Blois : un déplacement ministériel qui sort des brancards…


11h30, jeudi 25 février. Le bruit circule : la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal, est attendue à Blois demain, vendredi 26 février. La visite n’a pas encore eu lieu qu’elle cause déjà grand bruit parmi les élus du territoire. 

Un(e) ministre dans le Loir-et-Cher, c’est assez coutumier, bien que ces derniers temps, le ballet habituel est un brin à l’arrêt, coronavirus persistant obligeant.  Oui, mais voilà, il existe des convives annoncés qui cristallisent les inimitiés plus que d’autres. Frédérique Vidal semble actuellement faire partie de ces « persona non grata » du moment, en tout cas particulièrement visiblement sur les bords de Loire, à Blois. La ministre doit venir visiter l’Institut de formation en soins infirmiers (IFSI) demain, 26 février. Et la veille, ce jeudi 25 février, l’invitation n’est pas partagée à l’unanimité car il y a d’ores et déjà les « contre » affichés. « Nous avons décidé de boycotter sa venue. Cette position est exceptionnelle. Nous la prenons en notre âme et conscience, » justifient par voie de communiqué Marc Gricourt, maire PS de Blois, premier vice-président de la région Centre-Val de Loire, et Christophe Degruelle, président PS d’Agglopolys (Communauté d’agglomération de Blois). « Le monde universitaire traverse actuellement l’une des pires heures de son histoire. Les enseignants, les étudiants, les directeurs d’établissements ne cessent d’alerter le gouvernement sur les conséquences catastrophiques de la crise sanitaire pour une grande majorité d’étudiants. Face à ce constat alarmant, Madame la Ministre reste muette, inaudible, incapable de prendre la mesure de la situation. Drôle sens des priorités, Madame la Ministre trouve a contrario le temps et juge opportun de lancer une polémique nauséabonde, au doux relent d’extrême droite ; une « enquête » sur l’« islamo-gauchisme » visant à distinguer « ce qui relève de la recherche académique et ce qui relève du militantisme et de l’opinion ». Nous invitons Madame la Ministre à retirer ses propos, à retirer son projet et à se préoccuper avec force de la situation de nos étudiants. Dans l’immédiat, nous boycottons sa venue. »

Fronde versus échange 

Puis sur cet actuel agenda commenté à force de procès, il y a les voix « contre » les « contre » assumées. Étienne Panchout, conseiller municipal Modem d’opposition à Blois, kinésithérapeute de profession, déplore ainsi de son côté, aussi par communiqué, « l’attitude profondément opportuniste de M. Gricourt. L’Institut de Formation en Soins Infirmiers de Blois est un établissement exceptionnel tant dans son offre de formations que dans la qualification des enseignants impliqués au quotidien pour améliorer les formations dispensées.  C’est sans doute grâce à cela que Madame La Ministre Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche, et de l’Innovation se déplace ce vendredi. Dans un contexte national propice à l’universitarisation des professions de santé, il nous semble opportun de soutenir l’ Ifsi / Ifas de Blois du Centre Hospitalier Simone Veil de Blois dans l’ensemble de son processus de développement. Nous n’éludons ni la situation sanitaire particulièrement difficile pour les étudiants, ni le débat national en cours sur le terme « islamo-gauchisme », ni l’ensemble des problématiques nationales, nous nous positionnons simplement en élus locaux défenseurs d’un IFSI et de son développement. Plutôt que la fronde, le boycott et l’affrontement, nous préférons l’échange, la discussion et éventuellement le désaccord. » Les comités d’accueil semblent bien parés pour cette visite ministérielle qui promet …

É.R.