Si la sacro-sainte heure du midi n’avait pas sonné, on serait encore au château de Beauregard à écouter Cédric Michon, spécialiste de François Ier conter l’histoire et les plaisirs de la Cour de France, en ce lieu magnifique, pas loin de ses frères, Chambord et Cheverny. Une exposition à voir cet été.
Natalie et Guy Du Pavillon, maîtres des lieux, ont saisi l’occasion soulevée par le Conseil départemental, de participer au 500ème anniversaire de La Renaissance en Val de Loire, en lançant, avec d’autres partenaires, cette exposition exceptionnelle, jusqu’au 3 novembre, sous le vocable de «Plaisirs et divertissements à la Cour de France». Et ce, avec l’appui de la région Centre-Val de Loire ; la fondation Sommer ; le Musée de la Chasse et de la Nature ; la DRAC dans le cadre de son programme «Culture pour tous» ; la galerie commerciale d’Auchan-Vineuil, avec des animations et des jeux à destination de ses clients et des touristes de passage ; le musée national de La Renaissance avec son directeur, l’ancien Blésois Thierry Crépin-Leblond… En attendant que, peut-être en 2020, Beauregard soit choisi par le Conseil départemental comme château libre d’accès aux Loir-et-Chériens (après Chambord et Chaumont, et avant Cheverny et Talcy, cette année), la famille Du Pavillon, malgré quelques investissements non programmés, a joué le jeu du partenariat…Il serait souhaitable que cette exposition fasse exploser la barre des 20 000 visiteurs par an, en moyenne, habituels. Beauregard le mérite autant que les colosses qui l’entourent, tentaculairement…
Histoire avec un grand H
Professeur d’histoire moderne à l’Université Rennes 2 et directeur des Presses Universitaires de Rennes, Cédric Michon s’est montré un guide parfaitement à l’aise au cours d’une visite de presse en avant-première. Olivier De Charsonville, directeur Culture, Jeunesse, Lecture publique et Sports au Conseil départemental, en une joute orale amicale avec le précité, agrémenta également la pérégrination à travers les salles et les thèmes. Les Arts de la Table ou le faste de la gastronomie ; La musique partout, du château à la chapelle ; Une Cour sans femmes est un jardin sans fleurs et Le Jeu de Paume, jeu des Rois et roi des Jeux, constituent les fils rouges de cette invitation à découvrir Beauregard et son unique galerie de portraits réputée, sous d’autres angles, avec la vénerie, ou chasse à courre, qu’affectionnait François Ier, quitte à rester à cheval plusieurs jours et nuits, sans repos, avec la plupart de ses cent et quelques chiens de la meute royale dont il connaissait, paraît-il, tous les noms… Bijou de l’exposition pour lequel il a fallu construire une châsse spéciale protégée de toute agression : une demi-armure royale, de joute remontant à 1570 environ, montre toutes les minutieuses sculptures et ciselures plus fines les unes que les autres et relativement, encore, en très bon état, grâce aux soins du Musée de l’Armée de Paris.Diverses illustrations signées Claire Bouilhac et Icinori, un cerf et un sanglier naturalisés grandeur nature, des panneaux représentant des saynètes d’origine…complètent l’ensemble qui s’est parfaitement lové dans le site habituel de Beauregard. Face à l’Histoire avec un grand H, les moyens modernes, via des films en 3D immersive, font revivre, comme si on y était, des scènes d’il y a cinq siècles ! Impressionnant et surprenant.
Jules Zérizer
Château de Beauregard, 12 chemin de La Fontaine.