Les «Claude de France» de Romorantin-Lanthenay placent une paire gagnante et frôlent le brelan…
Au fil des ans, il semble que le concours d’éloquence du Rotary Club de Blois, dans la grande salle des Assises du Palais de Justice de Blois, prend de la rondeur, de la puissance dans le ton des plaidoiries et suscite, enfin, l’adhésion des jeunes lycéens. Les vingt sélectionnés du dernier «procès» opposaient pacifiquement les Blaisois aux Solognots et il s’en est fallu de peu que ces derniers, les lycéens de Claude de France ne réussissent, les écarts étaient minimes au total des points, à rafler les trois premières places. Sous les yeux embués, de joie, de leur prof, Christelle Proisy qui vivait, avec chacun de ses élèves, d’intenses moments de complicité comme si c’était elle qui était à la barre… à leur place.
Sur les douze questions choisies par Jean-Claude Osty et ses pairs, au nom du Rotary, une seule n’a pas été sélectionnée, à savoir «Doit on mettre l’accent pour se faire entendre ?».
Les thèmes «L’homme politique est-il la mère de tous les maux», ou «Veut-on que quelqu’un nous attende quelque part? » et «Faut-il faire l’éloge des insolents ?», ont été choisis trois fois chacun, contre deux fois pour «Peut-on s’asseoir à deux dans le même fauteuil?», ou «Les plus belles romances sont-elles sans paroles ?» ou «Se tait-on toujours trop tôt?», ce qui permit aux jurés d’effectuer quelques comparaisons de styles, d’attaques, de réflexions ou de différences comportementales entre chaque débatteur.
Plus dure fut leur approche quand il n’y avait qu’un candidat pour «Existe-t-il une esthétique de l’idiotie?» ou «Les clowns blancs ont-ils les idées noires ? ou «Le professeur a-t-il, encore, quelque chose à dire ?»…
En choisissant de débattre d’un thème bref dans son énoncé écrit, mais dur et cinglant dans sa sonorité, «Faut-il être candidat(e) à l’échec?», Mathilde Audet (1ère L), avec conviction, sincérité, gestuelle presque parfaite, face et dos au tribunal, angoisse, persuasion avec, en final, volontairement, accidentellement, en une pirouette convaincante ou théâtralement bien jouée,…soit un début de larmes aux yeux, qui mit ko, en moins des 8 minutes réglementaires, certains de ses échecs assez personnalisés pour les transformer en victoire, nette et sans bavures. Proclamation qu’elle salua, comme un boxeur, en lançant ses poings fermés dans le vide, comme pour bien achever définitivement les échecs qu’elle avait peut-être déjà ressentis dans sa jeune et courte vie. Elle est, ainsi, avec ce challenge, armée pour la poursuivre, cette vie, avec sérénité, confiance et philosophie.
Paco Vincent (Seconde), du même lycée romorantinais Claude de France, glane, brillamment, la deuxième place devant le Blaisois de Notre-Dame des Aydes, Ambroise Bonnassieux-Duckert (TS) qui, sans nul doute, sera l’une des figures politiques du département dans moins d’une décennie tant il a à cœur de défendre La France et son avenir, avec des mots, certes, mais sans maux !
Jules Zérizer
Le jury
Comme dans un «vrai» procès, un jury a soupesé toutes les plaidoiries et a rendu son verdict, à l’unanimité, en soulignant la qualité de tous les avocats même si certains n’avaient pas respecté le règlement, notamment pour la présentation…Aura-t-on recours à de vraies robes d’avocat pour la prochaine édition… ?
Le jury co-présidé par Denys Baillard, président du tribunal de grande instance de Blois ; Delphine Amacher, vice-procureure ; Michel-louis Blanc, président du Rotary Club de Blois et magistrat à Orléans, était, en outre, composé d’Audrey Hamelin et Jean-Claude Osty, avocats ; et de trois journalistes, Pascal Gaultier (Plus FM), Christophe Gendry (La Nouvelle République) et Richard Ode (Les Petits Blaisois et Solognot).