Catherine Le Troquier a eu le courage de prendre un arrêté le 13 septembre, interdisant la vénerie sous terre du blaireau sur la commune pour la période de chasse 2019-2020. L’élue a été convoquée le 23 octobre au Tribunal administratif d’Orléans.
“Le déterrage est une chasse extrêmement violente et déshumanisante.” Catherine Le Troquier, maire de Valaire, dans le Loir-et-Cher, rappelle l’affaire. “Le 26 septembre dernier, M. le Préfet de Loir-et-Cher m’a demandé – par recours gracieux – de bien vouloir retirer cet arrêté en se fondant sur sa compétence en matière de police de la chasse. Considérant les enjeux liés à la protection de la biodiversité sur le territoire de ma commune, comme la dimension éthique et morale du respect de la nature et de la dignité humaine, j’ai refusé de procéder à ce retrait. Dans un courrier en date du 2 octobre 2019, j’ai exposé mes arguments au Préfet de Loir et Cher afin d’expliquer le maintien de l’arrêté municipal. L’état des populations des blaireaux, animaux nocturnes et discrets, est inconnu en Loir-et-Cher. L’argument de l’augmentation des populations n’est fondé sur aucune donnée scientifique. Le rapport de l’ANSES publié le 30 août dernier confirme que le blaireau n’est pas un vecteur de la tuberculose bovine et que son impact sanitaire est très marginal. Les dégâts agricoles sont extrêmement réduits notamment et en comparaison de ceux causés par les sangliers sur notre territoire. Ils sont par ailleurs facilement évitables (fils électriques, répulsifs). Enfin, l’argument de la « passion » pour cette pratique barbare et dégradante, causant un immense préjudice à la nature, par la souffrance animale qu’elle engendre et la destruction d’habitats naturels qu’elle provoque, n’est pas recevable. Il n’est plus temps de jouer chacun pour soi. » L’édile est donc convoquée devant le Tribunal administratif d’Orléans pour défendre cet arrêté dans l’urgence. La séance est fixée mercredi 23 octobre à 14h en salle René Chapus. A suivre… En attendant, l’élue, qui affirme tout haut ce que beaucoup pensent tout bas, insiste. “Je souhaite par cette audience publique faire connaître cette méthode de chasse barbare et peu connue. Que ce recours permette, pour le moins, de sensibiliser la population à la défense de la nature. Je pense être dans mon rôle, en tant que Maire, en défendant la protection de notre patrimoine vivant, dont la fragilité est chaque jour rappelée par les scientifiques et dans les médias, et la sauvegarde de nos écosystèmes ruraux, qui doivent permettre une cohabitation en bonne intelligence entre hommes et nature. Je fais confiance à la justice de mon pays pour dire que cet arrêté est fondé en opportunité en droit. Oui, les maires, comme tous les citoyens, ont l’obligation de défendre l’environnement ; et notre environnement, c’est aussi le patrimoine vivant. Une obligation qui nous est faite par notre Constitution ; notamment à l’article 2 de la Charte de l’environnement. Je remercie tous ceux qui m’ont exprimé leur sympathie et leur soutien.”