Du haut de ses 33 ans, Nicolas Orgelet, qui vit son premier mandat de conseiller municipal Europe Écologie Les Verts (EELV), au sein de la majorité PS de la ville de Blois, par ailleurs vice-président communautaire Agglopolys en charge notamment de la biodiversité et du paysage, a lancé il y a un peu plus d’une année une sorte de journal de bord, intime et sonore. Il a ouvert les portes de son studio d’enregistrement à la presse.
De manière récurrente, au rythme de trois épisodes enregistrés par mois, à l’instar d’une série, Nicolas Orgelet, paysagiste dans sa vie professionnelle, reçoit des invités comme à la maison, des élus évidemment comme lui, plutôt de son bord politique “Vert” (l’eurodéputé Claude Gruffat, la maire adjointe de Blois Hélène Menou, le conseiller municipal de Blois Yann Laffont, le conseiller régional Jérémie Godet; le vice-président de la région Centre-Val de Loire, Charles Fournier (EELV), candidat à la députation en Indre-et-Loire “pour fabriquer la loi”.…en attendant le maire PS de Blois, Marc Gricourt et le président PS d’Agglopolys, Christophe Degruelle, sur cette antenne). Également, des proches et personnes issues des services de la mairie, mais pas que puisqu’il affirme qu’il ouvrira bientôt son micro à des associations ainsi qu’à des membres de l’opposition (il a cité le conseiller municipal de Blois, Étienne Panchout (Modem) par exemple pour débuter). Même s’il narre ses échecs, ses réussites aussi, ses certitudes et ses doutes, son podcast (déjà 40 moments à écouter sur Spotify, Deezer, etc. sur www.eelv41.com, sur https://audioblog.arteradio.com/blog/160764/journal-de-bord-d-un-elu-local, et sur les réseaux sociaux de M. Orgelet) n’est pas un bavardage écolo auto-centré sur lui-même, mais affiche bien pour vocation de libérer le verbe et de tenter par ce biais d’impulser davantage de proximité et d’humanité via un vécu de l’action publique.
Expliciter et laisser une trace
C’est en tout cas ce qu’il assure un après-midi dans la cuisine d’une habitation, près de la gare et du lycée hôtelier à Blois, chez son ami et acolyte d’antenne, le réalisateur et vidéaste blésois Gaël Bernard, qui se charge de la prise de son. “Je souhaitais expliquer la complexité d’un parcours d’élu, son rôle et comme c’est mon premier mandat, cela ajoute une dimension de regard neuf. Je suis de plus une minorité au sein de la majorité municipale, je peux raconter les jeux de pouvoir. Gaël rebondit parfois et me pose des questions comme n’importe quel citoyen peut s’interroger, et cela permet de faire de la pédagogie, de détailler des sigles, des procédures, souvent éloignés du quotidien des gens; de faire vivre le travail réalisé depuis l’intérieur. Nous ne nous ré-enregistrons pas pour rester dans une sincérité du propos, nous apposons parfois une pastille pour dire que j’ai une information à corriger. L’idée est de créer une émotion et un vrai rendez-vous avec un personnage, celui que je suis,” commente Nicolas Orgelet. Ce dernier, vous l’aurez saisi, est donc dans la position de l’interviewé-intervieweur. Chaque échange, capté en direct, puis posté sur la Toile, dure à chaque fois environ dix minutes sur un sujet donné. Le mercredi où la presse fut conviée, il fut notamment question d’économie, pour là encore, casser les a priori sur les écolos qui, il paraît, ne se contentent pas que de planter des arbres ! “L’objectif est de réconcilier tout un chacun avec la chose politique, de faire de la politique autrement et de laisser une trace, de créer une source de documentation dans l’histoire politique locale,” conclut Nicolas Orgelet, avant de retourner à son micro et de fredonner en guise de rituel sur le jingle donnant le top départ de chaque courte émission audio (une petite musique fun, composée et donnée par un autre blésois, Clément Oury, ndrl), avec en tête le projet de filmer peut-être prochainement ces entretiens à bâtons rompus.
É. Rencien