Châteauroux – La nostalgie de l’époque américaine ne faiblit pas


Plusieurs dizaines de milliers de spectateurs sont venus retrouver l’ambiance des années 60 à Good Old Days. La nostalgie est héréditaire.

On vient parfois de très loin pour apprendre de nouveaux pas de line dance aux Good Old Days

Ils ne traverseraient pas la France pour venir ouvrir leurs échoppes, un week-end à  Châteauroux, s’ils ne connaissaient pas l’engouement du public berrichon pour le temps de la présence américaine sur la base de La Martinerie. «Evidemment, ça mérite le déplacement, concluait le dimanche soir un spécialiste du chapeau à larges bords à l’heure de remballer. Je ne ferais pas le déplacement, si je n’étais pas sûr de vendre au minimum cinquante chapeaux. à Châteauroux, les années passent mais le phénomène ne s’essouffle pas.»

Une grande partie des visiteurs n’ont pas connu cette période vieille désormais de plus de soixante ans mais les enfants des ces septua, voire octogénaires, ont repris la nostalgie à leur compte. C’est la même chose pour les américains d’ailleurs. Dans la délégation d’anciens de la Martinerie venus célébrer les soixante ans de la fermeture de la base de l’OTAN, rares sont ceux qui y furent militaires. Mais leurs enfants, nés en Berry, sont venus retrouver l’école de leurs jeunes années (lire par ailleurs) et des petits-enfants découvrent une partie de leurs racines familiales.

De vrais Américains en compagnie de faux militaires US

Et puis, il y a les autres, tous les autres, les bikers qui ne ratent pas une occasion de tailler la route pour se retrouver, boire une bière et éventuellement écouter de la musique, les accros de Line dance qui viennent parfois de loin pour apprendre de nouveaux pas et arborer leurs plus belles tenues.

à l’occasion du soixantième anniversaire, les membres de l’ARVMC avaient mobilisés leurs amis venus eux aussi de toute la France pour reconstituer un «Tent City» dans lequel, ils ont vécu nuit et jour pendant le festival et un spectaculaire rassemblement de véhicules militaires pris d’assaut par le public.

En plus, il a fait beau, la bière et le coca ont coulé à flot. Alors même si Christian Gilles, président fondateur de la manifestation passe la main, on reviendra dans deux ans à Châteauroux pour savourer le bon vieux temps. «Good Old Days» en américain.

Pierre Belsoeur


Les Américains chargés de mission

Les cinquante américains venus passer une semaine dans l’Indre n’y ont pas fait que du tourisme . Jean-Jacques Berenguier, président des Amis de la Martinerie les a accueillis dans l’ancien bâtiment du bottier, devenu depuis deux ans désormais le siège de l’association. Les bénévoles poursuivent d’ailleurs son réaménagement. Un bâtiment destiné à conserver la mémoire militaire du site et, évidemment, l’histoire de la période américaine. Des périodes américaines en fait car en nous présentant son projet, le 4 octobre 2015, le colonel honoraire nous confiait: «quand ce premier chantier sera mené à bien (ndlr la rénovation de la salle des drapeaux et les bureaux), il s’agira de s’attaquer à l’autre moitié du bâtiment qui sera affectée pour une large part à la présence américaine qui comporte deux périodes: 1917-1919 avec les camps d’Issoudun-Paudy et de Diors-Montierchaume dont les voies de chemin de fer sont redevenues depuis longtemps des champs labourés, ainsi évidemment que de la base de l’OTAN.»

Et justement l’association a avancé sur l’histoire du camp de Montierchaume et présentera bientôt le résultat de ses premiers travaux. Par ailleurs , les Amis de la Martinerie ont retrouvé un certain nombre de plaques d’identité qu’ils ont confiées aux visiteurs américains avec mission pour eux de retrouver les descendants des militaire du génie venus passer dix huit-mois en Berry. «Quand il s’agit de faire revivre l’histoire, on peut compter sur eux» se réjouit Jean-Jacques Berenguier.

Ils pourront revenir faire visiter le Berry à cette six ou septième génération d’après la première guerre mondiale et découvrir une histoire que la quasi totalité des Castelroussins ignore.


Collège La Fayette : un pont entre la France et les états-Unis

Elus, enseignants, élèves et Mike Gagne, ancien élève de l’elementary school s’apprêtent à dévoiler la plaque.

Les élèves ont voté, et ils ont choisi La Fayette pour porter le nom de leur collège franco-Américain. Ils étaient évidemment présents le 18 septembre pour le dévoilement de la plaque transformant le collège Touvent en collège La Fayette. Ce sont eux qui ont chanté les hymnes américain et français. Une inauguration qui n’a rien d’anecdotique puisque d’anciens élèves étaient également dans l’assistance, venus des Etats-Unis qui ont fréquenté, enfants, l’elementary school de Touvent. Une école primaire, posée sur une énorme pelouse, en face de la cité américaine où ils ont vécu leurs première années.

Le bâtiment central du collège date de la période américaine et les sexagénaires américains ont retrouvé avec nostalgie les lieux de leur enfance. La délégation américaine, invitée aux célébrations du cinquantième anniversaire de la fermeture de la base de l’OTAN à La Martinerie était à Châteauroux pour une semaine. Elle a terminé séjour après avoir visité les hauts lieux du département, en assistant aux festivités de «Good Old Days».

En choisissant La Fayette, les collégiens de Touvent se sont inscrits dans la logique du commandant américain de la base qui avait décliné en 1956 l’invitation du conseil municipal de Châteauroux, proposant de donner le nom de Franklin-D Roosevelt. Dans sa réponse, le commandant avait suggéré « le nom d’un français connu pour son attitude ses travaux ou ses voyages aux états-Unis.» Soixante et un ans plus tard, les collégiens lui ont donné raison.