C’est un professeur en sciences au lycée Henri-IV de Paris, auteur d’un pavé de quelque 523 pages «Homéomorphe» (Gallimard), qui a décroché cette édition le Saint-Graal littéraire blésois.
Trois femmes et trois hommes face à face en un ultime passage sur la scène de la Halle aux grains de Blois en juin pour défendre leur œuvre respective en lice pour la 33ème édition du prix Emmanuel-Roblès, prix du Premier Roman, alors que chacun(e) savait, bien, que le verdict des 61 comités (506 lecteurs) était tombé bien avant que ne commencent les débats animés de main de maître par Matthieu Garrigou-Lagrange, producteur à France Culture, devant un hémicycle plus qu’attentionné, au premier rang duquel siégeaient Christophe Degruelle, président d’Agglopolys ; le seul éditeur présent, Bertrand Lacarelle (Gallimard) ; des membres des familles des six lauréats ; les équipes des bibliothèques de la ville de Blois, et les fans dont certain(e)s présent(e)s depuis le lancement de ce prix en 1990 à Blois. Le sort en était jeté, le décor planté et le verdict 2023 ne parut surprendre personne, ou alors l’apathie était due à la chaleur lourde. Yann Brunel, jeune professeur en sciences au lycée Henri-IV de Paris, auteur d’un pavé de quelque 523 pages pour le premier des six tomes prévus, «Homéomorphe» (Gallimard), ne sembla pas si ému que ça en recevant son chèque de 5 000 euros…Comme s’il s’y attendait, sans aucun doute. Le prochain roman du lauréat blésois 2023 sortira en janvier et il est fortement conseillé d’en réserver auprès du libraire habituel de ses nouveaux et nombreux fans pas du tout surpris par son style d’écriture qui force à réfléchir à chaque ligne, entre mathématiques de haut niveau, hautes références de cinéma, avec pour cadre la période de l’ère post-soviétique… On ne change pas de recette en cours de chemin, et le prix Roblès a encore de belles années devant lui. C’est devenu, en région Centre-Val de Loire, un rendez-vous culturel important, hélas un peu délaissé par les jeunes, peu nombreux dans les comités de lecture. Il faudra peut-être dégager certaines pistes vers cette tranche d’âge et créer des comités de lecture pour les 16-25 ans. Il y aurait des rencontres à prospecter dans les collèges et lycées pour redonner du peps à ce rendez-vous typiquement blésois et déjà très fréquenté. Un second souffle est souhaitable. Qu’il arrive vite, à temps pour le 34e anniversaire, cru 2024.
Jules Zérizer