Issoudun
Jusqu’au 30 décembre
Prolongation de l’exposition
Fidèle à son engagement pour la sculpture contemporaine, le musée de l’Hospice Saint-Roch d’Issoudun présente un ensemble très impressionnant de treize « Veilleurs », imposantes sculptures de l’artiste Brigitte Terziev qui viennent en silence peupler ses espaces.
Après des années d’expérimentations, de la taille directe sur bois, de la soudure du métal puis du modelage de l’argile, années de recherches qui ont contribué à maîtriser la matière et à élaborer son expression personnelle, Brigitte Terziev présente les Veilleurs, synthèse monumentale de son art.
Issu de la série des Spectres, premières statues de fer et d’argile, qui lui valut le prix Bourdelle en 1997, ce groupe réunit au Musée de l’Hospice Saint-Roch d’Issoudun treize statues. Il s’est enrichi de trois éléments supplémentaires depuis sa première exposition à la Fondation de Coubertin en 2014.
Ces silhouettes étrangement humaines, imposantes, nous dominent. Leurs tailles contraignent à incliner la tête en arrière. Leur physionomie masquée, casquée, leurs accessoires ou attributs ; serpe, corne, cerclage ou barre de fer ; comme leurs membres dissimulés, incertains, font de ces êtres des créatures inquiétantes. La crainte impose le respect, un arrêt à distance de ce chœur silencieux.
Nous assistons, entre deux mondes, à une cérémonie inconnue, cortège mystérieux d’errants dotés de force et de sagesse, qui nous guide sur le chemin de notre conscience.
L’artiste parle elle-même de ces œuvres : « Les Veilleurs sont des statues dans le sens le plus archaïque du terme. Ce sont des présences totémiques qui se dressent de terre en réponse à la terreur qu’inspirent la vie et la mort chez les hommes. Chaque statue-racine est une empreinte mystérieuse qui semble venue de la nuit des temps. Les Veilleurs illustrent aussi à leur façon les Vanités qui, jusqu’à présent dans l’Histoire de l’art, n’étaient représentées que par des crânes. Ici, c’est toute la sculpture qui est une Vanité contemporaine, mettant en relief la bataille interne de l’homme vis-à-vis de lui-même. Le Veilleur guerroie avec son ombre, soldat illusoire et vain face à son destin. » Le commissariat de l’exposition est assuré par Patrice Moreau, Musée de l’Hospice Saint-Roch, Issoudun.