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Châteauroux Eric Bellet : « Ne pas se focaliser sur la quarantième édition »

Les Ogres de Barback - crédit photo : Pierre Wetzel

Les Ogres de Barback – crédit photo : Pierre Wetzel

Le stage festival vivra sa 40e édition en 2015. Le directeur de Darc y pense, mais a d’abord soigné une très belle 39e, avec Boy George, Astonvilla, les Ogres de Barback et plein de surprises.

Eric Bellet donnera le 12 août le coup d’envoi de la 39e édition du stage-festival international de Châteauroux. Le Darc 2014 a ceci de particulier que son directeur s’est beaucoup impliqué dans la campagne des municipales puisqu’il menait une liste Front de gauche et que dans un an on aura un compte rond à célébrer… en fanfare évidemment.

Petit Berrichon: Eric Bellet, avez vous rencontré davantage de difficultés pour organiser  Darc 2014 ?

Eric Bellet: Si vous faites références aux municipales non. Et cela sur tous les points. J’avais avancé la préparation de l’édition sachant que je serai très pris au printemps. Mon engagement, qui était déjà connu, n’interfère pas dans mes relations avec mes interlocuteurs, qu’il s’agisse des collectivités et des partenaires privés».

P.B: On a même l’impression que vous avez pris de l’épaisseur

E.B: (sourire) Je ne veux pas paraître prétentieux, mais effectivement le regard de certains interlocuteurs a changé. Moi même je me sens davantage à mon aise lorsqu’il s’agit de prendre la parole.

P.B: Economiquement le climat n’est pas forcément favorable aux saltimbanques ?

E.B: La région, le département et la ville de Châteauroux n’ont pas diminué leur engagement. Les partenaires privés me suivent depuis longtemps, y compris PGA qui vient de changer de mains. Et puis de nouveaux partenaires tel Orange montent en puissance et la fréquentation du festival sont des atouts. Il faut faire attention mais le stage-festival, avec ses 620 élèves fait le plein et n’a pas de problèmes financiers.

P.B: Le mouvement des intermittents peut-il perturber le festival ?

E.B: C’était une donnée que je ne pouvais pas prendre en compte dans mon organisation. En fait il n’y a pas d’intermittent parmi les professeurs, le stage ne sera donc pas touché. Les techniciens du festival sont en revanche concernés par ce statut, mais, comme en 2003, je suis aux côtés des intermittents et il n’y aura aucune difficulté pour qu’ils puissent prendre la parole pour expliquer leur combat.

P.B: Composer une affiche pour la 39e édition alors qu’on a la 40e en point de mire, c’était compliqué ?

E.B: Il ne s’agissait pas d’occulter cette édition. La programmation est équilibrée, dans la veine de celles qui l’ont précédée. Faire venir Boy George c’est évidemment une belle satisfaction, je reçois plein d’appels de fan de vrai rock qui viendront à Châteauroux pour Astonvilla, après la belle soirée reggae de l’an passé, les Français de Danakil devraient aussi nous faire vivre un grand moment. Je crois beaucoup dans la soirée Cafeteria Roja et Ogres de Barback. Tous ces gens là ont le sens de la fête. Et puis n’oublions pas les locaux : les Lupins (ex Breuvachons) ou Jules. Enfin Airnadette va en surprendre plus d’un».

Pour un peu on en oublierai Renan Luce, Julien Doré et Joyce Jonathan.

P.B: C’est plus facile de programmer lorsqu’on passe la trentaine d’éditions ?

E.B: Les réseaux existent, c’est certain, beaucoup d’artistes sont passés à Darc avant d’être connus, à commencer par Stromae, tête d’affiche de tous les grands festivals cet été. Dans le métier on connait aussi Darc et Châteauroux grâce à la structure d’Issoudun (Les Formations d’Issoudun) qui a formé beaucoup de régisseurs en particulier. Les issoldunois nous donnent un coup de main pour Darc, notamment pour le stage Backstage qui permet à une quinzaine de 16-20 ans de découvrir ce métier et de vérifier que l’idée qu’ils s’en faisaient correspond à la réalité.

P.B.: Darc au Pays va visiter de nouveaux villages ?

E.B.:  Pour satisfaire à toutes les demandes il faudrait deux soirées par jour. Mais je tiens à cette formule de huit concerts décentralisés qui correspondent aux soirées du festival. Cette année nous découvrons Lourouer-Saint-Laurent et Segry. Les contrats de pays choisissent six lieux et j’en ajoute deux. Nous retournons une nouvelle fois au Parc des Parelles de Crevant un théâtre de verdure méconnu, idéal pour les concerts. 

P.B: Tout est donc prêt pour Darc 2014, l’occasion d’emmagasiner de nouveaux souvenirs. Au fait, un gros coup de coeur, pour finir ?

E.B: Spontanément je pourrais dire Nina Hagen, mais je me souviens avec émotion d’une compagnie de flamenco Maria Juncal. Après avoir offert une superbe prestation, les danseurs ont refait le spectacle, sans musique, sur le parking, pour les bénévoles. Ils remontaient dans leur car et redescendaient, pour danser encore. On a fini à trois heures du mat’. C’est cela avant tout Darc, des rencontres.

Propos recueillis par Pierre Belsoeur

Darc s’exporte dans la ville avec «Before Darc»

En trente neuf éditions le stage international de danse a bien évolué. Il y eut tout d’abord, au bout de quelques années les spectacles du soir. En 2000 est né Darc au Pays, qui exporte le son de Darc dans huit villages de l’Indre. Et pour cette édition 2014, voici Before Darc.

Eric Bellet en avait rêvé, Christophe Dutaut l’a fait. Le directeur du stage festival et le patron du bar «La dernière séance» sont des habitués du Printemps de Bourges. Le premier pour y répèrer des groupes qu’il pourra accueillir à un moment ou un autre , les second parce qu’il a approvisionné pendant une dizaine d’années la capitale des Bitturiges, en particulier au moment du Printemps. Ils ont eu le temps d’apprécier la lente, mais inéluctable installation du Printemps dans la Ville. Pourquoi ce qui existe à Bourges ne serait-il pas transposable à Châteauroux ?

Un certain nombres de patrons de bars avaient, par le passé, tenté timidement d’attirer les festivaliers en ville, avant les concerts du soir. L’an passé Chrisophe Dutault avait fait installer un parquet sur sa terrasse de la place Monestier afin que les amateurs de danse puisse s’initier à quelques pas. Cette fois-ci, avec le soutien de Darc et de la Ville pour l’organisation technique, il propose une véritable programmation sur huit soirées avec initiation à la salsa par Aniurka Balanzo et Antoine Joly, la country par Gilbert Simoncello président de la fédération de line danse, et à la danse trad. Le samedi on pourra même s’initier au diabolo avant la projection du film Diabolo Project.

« En voyant Darc bloqué sur sa place, témoigne Christophe Dutaut, j’ai eu de la peine.  Alors l’an dernier on a installé un parquet et monté une animation « à l’arrache » mais cette fois-ci nous voyons plus grand et j’espère bien qu’à l’avenir, les cafetiers voisins vont venir renforcer le dispositif. On a passé une étape, désormais c’est le succès qui va permettre de booster les choses.»

Toutes ces animations sont évidemment gratuites.

Le programme

Pratique: possibilité de réserver un espace VIP pour six personnes avec dégustation de vin et buffet.
Contact 02 54 07 74 09
 

Darc au Pays : les huit soirées

Cette année Darc au pays fera étape

Huit villages et huit concerts gratuits programmés à 18h 30.

A chaque fois Fiscal Paradise ouvrira la soirée. Les cinq Toulousains cultivent les cuivres avec amour et déversent la furia du ska sur la scène. Rien de tel pour vous chauffer un public.

Le programme du festival : 

Tous les spectacles ont lieu place Voltaire