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Chaumont-sur-Loire : Des mains vertes au chevet de la planète

Depuis 1992, chaque année, le Festival international des jardins rythme la vie du Domaine régional. Cette édition, depuis le 25 avril et jusqu’au 5 novembre, la balade aux jardins offre aux visiteurs un parcours entre résiliences et espoirs.
La planète se réchauffe, l’utilisation de l’eau doit être moins dispendieuse, incendies et inondations se succèdent ici et là parfois. Ceci est la face sombre de l’iceberg. Mais comme rien n’est jamais manichéen, le Domaine de Chaumont-sur-Loire, dirigé par Chantal Colleu-Dumond, sans nier la réalité, préfère accepter la donne et dérouler dans ses nouveaux jardins 2023, un fil rouge positif de la résilience, selon la thématique retenue cette fois. Vingt espaces végétaux internationaux (France, Belgique, Finlande, Italie, Inde, Chine, États-Unis, etc.), plus cinq cartes vertes laissées à des personnalités (la philosophe Cynthia Fleury, par exemple, et son Eden Verstohlen aux dix déclinaisons pour « être bien »), préalablement sélectionnés par un jury de professionnels, établissent des ponts et des parades, remettent au goût du jour d’anciennes recettes, comme murmurant d’une même voix que chaque problème possède une solution. Dans tout bon dictionnaire, résilience signifie, en écologie notamment, la “capacité (d’un écosystème, d’une espèce) à retrouver un état d’équilibre après un évènement exceptionnel.” À Chaumont-sur-Loire, pour symboliser ce choc climatique, les couleurs cette année sont sans doute un peu moins vives dans ces jardins, ou alors, c’est simplement un effet d’optique sur le cerveau humain conditionné par plusieurs années de crises successives, diverses et variées, depuis la pandémie Covid en 2020. Des exemples, à l’état pur, plus colorés (bleu, rouge,vert évidemment…) viennent rassurer les plus inquiets à force de tuiles chinoises, de poudre d’or qui répare les vases les plus cassés, de zinc urbain, de nids réconfortants, de chênes et de bardane résistants, de plantes halophiles appréciant avoir les pieds dans l’eau salée… Interrogeant presque : le cycle de la nature et de l’humanité, très liés, ne serait-il finalement pas un éternel recommencement ? Ou bien encore, aussi, la surchauffe actuelle n’est-elle pas une piqûre de rappel pour restaurer du simple bon sens ? La réponse naîtra peut-être lors d’une promenade à Chaumont-sur-Loire; il paraît d’ailleurs que marcher aide mieux à penser et créer…
É.R.

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