La gauche unie a perdu les trois derniers scrutins municipaux. Les communistes s’interrogent sur la meilleure stratégie. Pour Irène Félix (PS) le rassemblement est une évidence.
« La gauche, conduite deux fois par Jean-Claude Sandrier (PCF) et une fois par Irène Félix, a perdu à chaque fois, même lorsqu’elle a intégré Lutte Ouvrière dans la liste » analyse Jean-Michel Guérineau premier vice-président front de gauche du conseil général. « La logique de rassemblement, c’est cohérent avec ce qui se passe au conseil général et au conseil régional. Nos analyses et projets convergent» rassure Irène Félix, qui tentera une seconde fois de réinstaller la gauche à la mairie de Bourges.
Pour la conseillère générale chargée de l’action sociale, la campagne a commencé depuis un an. « Je fais une séance de porte à porte par semaine, on n’a jamais assez de contact avec les gens. Une élection, c’est un homme, une voix. » Après avoir brièvement postulé a la succession d’Alain Rafesthain président du conseil général (un épisode incompréhensible sur lequel la socialiste ne souhaite pas revenir) Irène Félix est repartie au combat. « Nos adversaires doivent répondre du bilan des 18 dernières années qui ont vu la ville perdre 10% de sa population. On est passé de 11 000 enfants scolarisés fin 70 à 4 700 actuellement. C’est bien le signe que la ville n’attire plus. L’agglomération elle aussi est en baisse. Le patrimoine est négligé : maison de la culture détruite, Hôtel Dieu dont on a inauguré… les enduits extérieurs ! Il faut rendre aux jeunes ménages l’envie de vivre en ville.»
Le front de gauche tenté d’afficher ses différences Du côté des communistes, composante essentielle du
front de gauche, requinqués par les résultats de l’élection présidentielle (13,5% pour J.L Melenchon à Bourges, deux points de plus qu’au niveau national) Jean-Michel Guérineau, désigné chef de file pour cette campagne, fait le même constat, mais s’interroge. « Nous avons des différences d’appréciation avec les socialistes, en particulier dans la bataille pour obtenir des moyens financiers. Nous pourrions donc présenter deux listes avec des différences, mais pas des listes adversaires, afin que chacun mobilise son
électorat.» Un raisonnement justifié par la présence de deux listes à droite qui rend inéluctable l’existence d’un second tour.
Du côté des socialistes, comme des communistes, la question sera tranchée avant la Toussaint. Lutte Ouvrière n’intégrera pas cette liste. Les militants de LO on joué loyalement leur rôle dans le mandat qui s’achève mais les positions des uns et des autres sont trop éloignées. La décision d’Europe Ecologie
Les Verts sera prise le 23 octobre. Pour Joëlle Chauveau, l’une des deux animatrices du groupe berruyer,
«le contexte est difficile, mais il ne faut pas se tromper d’élection. Personnellement je plaiderai pour une
alliance dès le premier tour car sur de nombreux points : rénovation de l’urbanisme, du bâti ancien, réaménagement de quartiers, entretien des rivières, nous sommes d’accord avec nos partenaires socialistes. Mais ce n’est pas l’avis de tous nos adhérents.» Europe Ecologie Les Verts a par ailleurs enregistré de nouvelles adhésions, mais cela ne devrait rien changer à la proximité entre socialistes et écologistes berruyers.
Pierre Belsoeur