Il n’a pas été simple de régler la reprise d’une entreprise tombée entre les mains d’un premier repreneur dont ce n’était pas le métier, mais depuis fin avril et l’ouverture du nouvel atelier, Jean-Paul Perdereau est sous le charme des quatre ouvrières. «Elles ont un savoir faire extraordinaire : regard, doigté, souci du détail et de la qualité… Nous n’avons pas de professionnels aussi performants dans le Loir et Cher. Ce n’est pas un hasard si les marques comme Charvet, Vuitton, Hermès ont une partie de leur fabrication dans l’Indre et il est urgent de continuer à former des jeunes pour prendre la relève car dans le domaine du luxe, le retour au made in France est une tendance qui se confirme.»
L’atelier castelroussin, malgré ses sept mois de fonctionnement, n’a pas pu constituer de stock et il est illusoire d’envisager commander des articles pour Noël. Il a pourtant une capacité de production de mille pièces par mois. Les Petites Marie, qui concevaient l’ensemble de leurs modèles, mais les faisaient fabriquer en Asie rapatrient une partie de la fabrication en France. «Nous sommes remontés à 25 %, confirme Jean-Paul Perdereau alors que nous étions passés sous la barre des 5 %. Nos modèles fabriqués en Asie ne sont pas de mauvaise qualité, mais les matières n’ont pas la même tenue par exemple.» Et justement les anciens stocks de Blanchet allaient s’épuiser alors qu’il ne restait plus de fournisseur français. Or bonne nouvelle, un atelier français assure la finition des tissus permettant la fabrication des peluches. Par ailleurs la matière creuse assurant le bourrage des peluches est elle aussi fabriquée en France, ce qui permet de mettre sur le marché des peluches de qualité qui ne font courir aucun risque aux enfants dans le cas improbable où une couture pourrait être endommagée.
Martin et ses cousins sont donc bien repartis pour une nouvelle belle aventure.
Contact : www.les-petites-marie.com /
Tel : 02 54 52 25 22
Il est né le divin Martin
Martin est un bébé moderne. Il a quatre mamans et à priori pas de papa. Martin est un ours qui n’a pas vu le jour sur la banquise, de plus en plus inconfortable avec le réchauffement climatique, mais sous nos yeux, dans le douillet atelier des Petites Marie, à Châteauroux. Les mamans : Madeleine, Annie, Gilliane et Nadine sont quasiment les dernières spécialistes de la couture sur peluche. Leur métier a failli disparaître et leur cadeau de Noël, elle l’ont reçu au printemps avec l’ouverture de cet atelier. Alors forcément elles ont plein d’amour à donner à leurs peluches.
Madeleine donne le La au ballet des ouvrières en découpant à la presse et l’emporte pièce des pièces de tissus qui formeront Martin. Annie et Gilliane vont assembler, à la machine le tissus bleu layette qui va donner corps au petit ours. Ce sont des doigts de fées qui manient avec dextérité ce tissu particulièrement délicat à travailler et sous nos yeux le futur confident d’un enfant prend forme, comme par magie. La tête est confectionnée à part. Il faut poser à la main les yeux et la broderie. Le museau fera l’objet d’une tonte particulière qui requiert tout le savoir faire des ouvrières de l’ancienne maison Blanchet.
Voilà, Martin est désormais une sorte de pantin qui va retourner dans les mains de Madeleine et de sa machine à bourrer. C’est le bourrage qui va donner sa forme à la peluche grâce à un dosage très particulier. Ça y est, la couture du dos est refermée et Martin va pouvoir commencer sa carrière, ou presque.
Nadine prend la relève en ajustant les dernier détails. L’ours tout doux est fini il ne reste plus qu’a trouver l’enfant qui voudra le serrer dans ses bras. En trente minutes et avec le sourire, les quatre mamans lui ont donné le jour. Il est livré avec un numéro, une étiquette indiquant la marque « Les Petites Marie » et «fabrication française», sa traçabilité est totale.
Pierre Belsoeur (avec Tess Deville)