Blois : Le nouveau Campus interprofessionnel prend bien forme


Une visite inaugurale de la première tranche des travaux d’un CFA repensé, qu’il convient désormais de dénommer Campus des métiers et de l’artisanat du Centre-Val de Loire, s’est tenue début avril dans la rue François Billoux. Il faudra patienter jusqu’en 2026 pour voir l’ensemble parachevé mais les bâtiments et cellules de formations déjà opérationnels constituent déjà une belle vitrine pour la ville de Blois et les élèves apprenants, actuels et à venir.
Le mois dernier, pas de ministre pour couper le ruban lors de la cérémonie de réception de la première tranche de reconstruction du CFA de Blois. C’était sans doute tant mieux, puisque personne n’a oublié les petits couacs en mai 2021 lors du déplacement d’Alain Griset, ministre délégué chargé des PME à l’époque. Ce dernier avait joué le jeu en tentant la découpe d’une pièce de boucherie et le façonnage d’une sucrerie dans l’atelier chocolat, avant que ne soit servie une soupe à la grimace par le maire de Blois, Marc Gricourt, lisant un mot doux-amer transmis et écrit par Christophe Degruelle, président de l’agglomération de Blois, Agglopolys, suite à une histoire de carton d’invitation d’Agglopolys mêlée à un prétendu manque de concertation quant à la date, et compagnie. Non, le 5 avril 2023, l’ambiance était moins politique, plus joyeuse, avec beaucoup d’élus présents (MM. Gricourt et Degruelle; Aline Mériau, présidente de la Chambre régionale des métiers et de l’artisanat (CMA) du Centre-Val de Loire (CVL); Stéphane Buret, président de la CMA de Loir-et-Cher; Franck Bataille, nouveau président de la CPME, Confédération des petites et moyennes entreprises; Karine Gourault, directrice de l’agence d’attractivité du Conseil départemental 41; etc.) et surtout le président de la région Centre-Val de Loire, François Bonneau, qui a essayé de manier la poche à douille pour créer un macaron. Il aura même secondé un autre élève (sans accident) à l’aide d’une allumette pour flamber un ananas, de quoi réchauffer la visite cette fois ! Hormis ces anecdotes en coulisses, comment se présente ce nouveau CFA, enfin Campus, dirigé par Franck Chabault ? Pour rappel, c’est en 2017 que la CMA CVL a lancé le projet de modernisation de son Campus des métiers et de l’artisanat à Blois. Le dépôt du permis de construire est daté d’août 2019. Une pandémie retardant, fouilles archéologiques, travaux de désamiantage et de démolition de l’ancien CFA du Bâtiment de la rue André Boulle se sont élancés au mois de septembre 2020; un terrain qui accueille aujourd’hui une partie du lieu de reconstruction du fameux nouveau Campus. L’ensemble des marchés et des pièces contractuelles a été signé en mars 2021.

Une construction de belle facture, une note qui grimpe
La première phase de ce chantier conséquent, qui pèse s’il-vous-plaît plus de 30 millions d’euros, a couru ensuite jusqu’en décembre 2022 avec la livraison des pôles d’enseignement des métiers de l’hôtellerie-restauration, des professions débouché (boulangerie-pâtisserie, chocolaterie, boucherie, charcuterie), des métiers de la maintenance automobile et de la peinture-carrosserie automobile. C’est cette partie qui a été inaugurée le 5 avril 2023; l’outil est confortable pour les jeunes, filles comme garçons, qui vont y découvrir bien des rudiments professionnels. Restent encore à sortir de terre, d’ici septembre 2024, les pôles métiers des services (coiffure, esthétique), commerce et gestion, formations supérieures et du bâtiment de l’administration; puis dans la foulée, d’ici fin 2025, la livraison des pôles des métiers de la petite enfance ainsi qu’un pôle EPS. Il faudra attendre la phase 4 pour le bâtiment central qui abritera un centre ressources (CRID), une salle du personnel et un PPR, soit un pôle pédagogique renforcé, notamment. Tout devrait être terminé en février 2026. Au total, ce sont 1 400 apprenants qui pourront in situ être accueillis sur 11 444 m2. Le gymnase de haute technologie, tant souhaité par le président Buret sur ce site de Blois et qui manquait d’un peu de fonds pour s’épanouir, n’est pas totalement abandonné, bien que dans l’immédiat en stand-by, car si la construction dans sa première tranche est de belle facture, la note associée l’est également mais pas dans le même sens. Un surcoût chiffré à plus d’un million d’euro, du fait de l’inflation et de la hausse des coûts des matériaux, oblige déjà les partenaires impliqués (Région, Département, chambres consulaires, État, etc.) à accuser le coup et à saupoudrer à nouveau ce gros gâteau. Et selon l’évolution d’un contexte compliqué, ce ne sera peut-être pas la seule et unique fois qu’il faudra ressortir le sucrier. Quand le bâtiment va…
É. Rencien