»
Mireille Duvoux forte de son expérience de maire ne fait pas elle non plus de complexe en s’installant dans cette assemblée d’hommes. Et comme Florence Petipez confirme qu’elle n’a jamais été en bute au sexisme, toutes trois s’apprêtent à prendre toute leur place dans la gestion du département. Et comme leur moyenne d’âge est inférieure à celle de leurs collègues masculins, la femme pourrait bien être l’avenir… du conseil départemental.
P.B.
Le Front National éliminé au second tour
L’extrême droite, présente dans six duels et deux triangulaires du deuxième tour plafonne à 35% des suffrages, mais a facilité l’élection de deux candidats de gauche.
La gauche a décroché six sièges dans la première assemblée départementale de l’histoire politique de l’Indre, ne perdant qu’un siège par rapport à la précédente assemblée. Un résultat mathématique qui gomme l’ampleur de la défaite des socialistes. La représentation de la gauche était déjà très faible dans les assemblées précédentes, amputée d’un siège on arrive carrément à la portion congrue. La déroute socialiste aurait pu être encore plus grande si deux binômes d’extrême droite n’avaient pas eu la possibilité de se maintenir au second tour. Leur présence a permis aux duos Chapuis-Petiprêtre et Giraud-Blin de l’emporter à Ardentes et Argenton. En revanche la gauche disparaît de Châteauroux, éliminée de Châteauroux 3, qu’elle détenait, dès le premier tour et de son fief de Châteauroux 2 (les quartier populaires de Saint-Jean, Saint-Jacques et Grand-Poirier) au second. Un nouvel effet secondaire de la catastrophe des municipales 2014. Grosse déception également au Blanc où Alain Pasquer n’a pu compenser par le vote de ses citadins les scores de Gérard Blondeau déjà vainqueur au premier tour d’un autre ténor de l’assemblée départementale Jean-Louis Camus.
Le front républicain a assuré une très nette victoire des candidats de droite face à l’extrême droite avec un score record de 75,78% à Châteauroux du binôme Petipez-Blondeau (Michel cette fois) face aux 24,22 % du FN (un score de deuxième tour des présidentielles dirait Jacques Chirac). L’extrême droite obtient son meilleur score à Issoudun face au binôme PS Barbier-Bougault mais sans atteindre la barre des 35% des voix.
«Le temps des élections est passé», à proclamé le président Pinton,qui va gouverner avec une majorité des deux tiers. Les régionales de décembre sont pourtant déjà dans les têtes.
P.B.
Le conseil départemental de l’Indre 2015
Président :
Louis Pinton (canton de Neuvy-Saint-Sépulcre)
Vice-présidents :
Gérard Mayaud (Saint-Gaultier) ; Florence Petipez (Châteauroux 1) ; Michel Blondeau (Châteauroux 1) ; Mireille Duvoux (Valençay) ; Serge Descout (La Châtre) ; Nadine Bellurot (Levroux) ; Claude Doucet (Valençay)
Commission permanente : (outre les président et vice-présidents)
– Majorité : Michèle Selleron (La Châtre) ; Régis Blanchet (Buzançais) ; Lydie Lacou (Saint-Gaultier) ; Gérard Blondeau (Le Blanc) ; Chantal Monjoint (Châteauroux 3) ; Jean-Yves Hugon (Châteauroux 2) ; Frédérique Meriaudeau (Buzançais) ; Michel Brun (Levroux) ; Imane Jbara-Sounni (Châteauroux 2)
– Opposition : Michel Bougault (Issoudun) ; Mélanie Chapuis (Ardentes) ; Jean Petitprêtre (Ardentes) ; Jocelyne Giraud (Argenton)
Membres :
– Majorité : Françoise Perrot (Le Blanc ); Marie Jeanne Lafarcinade (Neuvy Saint-Sépulcre) ; Marc Fleuret (Châteauroux 3)
– Opposition : Lucie Barbier (Issoudun) ; Jean-Claude Blin (Argenton)