De plus en plus d’étudiants à La Martinerie, une entreprise sur le Citech, un sapin pour Noël, un spectacle pour le Nouvel An Chinois. Ils s’installent tout doucement en Berry.
On est bien loin des 5 000 emplois rêvés par Jean-François Mayet à Ozans, mais les choses progressent. Petit à petit les Chinois font leur trou à Châteauroux. Lors du lancement d’EuroSity, le 11 juin 2014, le projet reposait sur trois piliers : l’arrivée des premières entreprises chinoises sur la zone, la construction d’un bâtiment de bureaux et un volet formation avec la création d’une université franco-chinoise à La Martinerie.
Les étudiants bouclent leur deuxième année universitaire à la Martinerie, ils sont de plus en plus nombreux (120 environ après une première promotion de 70 élèves) et un grand projet d’accueil de sportifs de haut niveau est en cours de réalisation avec des installations sportives qui ont poussé comme des champignons.
Le Citech aussi est sorti de terre, mais il est vide et l’été dernier les abords du bâtiment ultra moderne redevenaient des friches, alimentant le pessimisme des plus sceptiques des observateurs. Enfin il était vide puisque l’on vient d’apprendre qu’il est désormais équipé de la fibre optique qui va en faire un vrai centre d’innovation et de technologie. Une première entreprise s’y est installée : JHC, entreprise franco-chinoise spécialisée dans la conception des sièges d’avion fonctionne actuellement avec trois salariés, mais devrait grossier au cours de l’année. Filiale française d’une entreprise chinoise Blueberry (c’était prémonitoire) va également s’installer au Citech. Il s’agit d’un bureau d’études dont la maison mère est spécialisée dans les énergies renouvelables. Les entrepreneurs bénéficient de conditions tout à fait intéressantes pour s’installer sur la zone. SFECZ, la société émanation de Benjing Capital Land, a manifestement compris qu’il fallait d’abord attirer les candidats à l’installation avant d’espérer un retour sur investissement.
Mais SFECZ ne reste pas à l’écart de la vie castelroussine. Pour Noël elle a offert le sapin illuminé place de la République. Un cadeau intéressé puisque le géant des Vosges offert par les Chinois remplaçait le conifère centenaire que Châteauroux Métropole envisageait d’abattre pour les fêtes de Noël à proximité du campus chinois de La Martinerie.
Le nouvel an sur scène… et sur les maillots
Et puis voici que le Nouvel An Chinois donne l’occasion de deux manifestations de l’amitié entre le Berry et la Chine. Voici un an le préfet de l’Indre avait invité les étudiants chinois de l’Indre à venir fêter le nouvel an dans les salons de la préfecture. Cette fois ce sont les amateurs de football et les citoyens de Châteauroux qui y sont sensibilisés.
Tout d’abord les footballeurs de la Berrichonne ont rencontré et battu Bourg-en-Bresse avec une inscription chinoise sur leurs maillots. Il s’agissait de la traduction du nom de leur sponsor, les sirops Monin, en mandarin. Monin vient d’installer une nouvelle usine en Chine à Jiaxing. Les étudiants chinois étaient invités à cette rencontre.
Pratiquement au même moment, place de La République, la SFECZ et Châteauroux Event offraient une heure de spectacle destiné à célébrer la Nouvel An, un nouvel ans différent du notre dans la mesure où il célèbre la deuxième lune après le solstice d’hiver, celle qui annonce le retour du printemps. Une brève parenthèse entre deux chutes de neige qui a permis aux chanteurs, musiciens et danseurs professionnels de l’Association France Chine Cultures d’évoluer dans des conditions convenables devant un public attentif qui ne s’est pas laissé décourager par les conditions climatiques difficiles et a découvert le luth chinois, la danse officielle de la cité impériale et les danses folkloriques avec évidemment la présence du dragon qui est au Nouvel An chinois ce que sont les mini bikinis des danseuses de samba du carnaval de Rio.
Pierre Belsoeur