On ne vit pas que de souvenirs et il est bon d’avancer dans la vie sans se retourner sur son passé. Mais, des fois, il est réconfortant de dresser un bilan, plus que positif, des actions menées, comme celles du Fonds d’aide pour un avenir sécurisé et une innovation locale (FAASIL), né à Blois, en juillet 2014, et clos à la mi-janvier de cette année.
Ce fonds, doté de 110 000 € au départ, et réunissant des bénévoles fort impliqués déjà dans des activités sociales et d’entraide, autour de Sylvia Sanchez, ancienne directrice de La Maison de l’Emploi de Blois, et secrétaire du FAASIL, apportait une aide à des personnes ayant des difficultés d’emploi et/ou d’installation professionnelle. En près de 9 ans, 147 personnes ont ainsi pu être aidées, en dehors des circuits traditionnels, sur étude poussée des dossiers, chaque cas ayant été cerné et disséqué par l’équipe en place constituée d’employeurs, de présidents d’associations, de professeur d’enseignement public, et des cadres des tutelles existantes autour des problématiques de l’emploi et des sujets lançant des appels au secours. Basé autour de 5 P (projet, prescripteur, personne, parrain, prestataire), FAASIL simplifiait, tout en respectant la loi, les démarches de celles et ceux qui n’avaient plus de solutions pour faire face à certaines obligations vitales pour accéder ou revenir dans le monde du travail. Les appuis ont porté sur le passage du permis de conduire, l’achat d’un véhicule ou d’un deux roues, des réparations, des bons de carburants, des versements d’assurances, des bons de transport. Sur 169 cas d’aides, 152 dossiers ont été menés à terme, car il y avait, parfois plusieurs demandes de la part des requérants ; 18 dossiers ont été classés sans suite et 8 refusés. 43% des demandes (66 personnes) ont été cofinancés par les bénéficiaires FAASIL, 4% (6 personnes) avec un autre partenaire financier et 9% ont permis l’attribution d’un prêt à 14 demandeurs. La majorité des prêts a été remboursée.
819,90 euros
8 personnes ont suivi une formation qualifiante, 4 ont pu s’acheter un ordinateur, une a acquis des livres et du matériel et une est partie effectuer un stage à l’étranger. Juste avant de déclarer l’association définitivement close, décision prise en assemblée générale extraordinaire le 19 décembre dernier, Sylvie Sanchez et les membres présents ont souligné le caractère novateur de cette action qui sortait un peu des sentiers battus, mais dont les premiers pas en 2014 ont prouvé, de suite, qu’il y avait un créneau à occuper dans le domaine de la solidarité et surtout de l’écoute face à des cas désespérés pour déboucher sur des activités responsables et territoriales. Certains(e)s ont pu, ainsi, retrouver, plus qu’un emploi, une dignité face à l’adversité et, avec le sentiment d’un devoir social et citoyen accompli, avec humilité face à l’océan des besoins, les administrateurs bénévoles sont très conscients qu’il reste encore beaucoup pour faire face aux nombreux freins encore en place en 2023. Le reliquat positif des activités de FASSIL, soit 819,90 euros, sera remis à Insereco, collectif départemental des structures de l’insertion économique pour aider celles et ceux qui en auront, hélas, encore besoin pour les mois à venir qui sont bien loin de s’annoncer gais…
Jules Zérizer