Les commerçants du quartier Vienne ne cachent pas leurs inquiétudes face à l’annonce de nouvelles perturbations prévues à partir de janvier 2018 et ce, pour 18 mois. Ils tentent de rester optimistes.
Une réunion s’est tenue dans la salle Dupré mercredi 3 mai pour détailler aux habitants et aux commerçants de Blois Vienne les changements qui sont encore à venir, opérés dans le cadre du projet d’Aménagement cœur de ville-Loire (ACVL). Toute la presse n’y a pas été conviée, peut-être pour éviter de faire couler trop d’encre ? Quoiqu’il en soit, un chantier, donc, démarrera dès la mi-janvier, en 2018, et devrait s’étaler jusqu’au mois de juin 2019, les coups de pelle font à nouveau se faire entendre dans le quartier qui a déjà connu une première vague de travaux en 2014-2015. Dans le détail, la municipalité blésois entend réorganiser l’espace public viennois, requalifier l’axe central Blois-Vienne, ouvrir cette partie de la ville sur la Loire (trottoirs, chaussée et éclairages, enfouissement de différents réseaux, développement de mobilités douces (bandes cyclables), réaménagement des carrefours tête de pont Jacques-Gabriel, mise en exergue de l’avenue Wilson comme porte d’entrée Sud de la ville, etc.), tout en revalorisant les commerces et le patrimoine. « Nous reconnaissons que cette opération est nécessaire. Il n’y a pas eu de travaux en Vienne depuis au moins les années 1950, donc ce sera un plus certain. Nous n’en restons pas moins anxieux, » a exprimé Philippe Bahu, le président des commerçants de Blois Rive Gauche. « Surtout en ce qui concerne la durée. Dix-huit mois, c’est trop long. La justification apportée par les services consiste à expliquer que le chantier, complexe, engage de faire travailler ensemble divers concessionnaires de réseaux (Orange, GRDF, Enedis, eau potable et eaux usées, etc., ndrl). Nous ne doutons pas que les difficultés soient importantes, mais tous les travaux de requalification des réseaux urbains subissent les mêmes contraintes, et ces entreprises sont rodées à l’exercice et ont l’habitude de travailler de concert. Le temps annoncé peut être réduit à douze mois selon moi, cela me paraît plus raisonnable et je vais me battre pour obtenir gain de cause. »
La société Humanis interpellée
Autre souci, la diminution programmée des places de stationnement dans le quartier, passant de 81 à 70, alors même que les commerçants avaient pourtant au mois de mars émis de fortes interrogations sur les parkings existants. Sur ce sujet, Philippe Bahu a tempéré. « Soixante-dix places de stationnement seront conservées certes, sachant qu’une dizaine sont déjà inexploitables car occupées par des platelages terrasse… Par contre, notre souhait est de pouvoir récupérer l’usage du parking de la friche Humanis, et d’ailleurs, je me suis proposé de rencontrer, avec les services de la mairie, les responsables de cette société, afin de leur exposer nos doléances, et de leur rappeler qu’il s’agirait d’un geste de solidarité vis à vis du tissu économique blésois, propre à promouvoir leur image d’entreprise solidaire. » La ville prévoit en attendant des mesures compensatoires comme le maintien d’accès aux commerces et dans la mesure du possible, des espaces pour stationner. En 2018, l’avenue Wilson sera en sus empruntable en sens unique nord-sud sur les portions en travaux, le double sens pouvant être rétabli au gré de l’avancement du chantier. Des dispositifs (prêts Initiative Loir-et-Cher, moratoires et échelonnement des dettes, chômage partiel, indemnisation par la mairie, groupement de prévention agréé, entre autres solutions listées) sont également en place. « Ils sont là nous aider à traverser cette période forcément compliquée en terme de chiffres d’affaires, » a insisté le président des commerçants. « Il n’y a pas de honte à avoir, il faut savoir mette sa fierté dans sa poche et ne pas hésiter à solliciter un coup de main. Le quartier Blois Vienne possède cet esprit de petit village qui attire clients fidèles et touristes ; à nous également de tout mettre en œuvre pour que cela continue.»
Émilie Rencien