Le Medef (Mouvement des entreprises de France) et le Comité départemental olympique et sportif (CDOS) de Loir-et Cher ont organisé le 23 septembre une journée de promotion du sport en entreprise au golf du château de Cheverny. L’idée était de sensibiliser les chefs d’entreprise et par ricochet, leurs salariés.
Pratiquer un sport en entreprise, pendant la pause déjeuner par exemple, générerait moins d’absentéisme, et donc, plus de santé. Pas sûr que les allergiques à l’activité déjà à l’école ne fuient pas en courant, justement ! Et que dire des artisans et très petites entreprises qui ont d’autres cordes à sauter, ne voyant pas filer le temps, entre chantiers et tracas administratifs ? Ne serait-ce pas un « loisir » de grandes boîtes parisiennes, dont les locaux sont équipés de douches et qui de temps à autre, reçoivent des coachs entre midi et deux ? Côté chiffres, 18% des entreprises déclarent mettre en place des activités physiques et sportives pour leurs employés, tandis que 42% des Français affirment manquer de temps pour s’y adonner. Il est possible de multiplier ainsi les situations – et peut-être excuses, s’écrieront d’aucuns – pour ne pas passer le cap, tranquillement assis toute la sainte journée devant son ordinateur. Il faut également reconnaître que les restrictions sanitaires ont donné de nouvelles habitudes et renforcé les mauvaises parfois (perte d’adhérents dans les clubs et pire, de bénévoles). Personne n’a attendu non plus les confinements pour reconnaître que la sédentarité dans nos sociétés et modes de vie moderne s’accroît. Et puis, libre finalement à chacun de se lancer dans une pratique sportive. Dominique Carlac’h, vice-présidente du Medef national et présidente du Comité Sport Medef; Paul Seignolle, président du Medef de Loir-et-Cher ; Alain Blanchard, président de la Ligue du Centre-Val de Loire du sport d’entreprise; Joël Debuigne, président du Comité Départemental Olympique et Sportif du Loir-et-Cher ; Thomas Coutanceau, directeur de région Centre Val de Loire pour le groupe VYV (dont fait partie Harmonie Mutuelle), ont toutefois tenté le 23 septembre de convaincre les indécis(es) en mettant en place un après-midi consacré au golf, au yoga, à des massages assis, et autres divertissements permettant aux participant(e)s
de bouger esprits et corps hors du cadre bureau. Une convention a même été signée dans ce sens entre le Medef et le CDOS; chose qui n’était pas arrivée depuis 11 ans ! Les discours, c’est bien, mais concrètement, comment convaincre ? “Il suffit d’identifier les chefs d’entreprises passionnés et cela fait boule de neige. Regardez le succès du défi inter-entreprises à Chambord !,” ont rétorqué Paul Seignolle et Dominique Carlac’h. “Quand vous avez des croyants, vous avez des pratiquants. Toutefois, si le chef d’entreprise est trop croyant, effectivement, cela peut être dissuasif pour autrui. Tous les salariés ne sont pas des triathlètes ! Alors, il faut identifier l’offre et la demande, et les faire se rencontrer; auparavant, il existait parfois des offres multiples qui se concurrençaient. Donc, pour que ça prenne vraiment, il faut avoir un projet co-construit entre l’entreprise et ses collaborateurs. C’est enfin un investissement, pour la santé, et non un coût. le sport, c’est plus que du sport; c’est créer du lien entre les salariés. »
Mens sana in corpore sano
Pour enfoncer le clou, à l’approche des JO de Paris 2024, avait été convié pour la conférence prévue en soirée au golf du château de Cheverny un allié de taille, l’ancien champion du monde d’athlétisme, Stéphane Diagana. Ce dernier connaît bien le Loir-et-Cher où il s’est par le passé déplacé à plusieurs reprises, en particulier fin 2013 lors de la cérémonie des Tops du sport à Contres. Les 23 septembre, il réalisait même d’une foulée deux opportunités puisqu’après Cheverny, il a participé les 24 et 25 septembre à Montargis à des journées spécialement programmées par la municipalité pour lutter contre la sédentarité. Mens sana in corpore sano… Un esprit sain dans un corps sain ? «Souvent, on se dit, je ne fais pas de sport parce que j’ai mal au dos. Or, c’est parce que tu ne fais pas de sport que tu as mal au dos ! Il ne s’agit pas forcément de faire du sport, plutôt d’avoir une activité physique. Trente minutes par jour suffisent. Les muscles libèrent des molécules qui ont des répercussions sur les autres organes de notre corps, » a confirmé Stéphane Diagana, désormais ambassadeur Harmonie Mutuelle, en martelant. «Nous avons perdu du temps dès la révolution néolithique puis industrielle et numérique. Robot aspirateur, service Drive pour faire ses courses… On nous grignote de ce temps ! Or, 50 minutes de tondeuse équivaut à un parcours de golf 9 trous. Et plus on perd ces moments, plus on renforce les risques d’inflammation. 30% à 40% des risques pour des cancers du sein et du colon sont réduits grâce à l’activité physique. Idem pour l’impact positif sur les maladie dégénératives. La santé reste la base de tous vos projets.» À vos baskets…
É. Rencien