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Chaumont-sur-Loire : Art et jardins, agenda anti-morosité en vue !

Sous un ciel de manifestations et d’inflation, le Domaine, qui appartient depuis 2007 à la région Centre-Val de Loire et son Conseil régional, sait apporter des touches de lumière dans un contexte clair-obscur. Dès avril, sa saison d’art ainsi que son traditionnel festival des jardins vont à nouveau essaimer des notes de poésie. Avec des pépites de conversations à ne pas manquer dès mars.

Si Chaumont-sur-Loire vous murmure Cynthia Fleury à l’oreille, voyez-vous de qui s’agit-il ? Les auditeurs de France Inter et France Culture le sauront forcément et il se trouve que cette philosophe que personne ne peut se lasser d’écouter viendra le mois prochain en personne dans notre département ! Ce déplacement sera effectué dans le cadre de ”Conversations sous l’arbre”, une volonté de la directrice du Domaine de Chaumont, Chantal Colleu-Dumond, avec la sortie de terre l’an dernier d’un hôtel et d’un restaurant atypiques au “Bois des chambres”, à deux pas du château du site régional. Ces discussions seront enregistrées et filmées sur place pendant deux jours à chaque fois dès les 23 et 24 mars, et jusqu’aux 23 et 24 septembre 2023, et pourront accueillir un public d’une cinquantaine de personnes (https://domaine-chaumont.fr/fr). Outre Mme Fleury, d’autres artistes et intellectuels de renom, 35 au total, sont annoncés et attendus : Éric Lenoir, Érik Orsenna, Philippe Desbrosses, Boris Cyrulnik…. Chaumont n’aime pas faire les choses à moitié et gâter son public, alors après ces échanges, le Centre d’arts et de nature du Domaine prendra le relais des découvertes dès le 1er avril (et jusqu’au 29 octobre). Chantal Colleu-Dumond a invité, quinze artistes, entre gens connus et moins connus (mais dont on parlera davantage ensuite, et ailleurs comme toujours, suite à ce passage en Loir-et-Cher), qui vaudront comme à l’accoutumée le détour. Pour preuve, la tête d’affiche n’est autre, s’il-vous-plaît, que le belge Pierre Alechinsky, 95 printemps, dont l’œuvre mêle surréalisme et impressionnisme, connu pour être le fondateur du groupe avant-gardiste CoBrA dans l’Europe d’après-guerre. Il y aura aussi l’artiste sud-coréen Lee Ufan, les livres et candélabres de Pascal Convert, les végétaux dorés par Sophie Blanc, les céramiques de porcelaine de Grégoire Scalabre, les oiseaux fantastiques de Claire Morgan, les peintures revigorantes du vendéen Fabrice Hyber, les pierres volcaniques de Denis Monfleur, le ciment et les pigments de Lionel Sabatté (qui exposera en outre au château de Chambord de mai à septembre, ndlr), les 250 petits nids artistiques de Bob Verschueren pour attirer les martinets en voie de disparition, et encore plus sur place….

L’émotion au rendez-vous

“Peu importe que les gens qui viennent soient des spécialistes de l’art ou n’y connaissent rien, qu’ils vivent en ville ou à la campagne, ” a souligné la directrice. aux côtés du président du Centre-Val de Loire, François Bonneau, lors d’un dîner pour la presse à Orléans le 10 février. “L’important pour moi est le partage et l’émotion; et puis, si les visiteurs sont venus une fois, ils reviendront.” Côté jardins, enfin, le beau s’invitera à nouveau, et même, du 25 avril au 5 novembre, l’agréable se mêlera à l’utile car il est bien connu que chaque édition, depuis 31 ans, les créateurs et leurs créations inspirent le public qui parfois reproduit telle technique dans leurs propres espaces verts, d’autant plus dans une époque sous le joug climatique. “Je suis de nature pessimiste sur ce réchauffement, nous manquons d’eau encore en ce moment,” a encore confié Chantal Colleu-Dumond. “Mais si on sait travailler avec la nature, elle est une bonne complice. Et les enfants sont sages à Chaumont, tant ils veulent tout voir ! ” Ce festival international 2023, sur la thématique de la résilience, qui présentera 25 nouveaux jardins (entre tuiles, Kintsugi et pièces brisées réparées, bardane aux vertus insoupçonnées, Némésis, chênes et oasis fissuré, etc.) apprendra également aux touristes des termes comme électro-culture, plantes halophiles et principe de la syntrophie. Il faudra se déplacer in situ pour savoir… Pour boucler la boucle, l’une de ses cinq cartes vertes sera donnée également à la philosophe-psychanalyste Cynthia Fleury, spécialiste du “care” (prendre soin de), dont les multiples talents lui ont permis d’imaginer un jardin avec Antoine Fenoglio, designer. L’utile à l’agréable, répétons-le, et l’ADN de Chaumont sait savamment mixer culture et divertissement, science, art et végétal, en émerveillant. Vive le printemps ! Et même, si nous voulons pousser plus loin, vers 2024, la directrice a fait remarquer qu’à Chaumont, entre art, jardins, botaniques, art floral, exposition de photos, etc. chaque mois de l’année propose un ou plusieurs évènements, sauf mars (qui a deux « conversations » tout de même cette année). Patience pour savoir quelle graine pourrait y germer bientôt, mais visiblement, l’endroit n’a pas fini de surprendre … Vivement !

É. Rencien

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