Le couvent des Cordeliers, le musée Bertrand et la galerie Marcel Duchamp servent de cadre à la 19e biennale internationale de la céramique contemporaine de Châteauroux. C’est ouvert tout l’été.
Le plus Berrichon des artistes exposés dans la 19e biennale d’art contemporain de Châteauroux est New Yorkais. « Mais Français depuis deux ans, précise Patrick Loughran. Je suis arrivé à Paris pour suivre mon épouse Caroline Simonds, clown qui a créé la compagnie du Rire Médecin, qui intervient dans les hôpitaux. En 91, j’ai eu un poste de prof à l’école supérieure d’art de Limoges et quelques années plus tard Châteauroux me contactait pour diriger l’enseignement de la céramique à l’école des Beaux Arts. Pendant dix ans j’ai passé mes vendredis à Châteauroux et j’ai déjà fait partie de la Biennale de 2009. » Et voilà comment on devient le régional de l’étape.
Stéphanie Le Flohic-Hadida, commissaire de l’exposition a voulu, pour sa deuxième biennale, associer un céramiste et un peintre dans une succession de mini exposition.
Elle a donc conçu des alvéoles de tailles différentes dans la nef des cordeliers, le dortoir aux moines et dans la salle à l’entrée du cloître.
Patrick Loughran et Stéphane Trois Carrés, dont les ateliers sont proches aux portes de Paris, ont conçu leur exposition en commun, Stéphane créant quasiment des tapisseries en guise d’arrière plans des sculptures de Patrick. « Il s’agit en fait de dessins, sur des pages de carnets que nous avons fait agrandir », s’amuse le duo au milieu d’un espace très coloré. Les sculptures sont des constructions à partir de pièces de céramique aux formes variées. « Je remplis l’atelier et ensuite j’imagine l’assemblage en faisant respirer les pièces et en proposant de nombreuses références à l’histoire de la céramique. » En écoutant l’artiste son expo prend évidemment une autre dimension, il n’était malheureusement présent que pour l’inauguration. Mais on passe un agréable moment dans l’alvéole numéro 3 qui ouvre la nef.
L’intérêt de cette présentation par alvéoles c’est que l’on n’a pas une vue d’ensemble de l’expo mais qu’il faut se laisser surprende par les ambiances différentes, les personnages de l’Allemande Suzanne Ring qui paraissent être créés pour se cacher dans la forêt imaginée par la parisienne Eva Jospin. Spectaculaire également les personnages de Laurent Esquerré.
L’étonnante performance esthétique d’Heike Weber
C’est au pied de l’escalier qui descend du dortoir des moines que vous attend l’alvéole la plus spectaculaire. Heike Weber l’a entièrement décorée de courbes rouge pâle, créant des effets de volume pour servir d‘écrin aux drôles de cages de céramique du Danois Esben Klemen. Les artistes ont prévu des sur chaussures pour vous permettre d’évoluer dans cet espace étonnant.
Il ne faudra pas quitter la biennale sans faire un crochet par le musée Bertrand où Stéphanie Le Flohic-Hadida a invité Jean Girel, le maître de la céramique contemporaine, à donner la réplique à Jean-Luc Herman. Les œuvres de papier du peintre, disparu en 2014 ont fait l’objet d’une donation au musée Bertrand. Jean Girel a conçu des plateaux rond de porcelaine dans lequel on retrouve exactement les nuances des œuvres du peintre, y compris lorsqu’il s’agit d’écritures chinoises. Magistral.
Une exposition de grande qualité, cette année encore, mais très accessible, grand public pourrait t’on dire. C’était la volonté de Stéphanie Le Flohic-Hadida. C’est réussi.
Pierre Belsoeur
Pratique : 19e biennale internationale de la céramique de Châteauroux du 7 juillet au 17 septembre.
Couvent des Cordeliers, musée Bertrand et galerie Duchamp de l’école des Beaux Arts.
Ouverte du mardi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 18h – samedi et dimanche de 10h à 12h30 et de 14h à 18h.
En septembre : du mardi au dimanche de 10h à 12h et de 14h à 18h.
Ouvert le 14 juillet et le 15 août Entrée libre
www.chateauroux-tourisme.com 02 54 61 12 30.
Musée : 2 rue Descente des Cordeliers 36000 Châteauroux.