Un céramiste et un peintre dans un espace clos. Idem est le titre de la 19e biennale internationale de la céramique de Châteauroux. Une exposition colorée et très accessible, aux Cordeliers et au musée Bertrand.
Au premier coup d’oeil on peut être dérangé par l’horizon obstrué de boites blanches de la nef des Cordeliers. C’est le parti pris de Stephanie Lefollic-Hadida, commissaire de l’exposition castelroussine qui, sous le titre Idem a choisi d’enfermer dans un espace presque clos un céramiste et un graveur, peintre ou photographe. «Pour montrer, écrit-elle, que si une frontière existe au sein des arts, cette frontière ne sépare pas la céramique de l’art (…) les caractéristiques techniques et les conditions de production peuvent être aussi déterminantes chez les peintres, les graveurs, les sculpteurs ou les photographes que chez les céramistes.» Seize alvéoles font ainsi cohabiter deux créateurs, dont un céramiste .
Ces associations sont le choix de la commissaire. Les démarches des artistes qui souvent ne se connaissaient vont de simple échanges téléphoniqes, à des création communes comme par exemple Patrick Loughran et Stephane Trois Carrés deux artistes parisiens dont l’espace est le résultat d’une concertation totale. Une concertation qui était évidemment impossible entre Jean Girel et Jean-Luc Herman, décédé en 2014. Et pourtant Jean Girel a réussi sur des formes rondes de disques à transcrire les oeuvres du peintre Jean-Luc Herman, léguées au musée Bertrand. Sa maitrise exceptionnelle des cuissons lui permet de reproduire l’idée du peintre dans le mariage des teintes. Le détour par le musée Bertrand s’impose donc pour apprécier ce premier Idem.
Un certain nombre de pièces ont été créées spécialement pour la biennale. C’est le cas évidemment de Patrick Loughran et Stephane Trois Carrés. Vrai aussi pour Emmanuel Boos, un élève de Jean Girel qui a installé ses monolithes auprès des claustras de l’anglais Paul March.
De la terre aussi
Là où la Biennale remplit bien son rôle de vulgarisation de la céramique auprès du grand public, c’est qu’à côté de pièces très colorées on retrouve chez quelques artistes cette terre de potiers quasi brute, simplement colorée par la magie de la cuisson. C’est le cas de la superbe Jarre, de Lawson Oyekan, les Pions d’Arnaud Verrin, mais aussi des céramiques de Suzanne Ring.
La palette est très large, alors, soyez curieux et ne quittez par Les Cordeliers sans avoir rendu visite Esben Kleeman et Heike Weber: «Ils partagent un goût pour le désordre optique» indique le catalogue. Exactement ce que l’on ressent en découvrant leur alvéole.
Pierre Belsoeur
Pratique 19e biennale internationale de la céramique de Châteauroux ouverte jusqu’au 17 septembre. Couvent des Cordeliers, musée Bertrand et galerie Duchamp de l’école des Beaux Arts. Ouverte du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h – samedi et dimanche de 10h à 12h30 et de 14h à 18h. En septembre : du mardi au dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h. Ouvert le 15 août . Entrée libre
www.chateauroux-tourisme.com 02.54.61.12.30.
Musée : 2 rue Descente des Cordeliers 36000 Châteauroux.