Bourges : Du rififi à la Mairie


BourgesMairieDes fissures sont apparues dans la majorité municipale à Bourges. Le maire a retiré leurs délégations à quatre adjoints et le conseil municipal devrait prochainement leur retirer leur statut d’adjoint au maire.

Lors des élections municipales, la droite était partie en ordre dispersé, la liste adoubée par Serge Lepeltier était conduite par Pascal Blanc sous l’étiquette UDI (Union des Démocrates et Indépendants). Une autre liste de droite était conduite par Véronique Fenoll et Alain Tanton, sous la bannière UMP, mais aussi avec des UDI. Pour que le lecteur s’y retrouve il faut préciser que l’UDI est un parti politique qui fédère 5 autres partis politiques dont le très ancien Parti Radical auquel appartient Serge Lepeltier et Pascal Blanc. Dans le Cher, le Parti Radical est majoritaire à l’UDI. Alain Tanton qui est un transfuge récent du Modem est maintenant à l’UDI, mais il est minoritaire dans son parti et c’est avec l’UMP qu’il avait décidé de faire la route des municipales. Comme si ce n’était pas assez compliqué, Franck Thomas-Richard avait décidé de conduire une troisième liste « divers droite » celle-ci.

Le premier tour était venu jouer les « juges de paix », Pascal Blanc arrivant en tête des droites avec un score tout aussi inattendu que le total de la droite. Alors que tous les sondages avaient jusque là promis Bourges à la gauche, la droite a su se retrouver pour garder la mairie. Pascal Blanc a dirigé une liste d’union qui s’est imposée au second tour.

Après l’élection

Des fractures sont pourtant apparues lors de la désignation du Président de la communauté de communes ; l’UMP décidait de ne pas soutenir Véronique Fenoll qui est UMP, mais Alain Tanton (le président sortant) … qui est UDI. C’est alors que le maire, Pascal Blanc, lui aussi UDI décidait d’être candidat lui aussi à la présidence de l’agglo. C’est le maire qui a gagné et Alain Tanton a démissionné…

L’affaire aurait pu en rester là, mais d’autres fractures sont apparues dans la majorité lors du conseil municipal du 19 septembre. Neuf élus de la majorité se sont s’abstenus lors du vote de trois délibérations (installation de Christelle Prenois comme adjointe en remplacement d’Alain Tanton, suppression de l’abattement fiscal sur la taxe d’habitation et construction d’un espace de convivialité au stade Depège pour 700.000 euros). Face à cette fronde, le maire a tenu a rappeler qui détenait l’autorité au sein du conseil municipal, il a pris un arrêté municipal par lequel il retire leurs délégations à quatre adjoints frondeurs (Véronique Fenoll, Catherine Pellerin, Bénédicte Bergerault et Wladimir d’Ormesson).

Les élus concernés ont précisé ne pas être démissionnaires. De son côté, le maire a pu constater qu’il disposait d’une large majorité au sein du conseil puisque certains colistiers des autres listes de droite du premier tour lui ont affiché leur soutien.

Le prochain épisode ?

Pour l’instant, même privés de leurs délégations de compétences et de leurs indemnités, les adjoints restent adjoints. Mais depuis une réforme de 2004, le retrait, par le maire, de la totalité des délégations de fonction d’un adjoint au maire, peut aussi impliquer la perte de la qualité d’adjoint si le conseil municipal le décide. Pascal Blanc a donc proposé au conseil municipal du 17 octobre de retirer leurs statuts d’adjoint aux quatre frondeurs. Ils ne seront probablement plus adjoints au maire. Ils resteront, néanmoins conseillers municipaux.

Ils auront sans doute l’occasion de se rappeler au bon souvenir du maire sur certains dossiers. Pour vraiment donner des soucis à Pascal Blanc, il faudrait que les frondeurs soient en mesure de reverser l’assemblée municipale. En effet, des élections partielles devraient être organisées si plus 1/3 des conseillers démissionnaient en même temps et si le système du suivant de liste ne peut plus être appliqué.

Le conseil municipal de Bourges compte 49 élus, une élection pourrait être provoquée si 17 conseillers démissionnaient en même temps. Lors du conseil du 19 septembre, les frondeurs étaient 9. Quant à la gauche, ils sont 11….             CM