L’ambiance était loin d’être au beau fixe fin mars au cours de la dernière assemblée générale de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Loir-et-Cher (CCI 41), placée sous la présidence de Marie-Noëlle Amiot et de Jacques Martinet, président régional des CCI du Centre-Val de Loire.
Le commerce, surtout l’habillement, est en crise alors que l’industrie semble avoir retrouvé une vitesse de croisière positive, tout comme les services, alors que le bâtiment stagne quelque peu dans son développement à cause du coût des matières premières en pleine extension et les difficultés à en approvisionner certains chantiers. Les bruits de chute accompagnant la vie des banques aux USA et en Suisse, bastions et places fortes en la matière, ont de quoi ébranler les plus optimistes. Il est fortement question d’adapter le mode de fonctionnement des entreprises, quelles qu’elles soient, aux conditions mondiales, en espérant que, en France, le bon sens l’emportera sur la folie. Le passage de témoin entre l’assemblée générale proprement dite et l’invité de la soirée, Jérôme Cuny, auteur du livre « Relocaliser », invité par Olivier Labbé, libraire blésois, s’effectua, alors, tout naturellement sur le thème d’une importante tranche d’activités que personne, en haut lieu surtout, n’aurait dû laisser partir, il y a quelques décennies. Pour Jérôme Cuny, les deux dernières générations n’ont pas appris, ou n’ont pas été formées, à travailler avec leurs mains et celles-ci sont nécessaires dans certains domaines où l’intelligence artificielle ne pourra rien. Il va falloir relancer la machine et la formation si la France veut suivre ce programme souhaité de relocalisation, tout en gardant un esprit de compétition sur la qualité, le coût, les débouchés, en revalorisant toutes les branches, artisanales, agricoles, industrielles, et même de services tout en les ré-adaptant à des techniques qui n’auraient jamais dû quitter notre territoire national. Il serait encore temps selon le conférencier, très optimiste, même si se posent aussi, en plus de re-formation, des problèmes de disponibilité des terrains qui mangent des surfaces agricoles, les questions de la maîtrise de l’eau et de certaines matières premières dont manque notre pays, tout en respectant les nouvelles normes environnementales. L’exploitation des fonds sous-marins, tout comme la géothermie, annonce d’énormes espoirs et toutes les possibilités ne sont pas encore connues dans ces domaines trop inexploités, à ce jour, où il faudra évoluer avec prudence et sobriété, sans excès. Il faudra donc être vigilant dans tous les domaines et attentifs aux attentes. Des permanences vont ainsi être ouvertes par la CCI le jeudi matin à Romorantin-Lanthenay et le mardi matin à l’Écoparc de Neung-sur-Beuvron pour des actions de terrain au plus proche des besoins des populations et des attentes des chefs d’entreprises, ainsi que des candidat(e)s aux installations possibles. Des études sont enfin actuellement en cours pour une maîtrise de l’hydrogène en tant qu’énergie possible de remplacement dans les dix ans à venir ainsi que pour des possibilités de relocalisation souhaitée en France, mais aussi en région Centre-Val de Loire, après la crise de la Covid….
Jules Zérizer
Blois : N’est-il pas trop tard pour relocaliser certaines activités…
