Après plus de quatre ans de travaux pour faire renaître la cathédrale Notre-Dame de Paris victime d’un incendie gigantesque en 2019, les derniers éléments sont en cours de recette.
L’équipe de direction de ce projet de restauration est venue en juin chez l’industriel Baudin-Châteauneuf à Châteauneuf-sur-Loire pour constater la réussite du montage à blanc du futur plateau liturgique (cf. encadré) de la cathédrale. Sorte de podium géant supportant l’autel et ses servants, le plateau est réalisé par les sociétés H. Chevalier et Baudin. Pour Philippe Jost, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, et le patron de cette renaissance depuis la disparition du général Georgelin, la réalisation de ce plateau est “ un témoignage du bon avancement du chantier. C’est un nouveau jalon qui nous rapproche encore davantage de la réouverture de la cathédrale début décembre 2024. Actuellement, l’orgue est en cours de remontage avec ses 9 000 tuyaux qui sont accordés un par un. Le calendrier initial sera respecté ainsi que le budget. “
Sylvéric Laumond, PDG de la société H. Chevalier, a souligné : “ notre société a été fortement engagée dans la restauration de Notre-Dame, en particulier la rénovation des 40.000 m2 de murs intérieurs à partir de pierres issues de notre carrière de l’Oise qui ont les mêmes propriétés que les pierres d’origine issues du sous-sol de Paris.“
Patience jusqu’en décembre
Ce projet n’est qu’une partie de la restauration ; en effet, ce sont plus de 140 appels d’offre qui ont été proposés aux entreprises européennes, et ce sont une centaine d’entreprises françaises qui ont emporté les marchés, toutes fières de participer à ce chantier du siècle. Chantier qui a redonné une image séduisante des métiers manuels et du compagnonnage, avec une forte croissance des apprentissages des métiers de restauration traditionnelle de bâtiments. Pour Damien Colombot président de Baudin, cette réalisation est la suite d’autres chantiers de structures métalliques non visibles fabriquées pour la reconstruction de Notre-Dame. Du côté des architectes, Alexis Giroud, chef de projet dans l’équipe de Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques de Notre-Dame, a signalé : “ nous avons découvert des secrets architecturaux dans cette cathédrale. Les restes d’un jubé démonté, des chaînages par agrafes entre pierres, un double plancher en pierre dans le chemin de ronde, et un superbe plafond peint dans la sacristie. “ Il ne faudrait pas oublier les utilisateurs de la cathédrale : l’évêché de Paris et ses prêtres ! Le recteur de la cathédrale, représenté par le père Guillaume Normand, vice-recteur de la cathédrale, a rappelé que “ chaque jour de la semaine, nous proposons quatre messes aux fidèles et davantage le dimanche, avec des flux de visiteurs, touristes et croyants qu’il faut faire cohabiter dans le calme. Tout le monde, catholique ou pas, peut ressentir l’âme puissante de cette cathédrale. Nous attendons l’arrivée de l’autel en bronze et la mise en place des 1500 chaises. La restauration aura aussi permis de moderniser nos installations techniques de sonorisation et de vidéos. “ Rendez-vous en décembre…
G. Brown