Un air de campagne flotte sur la communauté d’agglomération Agglopolys, à l’heure du développement durable et d’une consommation plus responsable. Le bon sens arrive dans les villes, et les oiseaux de basse-cour avec.
« Des poules dans mon jardin, des déchets en moins. » C’est le slogan de l’opération d’adoption lancée par Agglopolys. Vingt foyers volontaires (*) vont être choisis, d’après des critères définis (parmi ceux-là, disposer d’un jardin individuel et un espace réservé d’une surface d’au moins 10m2, en vérifiant qu’aucun règlement (municipal, de lotissement) n’interdise cette installation à cet endroit, etc.), pour accueillir deux volatiles pondeurs d’oeufs à domicile et pas n’importe lesquels, plutôt typés, de la race de Contres précisément, actuellement élevée sur le département dans un seul et même lieu, à savoir la ferme du Couetron, à Arville. Le dépôt des candidatures est ouvert jusqu’au 15 avril, uniquement en ligne sur agglopolys.fr, avant une sélection du 15 au 30 avril. Suivront l’accompagnement des heureux élus par les agents d’Agglopolys et de Val-Eco du 1er mai au 15 juin. La remise des poules aura quant à elle lieu les 16 et 17 juin. Suivi et bilan concluront l’expérimentation fin 2018. Le Blaisois s’inscrit dans la tendance du moment qui affirme que la poule serait devenue le nouvel animal de compagnie des Français. Il faut bien avouer que le gallinacée omnivore possède des arguments : des oeufs frais et une capacité d’ingurgiter 150 kg de déchets alimentaires par an, ces fameux restes de repas et résidus de cuisine qui occupent près d’un tiers des poubelles et qu’il n’est pas possible de disposer dans un composteur. Les foyers volontaires pèseront d’ailleurs quotidiennement la quantité de déchets qui passeront dans le gosier de l’animal plutôt que dans le contenant réservé aux ordures. Les établissements scolaires du secteur vont également être incités à se doter de poulailler et poules; l’école de Candé-sur-Beuvron a déjà répondu favorablement pour tester la formule fleurant bon la campagne dès le mois de juin, comice oblige cette année se déroulant sur cette municipalité. Si l’omelette est réussie sans casser des œufs, l’opération pourrait être étendue plus largement encore.
Copié-collé
La question est : pourquoi maintenant ? L’initiative d’un groupe d’habitants de la Chaussée Saint-Victor aura tout simplement inspiré la collectivité dans son ensemble. Dans cette commune précitée, 4 familles ont en effet fabriqué de leurs propres mains un « caquetoire palace » abritant pour le moment 2 poules de race Sussex. Un copié-collé, en somme. «L’idée a été émise par ma fille qui avait vu que cela se faisait ailleurs,» relate Éric qui fait partie des familles impliquées depuis 2 ans. « Un soir, il y a eu une panne d’électricité sur la Chaussée Saint-Victor qui a duré, nous sommes sortis de nos habitations et chose qui ne se fait plus trop de nos jours, nous avons échangé entre voisins à cette occasion sur le trottoir. Nous en avons parlé au maire, Stéphane Baudu, qui a été emballée et le projet a été lancé. Nous avons tout bâti de nos mains, nous nettoyons à tour de rôle le poulailler, les enfants s’arrêtent après l’école, les poules tondent la pelouse… Nous n’avons pas de maître coq qui chante le matin, non ! Par contre, nous allons bientôt agrandir notre famille caquetée avec 2 poules supplémentaires que nous envisageons d’acquérir auprès d’éleveurs. Ca crée du lien social et du partage, en plus des bons oeufs frais pour faire des crêpes ! Alors si cela peut donner des pistes à d’autres, c’est tant mieux.» C’est bien connu, les petits grains nourrissent les grandes poules…
E.Rencien
Plus d’informations au 02 54 58 57 57.