Si le Loir-et-Cher se dynamise en termes d’évènements, la région s’active en termes de transition écologique. Depuis la rentrée, la catégorie des 15 à 25 ans peut en effet voyager gratuitement en train les weekends et jours fériés.
Selon le président (PS) du Conseil régional, François Bonneau, la mesure, présentée comme “sociale, environnementale et universelle”, s’avère unique en France, à l’échelle d’un territoire. Cette dernière a été votée par les élus régionaux en session plénière délocalisée à Hanches, en Eure-et-Loir, le 29 juin 2023, pour un coût pesant 2,25 millions d’euros. Le Centre-Val de Loire est donc la première région, depuis le 1er septembre et pour la saison scolaire 2023-2024, à proposer la gratuité de ses transports scolaires Rémi (train et car) pour la tranche d’âge 15-25 ans domiciliée dans cette région. De quoi réjouir les familles dans une période d’inflation, ainsi que les étudiants, qui ne sont pas toujours épargnés par la précarité, qui pourront rentrer plus souvent chez leurs parents, ou voyager dans cette région et jusqu’à Paris, à moindres frais. Néanmoins, l’opération vise un objectif plus large que le seul fait de ne pas avoir à détrousser son porte-monnaie. Face aux variations rapides du climat (sécheresse, inondations, incendies), François Bonneau entend avec cette gratuité sensibiliser les nouvelles générations sur leurs choix de modes de déplacement. “L’enjeu environnemental est indéniable. Quelles solutions pour vivre mieux sur notre planète ? Cela ne va pas de soi quand on y réfléchit, alors il nous faut penser à des mobilités décarbonées,” a constaté l’élu dans le cadre d’un déjeuner fin août à Orléans, en confirmant. “Bien sûr, il s’agit d’une action en faveur du pouvoir d’achat et surtout, de la mobilité. Pour que la jeunesse ait le réflexe du transport en commun sans que cela ne soit perçu comme une contrainte, plutôt comme une valeur ajoutée.”
Oui, mais… Quid du vendredi ?
Concrètement, si ce n’est pas déjà effectué, il suffit aux jeunes de 15 à 25 ans, résidant en Centre-Val de Loire, de s’inscrire sur le site yeps.fr et de télécharger la nouvelle carte Rémi Yep’s. Grâce à celle-ci, les jeunes peuvent réserver une place, particulièrement sur les trajets les plus fréquentés, les samedis, dimanches et jours fériés, dans la limite des sièges disponibles. Le volume de ces billets gratuits est annoncé “conséquent” sans plus de détails chiffrés. Il est toutefois précisé qu’en cas de stock épuisé, une réduction de l’ordre de 66% est bien garantie sur les trajets en car et en train Rémi le samedi, le dimanche et les jours fériés (50 % en semaine). Cette fameuse nouvelle carte Rémi Yep’s donne accès en sus à -50% sur les déplacements en train et en car vers des régions voisines (Île de France, Pays de la Loire, Nouvelle Aquitaine, Bourgogne-Franche-Comté, Auvergne-Rhône-Alpes et Normandie…) toute la semaine (-66% le week-end). Oui, bouger sans se ruiner, c’est chouette, mais … Pourquoi donc ne pas inclure le vendredi dans cette opération gratuité ? Tout d’abord, parce que selon le Conseil régional, pour la SNCF, le vendredi est compris dans les jours de semaine, et non un weekend. Il est de fait, au départ, plus simple de retenir ces journées uniquement. Puis, l’autre raison est énoncée. “Nous devons maintenir sur ces lignes l’accueil d’une diversité de populations, de voyageurs,” répondent François Bonneau et les membres de son cabinet. En rassurant. “Il faut le temps de tester, que cela se mette en place. Ce n’est qu’un début. La prochaine étape, à terme, est d’offrir la gratuité totale pour toute la semaine d’ici la fin du mandat.” Le Conseil régional planche également sur l’expérimentation de la tarification sociale à quatre niveaux, tenant compte des ressources des familles dans la restauration scolaire; pour ce dernier point, le lycée Joséphine Baker à Hanches (Eure-et-Loir) servira de cobaye, avant le lycée Rotrou de Dreux et le lycée Édouard-Vaillant de Vierzon. Et avant là encore, une généralisation escomptée, en fonction du niveau de satisfaction et des résultats enregistrés, à la rentrée 2024.
É. Rencien
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Politiquement vôtre
Le 31 août, à Orléans, dans le Loiret, de manière moins institutionnelle et plus politisée, le président François Bonneau (PS) a réaffirmé sa position “profondément européenne”. Comprenez en filigrane, que le scrutin européen de 2024 sera d’importance pour le Parti Socialiste, et plus largement, la NUPES. “Je ne suis pour la proposition irréaliste de la liste d’union de Ségolène Royal (avec LFI, ndrl), ni pour une action divergente. L’approche qui sera la bonne sera pour nous d’avoir un projet commun. En termes d’Europe, nous devons aller plus loin, la rendre plus sociale. “ Aussi, il aura glissé quelques mots sur un autre sujet politique, au sens noble du terme, à savoir la loi Cardoux, publiée en février 2023 au Journal officiel de la République, limitant l’engrillagement des espaces naturels et protégeant la propriété privée. “J’ai pris rendez-vous avec Agnès Pannier-Runacher, ministre de la transition énergétique. Il n’est pas normal qu’une loi passe, soit votée à l’unanimité, et que certains propriétaires résistent, passent outre son existence et application.”
É.R.