Chaumont-sur-Loire : Un hôtel et une galerie digitale sur le gâteau d’anniversaire !


Chaque année, le Domaine régional de Chaumont-sur-Loire régale les visiteurs, petits et grands, entre nature et art. Et l’émerveillement offert dure depuis un moment déjà : 30 ans pour le festival des jardins, 15 ans pour la saison artistique contemporaine. Au milieu des bougies, un projet immobilier d’envergure viendra en mai compléter ce parcours entre flore et culture, sans oublier une poignée de nouveautés numériques.
1992-2022. Au bout de trente ans, le jardin idéal se trouverait-il à Chaumont-sur-Loire ? La réponse attendra assurément les visiteurs, à partir du 21 avril, qui arpenteront les allées végétales de ce 30e festival international fondé par Jean-Paul Pigeat, un amoureux des paysages disparu brutalement en 2005. « Personne n’aurait pensé que cet évènement prendrait cette maturité, » a commenté la directrice passionnée du Domaine régional, Chantal Colleu-Dumond, lors d’une présentation à la presse à Orléans le 21 février en compagnie entre autres de François Bonneau, président du Conseil régional. «Nous pensions qu’il y aurait une lassitude et puis non. Aujourd’hui, les jeunes d’hier y amènent leurs enfants, et nos éditions thématiques inspirent parfois les propres jardins des particuliers. Le jardin idéal est sans doute celui qui soulève de l’espoir et répond à toutes les angoisses. » Cette édition anniversaire marquera notamment sur ces terres le retour du botaniste Patrick Blanc, inventeur du mur végétal déjà invité lors de précédentes éditions (nous nous souviendrons de ces cheveux aux mèches vertes en 2017 en Loir-et-Cher!), qui investira cette fois de sa créativité le vallon des brumes. En parallèle, la saison d’art contemporain affiche 15 printemps; l’exposition Chaumont-Photo-sur-Loire, 5 ans. Depuis sa création en 2008, l’offre culturelle du Domaine s’est considérablement accrue. Depuis 15 ans, le Domaine, propriété de la région Centre-Val de Loire, s’est en effet développé selon trois axes : d’abord, le patrimoine avec l’enrichissement des collections, la restauration et l’ouverture de nouveaux espaces pour le public. Ensuite, les jardins avec l’agrandissement du circuit de visite des espaces naturels, avec l’aménagement des Prés du Goualoup (10 nouveaux ha), la réalisation de jardins permanents, le développement de collections végétales et aussi l’ouverture du Festival international des jardins à des thématiques d’actualité comme le réchauffement climatique, la biodiversité ou le biomimétisme. Enfin, l’art avec l’ouverture du Centre d’arts et de nature, l’établissement d’une programmation “art contemporain” à la fois pointue et accessible, ainsi qu’avec la diversification des médiums présentés, grâce à la création de manifestations régulières comme “Chaumont-Photo- sur-Loire”, et “Quand fleurir est un art”.

Un Domaine qui sait vivre avec son temps au fil des ans
Au bout de toutes ces décennies, Chaumont évolue indéniablement avec son temps et ses innovations : cette année 2022 marque en sus le lancement d’une galerie digitale permanente (ouverte depuis le 5 mars, avec l’impressionnisme moderne de l’artiste italien Quayola) accueillant sur 300 m2 des créateurs rompus aux technologies numériques, présentant des expériences inédites d’immersion esthétique via 4 écrans qui fonctionneront toute l’année. À l’occasion de ces anniversaires, le site de Loir-et-Cher, qui rayonne régionalement et même nationalement, voit loin et vient de se doter d’un studio d’enregistrement qui permettra de révéler au grand jour 30 entretiens. Il lance également des “conversations sous l’arbre”, soit autant de rencontres savoureuses à venir avec des personnalités du monde du paysage, des jardins, de l’art et de la pensée. “Nous aimerions bien un rendez-vous mensuel. Nous allons filmer et mettre en place des podcasts. J’ai déjà effectué une entrevue avec Tania Mouraud (artiste performeuse, DJ à ses heures, qui a participé à l’édition Chaumont-Photo-sur-Loire, 2021, ndrl) par exemple. L’idée est de créer ainsi des espaces de réflexion sur les grands systèmes de pensée qui touchent à notre société, » détaille Chantal Colleu-Dumond. “Cette dimension supplémentaire, cette élévation nous manquaient; le numérique encore une fois nous offre cette opportunité.” Le dossier phare de 2022 restera enfin l’ouverture très attendue de l’hôtel-restaurant du Domaine, “le Bois des Chambres”, à deux pas du festival, qui prolongera l’expérience végétale et culturelle des touristes. Celle-ci est escomptée pour mai. “C’était si dommage de voir cette ancienne ferme à proximité, appartenant à la Région, prise dans les épines. Elle se transforme en un hôtel pas comme les autres. Ce sera un plus pour les visiteurs. Il sera le support de nouvelles idées et ressemblera à ce que nous sommes,” informe encore la directrice. “Nous apportons du bonheur. Nos jardins rendent les gens heureux, mais ils ne sont pas encore remboursés par la Sécurité sociale (rires) !.” En dépit d’une pandémie impacte et d’autres tempêtes affrontées durant toutes ces années, Chaumont-sur-Loire fourmille de projets de jouvence. Et réside assurément là le secret de sa longévité sans rides ni pétales fanés, mais avec pléthore d’émotions !

Émilie Rencien