Centre-Val de Loire : La Loire à vélo, une valeur touristique devenue sûre


Cette véloroute est devenue une destination touristique à part entière. Pour les élus de la région Centre-Val de Loire, c’est même un pari réussi.
Les chiffres 2022 de la Loire à vélo, présentés à Tours (37) au mois de juillet, parlent d’eux-mêmes. Entre 2015 et 2022, l’itinéraire, balisé, de 900 km, qui traverse les régions Centre-Val de Loire et Pays de la Loire, d’est en ouest, est passé de 935 000 touristes à plus d’1,8 million, et c’est sans compter le public américain qui était absent en 2022. Inutile de faire un dessin : la fréquentation de ce produit touristique explose. En fonction de l’absence ou l’existence d’au moins une nuitée, ses usagers viennent des régions Centre-Val de Loire et Pays de la Loire, mais aussi du Grand-Ouest, de l’Île-de-France, de la région lyonnaise, ou de l’étranger (Allemands, Néerlandais, Britanniques et Belges pour les pays historiques; également, Espagne et Portugal). « Un tourisme de nature et de culture qui prend maintenant des dynamiques assez considérables », a confirmé en préambule le président du Conseil régional, François Bonneau. « Plus de 54 millions d’euros de retombées économiques en 2022 (30 millions en 2015, ndrl), c’est autant que ce que l’on a mis pour aménager ce circuit Loire à vélo, c’est un indicateur très fort ! Un gros retour sur investissement.» Restent encore à conquérir davantage l’Ile-de-France et à améliorer la prise en charge des cyclistes par le rail, avec le projet d’ouvrir de nouvelles lignes de train qui accueillent ce moyen de déplacement, dans cette optique. Le développement de la signalétique ainsi que des outils numériques (applications par exemple) figurent en sus parmi les pistes d’essor de la Loire à vélo. Le Centre-Val de Loire souhaite devenir ainsi la première région de France pour le tourisme sur deux-roues de court et moyen séjour, et de fait, cette région a adopté, lors de sa session plénière d’octobre 2020, son Plan régional des mobilités à vélo. Ce plan doté d’un budget de 7 M€ vise à tripler l’usage du vélo d’ici 2025, qui est aujourd’hui de 3 %. Pour atteindre cet objectif, la Région multiplie les actions incitatives et a lancé depuis le 1er juillet 2023 des aides pour l’acquisition de vélos électriques et de trottinettes, afin d’encourager le plus grand nombre à adopter ce moyen de transport. Il faut reconnaître que le slow tourisme (un tourisme qui prend son temps, en français!), depuis la pandémie Covid-19, tout comme les modes de déplacements doux et “verts”, ont de plus en plus la cote, mais un coup de pédale suplémentaire est toujours le bienvenu. L’autre véloroute, celle du Coeur de France à vélo en vallée du Cher, dont le chantier a débuté (Cf. nos pages Val de Cher Controis p.14), devrait sans doute suivre le même chemin et accroître le phénomène.
É.R.

***************

L’eau plus que jamais au centre des attentions
Si le cours de la Loire à vélo est touristiquement tranquille, la prise en compte de la ressource eau en général est moins joviale sous un ciel de changement climatique;il faudra ici encore amorcer beaucoup de coups de pédales pour se réjouir. Le sujet est, comme chacun(e) le sait désormais, très sérieux, au rythme des épisodes des canicules, sécheresses et autres phénomènes météorologiques violents, parfois se succédant, qui pèsent sur un bien commun et vital, l’eau donc. Le sénateur du Cher, Rémy Pointereau (LR), président de la mission d’information sur la « gestion durable de l’eau : l’urgence d’agir pour nos usages, nos territoires et notre environnement », a tenu le 12 juillet un point presse depuis Paris, aux côtés du sénateur de Gironde, Hervé Gillé (PS), rapporteur, afin de présenter 53 propositions visant à associer l’ensemble des acteurs de la filière dans un usage partagé. Et il conviendra, encore une fois, de faire preuve d’ingéniosité puisque notamment, il a été constaté par ces élus que plus de 150 ans seront nécessaires au rythme actuel pour renouveler l’intégralité des réseaux d’eau des villes de taille moyenne et de leurs communautés; 140 ans pour les réseaux d’assainissement collectif ! “Ce vieillissement se traduit par des fuites équivalentes à un taux de perte moyen de 20 %,” précise le rapport. Inutile de parler de l’autre nerf de la guerre, les moyens cette fois financiers. Et en outre, de l’intervention des élus, “dépossédés”, tardivement, au bout de la chaîne, sans oublier les enjeux agricoles et potentiels conflits d’usage … Au sens propre comme figuré, loin de couler comme de l’eau de source. Les climato-sceptiques hausseront en sus les sourcils; toutefois, le parlementaire Pontereau a contre-argumenté. « Oui, on a connu par le passé d’autres périodes de sécheresse. Et ce depuis 1947 ! Mais force est de constater que le phénomène s’amplifie depuis les années 1980 ». Depuis les années 1990, une diminution de 14 % de la ressource en eau renouvelable a été enregistrée. “La sobriété n’est plus une option, c’est une obligation, “ ont insisté les sénateurs.
É.R.