Cedric Daury de retour à la Berri « Je suis un compétiteur »


Cedric Daury, ancien joueur et entraineur de La Berrichonne a été choisi pour mener à bien l’opération maintien en Ligue 2. Le pari était risqué, le naufrage à Nancy rend sa mission quasi impossible.
«Pour 90% de ceux qui s’intéressent à la Berri, le maintien relève de la mission impossible.» Bruno Alègre président délégué du club ,était aux côtés du nouvel entraîneur lors de sa première conférence de presse. «Nous n’aurions pas pris cette décision (ndlr : changer d’entraîneur) si nous n’étions pas convaincus de pouvoir encore sauver  notre place en Ligue 2. Nous donnons rendez-vous aux 90% de défaitistes à la fin du championnat.» Ces propos ont été tenus avant le déplacement à Nancy qui s’est traduit par la pire déroute des bleu et rouge cette saison .
Cedric Daury est un compétiteur. Il a relevé un pari autrement plus risqué en triomphant d’un cancer lors de son précédent passage à Châteauroux, lors de la saison 2006-2007. Pour lui la réussite est quelque chose d’irrationnel et il a affirmé en prenant son poste « J’ai ce matin (mardi dernier, en prenant ses fonctions) une pensée pour Palcal Gatien qui est un type bien et un excellent entraîneur. Simplement, ce sont les risques de notre profession. Les choses se terminent rarement bien. La confiance ça tient à peu de choses . Or la réussite est une affaire de confiance. Lorsqu’elle vous fuit, vous entrez dans un cercle vicieux.»
C’est donc avant tout l’envie de se battre qu’il veut inculquer à un groupe que l’on n’a jamais senti se rebeller face à l’accumulation de mauvais résultats. «Nous ne sommes pas à un début de saison où l’on met en place un programme. Je viens ici avec un projet d’avenir, mais pour le moment il y a urgence. Il faudra gagner au moins six matchs d’ici la fin du championnat pour éviter la relégation. Nous avons une succession de matchs face à des équipes qui retrouvent la forme après un passage à vide, ça ne va donc pas être facile. Mais si la Berri ne s’était pas trouvée dans cette situation, je ne serais pas là. Alors il est inutile de se poser des questions, mais de prendre les joueurs un par un en tête à tête, leur demander de faire un peu plus et en définitive de convaincre tout le groupe que c’est possible.»
Six victoires au moins
Cedric Daury assure qu’il suit l’équipe depuis quelques temps et qu’il sait qu’il ne faut pas grand chose pour transformer des matchs nuls en victoires. C’est vrai que sur ses cinq derniers matchs la Berri a obtenu trois nuls et deux défaites, mais vrai aussi que seule la victoire est belle… mathématiquement surtout.
Dans l’immédiat les joueurs et leur entraîneur ne doivent compter que sur eux-mêmes car la multiplications des résultats décevants ( trois victoires seulement dont deux face à Tours et Arles-Avignon qui accompagnent le Berri dans la charrette des relégables) n’incitent pas le public à retourner au stade au coeur de l’hiver.
Et ce n’est pas la première sortie de Daury et de son équipe à Nancy qui leur rendra espoir. Les Nancéens avaient passé cinq buts à domicile à la Berri, au match aller. Cette fois ils ont marqué six fois, sans encaisser un seul but. On imagine l’état d’esprit de l’entraîneur constatant tout simplement que son équipe n’a pas le niveau pour jouer en ligue 2.
Alors oui , Cedric Daury peut affirmer «J’aime ce club, c’est dix ans de ma vie La Berrichonne a construit un modèle qui doit lui permettre de continuer de bien figurer à ce niveau. Les structures sont saines, les installation de qualité, l’équipe dirigeante sérieuse…» Le maintien artificiel en Ligue 2 a fait perdre un an au club. Il avait besoin de repartir sur de bonnes bases en National, mais a recruté des joueurs en fin de carrière pour encadrer les jeunes joueurs issus du centre de formation et tenter de jouer le maintien en ligue 2. Cedric Daury est peut-être l’homme qu’il faut pour poser les nouvelles fondations. De là à rêver d’un maintien miraculeux, avec le calendrier de la Berri dans les prochaines semaines, il ne doit  même plus rester 10% des supporters pour le faire.
Propos recueillis par Pierre Belsoeur