La onzième édition des Rencontres musicales de Chaon, qui comme leur nom l’indique ont pour objectif de faire se rencontrer les musiciens classiques et de jazz et leur public. Ce qui n’est pas souvent le cas lors des concerts. La manifestation s’est tenue du 30 juin au 2 juillet sur la place du village et dans l’église.
De grands moments musicaux ont eu lieu lors des ces trois jours avec du côté classique, le vendredi soir, « Classiques viennois » où quatre musiciens de renommée internationale ont interprété de façon très complice aux côtés du désormais fidèle de ces rencontres, le violoniste Fedor Rudin, des œuvres de Mozart et de Schubert dont la célèbre Truite. Le samedi, Atrig Siranossian, violoncelliste titulaire de nombreux prix internationaux, a enchanté le public avec un programme mêlant les suites de Bach pour violoncelle seul avec des airs traditionnels arménien, le pays où elle puise ses racines. « La musique se partage avec tout le monde et dans n’importe quel lieu, indique la violoncelliste à l’issue de son récital. Cette soirée très conviviale fut comme un retour aux sources car je suis originaire d’un petit village dans la Drôme. J’ai été donc très honorée de répondre à l’invitation de Fedor Rudin. » Le concert de clôture du dimanche fut interprété par l’ensemble orchestral de Loir-et Cher sous la direction de Fedor Rudin qui avait troqué l’archet pour la baguette de chef. Lors de cette « nuit d’été », citons le Nocturne du Songe d’une nuit d’été de Mendelssohn, les Nuits d’été de Berlioz où la talentueuse mezzo soprano Alix Le Saux, très appréciée du public, interprétait les poèmes de Théophile Gautier, écrits pour cette œuvre ; avant de terminer par la Symphonie pastorale de Beethoven où les musiciens de l’ensemble orchestral 41 se sont donnés à cœur joie sous la baguette de leur extraordinaire chef d’un jour. « J’ai été très heureuse d’interpréter ces Nuits d’été ici, se réjouit Alix Le Seux. Pour moi, il n’y a pas de petits ou de grands concerts, l’essentiel étant la musique. » Côté jazz, samedi après-midi, le chanteur et guitariste des Copains d’Abord Manu Benoist, la chanteuse Élodie Keith et le quartet Jean-Christophe Rouet ont été plus forts que la météo, et le dimanche le Big Band FM a donné le la à l’apéritif musical.
Un festival qui peut encore grandir
Devenu directeur artistique des Rencontres musicales de Chaon, Fedor Rudin revient sur cette édition 2023 : « Avec des musiciens avec qui on s’entend bien, nous n’avons pas besoin de faire de nombreuses répétitions. Lorsqu’on réunit des personnes qui sont sur la même longueur d’onde et qui s’entendent bien, c’est là que naissent les meilleurs moments de musique de chambre. J’avais déjà joué à Chaon avec l’ensemble orchestral de Loir-et-Cher, que je connais donc. C’est la première fois que je le dirigeais et j’ai été touché par la confiance que m’a accordé l’orchestre. J’ai aussi trouvé très important de faire revenir la musique vocale aux Rencontres musicales qui n’était pas au programme depuis longtemps, avec la présence d’une soliste d’une telle qualité », avant de se tourner vers l’avenir : « J’ai plein d’idées, dont quatre programmes de musiques de chambre déjà prêts et deux idées de programme d’orchestre, dans l’esprit d’une programmation de valeur que je défends pour les Rencontres musicales, en mêlant des interprètes français et étrangers. Lors du concert d’ouverture, nous étions cinq musiciens et quatre nationalités différentes. Faire venir des musiciens de nationalités différentes permet de donner une atmosphère cosmopolite à Chaon, petit village de Sologne qui ne voit pas souvent de touristes étrangers. J’espère que ce festival va rayonner de façon nationale afin d’attirer des artistes étrangers ici. Tout dépendra des moyens et de l’intendance mais il y a sur ce festival une équipe fantastique, c’est ce qui fait la différence. » À noter que la renommée des Rencontres musicales de Chaon a déjà franchi un cap puisque ce festival est inscrit au Guide Michelin.
F. M.