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Il y avait de l’orage dans l’air lors de la réunion publique d’informations du 21 mars au foyer de La Chapelle-Saint-Martin-en-Plaine où les maires des trois communes de La Chapelle, Mulsans et Villexanton, en compagnie des deux auteurs du rapport d’études, lançaient le nom de baptême civil et donc républicain de la nouvelle commune… Le futur nom de Bourgs-en-Plaine, choisi par les conseillers municipaux, sans consultation de la population à Mulsans et Villexanton ne semble pas plaire du tout aux personnes présentes qui, au nombre d’une bonne centaine et un peu plus même, l’ont fait savoir un peu bruyamment.
Pendant les trois ans qui restent, le conseil municipal nouveau rassemblant tous les conseillers élus des trois communes siègera à Mulsans, devenue, ainsi, capitale de ce nouveau ménage à trois. Les élections municipales de 2020 décideront du sort prochain, quant aux lieux d’installation, du nouveau conseil qui sera réduit avec des maires délégués dans chaque commune, adjoints du maire «général».
Face à une foule devenue un peu déchaînée, et face aux chargés d’études un peu perdus, les maires des trois communes ne firent pas preuve de beaucoup de courage pour expliquer pourquoi ils n’avaient pris langue avec la population, dans un esprit d’ouverture et de communication. Pendant un instant, des demandes de changement de nom fusèrent et il fut souhaité une nouvelle étude patronymique, ce qui serait impossible dans l’état d’avancement du dossier et des contraintes administratives légales. Cela créera, sûrement, quelques flottements dans la distribution du courrier, plusieurs rues portant le même nom dans chaque commune ; les changements d’adresses pour les carnets de chèques et autres papiers administratifs comme les cartes grises, sans oublier la localisation précise quant aux appels aux secours pour les pompiers et autres secouristes ou ambulanciers qui ne devront surtout pas prendre la direction de Bourg-en-Bresse…
Le verre de l’amitié, bien trop vite arrivé, calma les esprits, mais un goût amer de réunion loupée, mal préparée, confuse continua à flotter dans la salle. Il n’est pas impossible, dans l’état actuel de la situation, que certains citoyens fassent appel de cette décision de nouveau nom ou que des conseillers municipaux un peu échaudés par les mouvements hostiles de la foule, en cette soirée, ne demandent à reconsidérer les votes et les choix pris en réunions de conseils.
Bourgs-en-Plaine fait donc débat, pour l’instant. Mais, avec le temps, tout se calme, tout s’en va, tout s’installe… et comme le répétait souvent feu François-Mitterrand, «Laissons le temps au temps»….
Jules Zérizer