Les commerçants inquiets à l’annonce de nouveaux travaux dans leur quartier


Une assemblée générale de l’association Blois Rive Gauche s’est déroulée mercredi 29 mars au théâtre Monsabré. Au menu, le programme classique, soit un bilan moral et financier dressé. Et surtout de vives objections.

L’association des commerçants Blois Rive Gauche, présidée par Philippe Bahu (supérette « Diagonal »), compte actuellement 57 adhérents, change de nom (le mot Vienne est ajouté à sa dénomination) et des animations sont dans les cartons (brocante sur le pont Jacques-Gabriel en août ou septembre, possible renouvellement de la course de running féminine en fin d’année, bal cet été, etc.). En somme, une assemblée générale classique le 29 mars. Un hommage a également été rendu ce soir-là au patron regretté du magazine « 30 jours », Didier Fradet, disparu au mois de décembre 2016. Une bonne nouvelle tout de même, de nouveaux commerçants (un boucher, un banquier devenu charcutier, l’installation d’un constructeur de maisons, la reprise d’une boutique de cigarettes électroniques, le passage de flambeau au café-bibliothèque Liber’Thés, des services à la personne, un salon d’esthétique) ont posé leurs savoir-faire en Vienne, prouvant le dynamisme dudit quartier. Mais à côté de tout cela, une ombre figure sur ce tableau viennois : les échanges ont été nourris plus longtemps que prévu avec un sujet qui a fait grincer les dents, à savoir la nouvelle vague de travaux prévus en 2018 dans le quartier Vienne. Un chantier avait précédemment eu lieu en 2014-2015 dans le cadre de l’aménagement du cœur de ville (ACVL) et cette période aura laissé des traces à entendre les cris du cœur poussés par les commerçants. « Encore ! Nous l’avons déjà vécu il y a deux ans, survivrons-nous cette autre fois ? »

Des sujets qui coincent

Pour tenter de rassurer les esprits soucieux, Louis Buteau, maire adjoint à la ville, partie commerce et artisanat, a précisé, expliqué, détaillé, informé, argumenté. Des opérations d’assainissement, de réhabilitation et de remplacement des réseaux, seront bien entreprises en 2018, notamment pour apporter des solutions aux problèmes de mauvaises odeurs qui perturbent de façon nauséabonde le quotidien des commerçants et des habitants. Le représentant municipal a de plus souligné le fait qu’un animateur-manager de ville est en cours de recrutement ; trois candidats ont été reçus mais aucun CV n’a pour l’instant fait favorablement écho au profil spécifique recherché. Quant à la réouverture du parking gratuit sur la friche Humanis qui vient de changer de main, c’est un énième dossier qui suit son cours. La question du stationnement limité à 20 minutes en Vienne, associé à des verbalisations quotidiennes, a contribué à échauffer les esprits davantage.. «La tolérance doit être de mise pour cinq minutes mais certains véhicules tampon restent des journées stationnés, » a tempéré Philippe Bahu. « Les prunes tombent et la mairie ne fait que son travail. À un moment, il faut faire l’éducation des gens, même si le stationnement demeurera un problème récurrent.» Sans oublier l’absentéisme constaté de certains agents de la ville chargés de la propreté des rues et les trop nombreuses crottes de chiens sur les trottoirs qui ajoutent elles aussi de l’eau dans le moulin courroucé… À la fin de l’échange nourri, le projet immobilier du Clos Saint-Saturnin, contesté par une poignée de personnes, sur le site de l’ancien hôpital psychiatrique, toujours en Blois-Vienne, a été brièvement évoqué entre quatre yeux. Louis Buteau l’a reconnu. « C’est un (autre) sujet chaud… ».

Des éclaircies qui se pointent

Quand il y en a plus, y  a encore des revendications. Présent au théâtre Monsabré le 29 mars aux côtés de l’ancien président de la Chambre de métiers et nouveau chef de la CPME (ex CGPME), Pierre Maino, le président de la CCI Yvan Saumet a exprimé une position plus apaisée qu’auparavant sur le projet de carré Saint-Vincent (*) à la vocation affichée est de pallier aux difficultés commerciales rencontrées dans le centre-ville blésois. « Nous restons dubitatifs, » a confié l’élu consulaire. « Il ne faut pas que cela se traduise par un transfert de commerces. Chacun sait que la consommation n’est pas extensible, surtout dans le contexte économique que l’on connaît. Néanmoins, si un promoteur est intéressé, nous ne devons pas le laisser filer ! » Entre les histoires de passerelle et de collectif mobilisé (Cf. notre « ne bref »), de rideaux de proximité qui ferment et de géants nationaux qui s’étendent en périphérie, c’est décidément animé en ce moment à Blois, et on ne parle même pas des prochaines échéances électorales. Ce printemps-été s’annonce torride et le réchauffement climatique ne sera pas le seul en cause des conséquences…

Émilie Rencien

(*)Un dispositif de conférence citoyenne va être mis en place, un groupe de 40 personnes composé d’élus, de commerçants, d’associations, etc., a annoncé l’adjoint Louis Buteau, dans un objectif d’information et de suivi de ce fameux programme Saint-Vincent.