En ce début d’année, Yann Galut et ses adjoints ont tenu un point presse destiné à « rétablir la vérité des chiffres », suite à un article de la presse locale concernant le commerce en centre-ville.
Après 15 ans d’agrandissement commercial en périphérie (2005-2020), le centre-ville de Bourges souffre encore de difficultés. Mais le maire de Bourges n’en démord pas et entend donner ce qu’il dénomme “les vrais chiffres de la vacance commerciale suite à un article du Berry Républicain.” Il explique que “la reconquête du centre-ville est une priorité absolue de l’équipe municipale qui se mobilise au quotidien pour la revitalisation de son cœur de ville et pour la redynamisation de ses commerces.” La meilleure défense est l’attaque, et ce discours est attendu dans la bouche de tout édile qui vante coûte que coûte les couleurs vives de sa paroisse. Il ne faut pourtant pas nier que bon nombre de centres-villes français se ternissent, se vident, connaissent des difficultés sous l’effet de multiples facteurs (loyers élevés, problèmes de stationnement, explosion du commerce en périphérie des villes et de l’e-commerce, etc.), à Bourges, Blois, Romorantin, Guéret, et ailleurs.
Jamais mieux servi que par soi-même
Toutefois, face à ce qu’ils considèrent comme “de nombreuses inexactitudes de chiffres dans la presse,” le maire de Bourges Yann Galut, accompagné d’Olivier Cabrera, adjoint au commerce et de Stéphane Jacquet, président de l’association des Commerçants OCAB, ont égrené en offensive une litanie chiffrée qui se résume ainsi : 490 locaux, 73 locaux vides. Et surtout, ils mettent en exergue le taux de vacance indiqué dans l’article (17,55%) face à leur taux de vacance estimé plus réel (14,90%). Pour enfoncer le clou, comme on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même, dans le but de suivre en toute transparence les chiffres du commerce dans la ville, ils ont annoncé la mise en place d’un « Observatoire de la vacance commerciale » qui sera chargé de publier des chiffres incontestés de façon trimestrielle, et proposera d’associer les commerçants au travers de leurs associations et des habitants de la ville via l’Assemblée citoyenne. Ils martèlent sans décolorer : “Notre municipalité se mobilise au quotidien pour la revitalisation de son cœur de ville et pour la redynamisation de ses commerces. 7 millions d’euros vont être engagés par la ville de Bourges pour les trois prochaines années afin de rénover, soutenir et animer notre centre-ville. Plutôt que de se lancer dans une bataille de chiffres, la municipalité a appelé l’ensemble des acteurs à s’engager pour la redynamisation du cœur de ville.” Données erronées ou non, la presse aura su motiver les troupes …
J.F.