Jakob est un jeune agriculteur qui exploite la ferme familiale en Haute-Autriche. Dans un paysage somptueux mais trop près de l’autoroute et d’une ligne Haute-tension, le jeune homme se pose des questions sur le lourd héritage de son pays, sur la difficulté quotidienne de sa vie rurale, sur les relations compliquées avec son père Bert, sa sœur Luisa, sur le silence et l’incommunicabilité. Après une déception amoureuse traumatisante, le paysan accueille Katja, une artiste- peintre qui se découvre une passion pour le métier d’éleveur. Ils vont s’apprivoiser et fonder une famille. La violence enfouie en Jakob menace sans cesse de ressurgir sur les terres, sur les autres, sur le chien et sur lui-même.
La magie d’une écriture simple emporte le lecteur de façon magistrale. Le couple improbable est au cœur d’une vraie rencontre. Le lecteur s’y s’attache au fil des pages et du temps qui passe. A tel point qu’on souhaiterait ne pas lâcher le livre, deviner la fin, en imaginer une, au besoin.
Le titre français « Braconnages » n’a pas grand-chose à voir avec le sujet du livre, si ce n’est la vie sauvage, proche du titre original « Wilderer ». Ce texte est envoutant, de la première à la dernière page. C’est un puissant roman sur la condition agricole contemporaine en Europe et les déchirures de tout humain qui se pose des questions sur son existence.
L’auteur né en 1982 dans une famille paysanne a publié deux livres « Lilas Rouge » et « Lilas Noir » chez Verdier en 2021 et 2022, en s’imposant comme une figure majeure de la nouvelle littérature autrichienne.
Marieke Aucante
BRACONNAGES, roman de Reinhard Kaiser-Mühlecker.
Traducteur : Olivier Le Lay
Gallimard 361 pages
23,90 euros
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