Yves Rousset a raccroché les gants et quitté ses fonctions préfectorales dans le Loir-et-Cher le 27 décembre 2020 pour rallier la Savoie pour une retraite bien méritée. Mais non moins active.
66 ans et 7 mois. Le compteur est sans appel, c’est l’heure; même si le préfet Rousset, né en juillet 1954, aurait préféré rester. Un chapitre qui se ferme, mais d’autres pages vont s’ouvrir. Celui qui affiche “une main de fer dans un gant de velours” possède un parcours loin d’être forcément standard pour un représentant de l’État : sortie de l’école sans diplôme, baccalauréat en candidat libre, éducateur puis responsabilités nationales syndicalistes (CFDT) avant l’ENA. Sans omettre une bonne fée, la ministre Jacqueline Gourault qui aura facilité, après un épisode incendiaire à la préfecture de Haute-Loire (Gilets jaunes en 2018), sa dernière affectation dans le Loir-et-Cher. Et l’après ? “J’ai prévu de m’investir dans deux fondations qui travaillent pour des quartiers Politique de la ville. Je souhaite m’impliquer auprès des Anciens de la 2e division des blindés (Fondation Maréchal Leclerc de Hautecloque); mon père a été un libérateur de la France. Je vais aussi devenir membre du collège de déontologie du Ministère de la justice, sans oublier mon engagement envers la Croix Rouge dans un rôle d’audits et de conseils. Et puis, j’ai 4 petits-enfants, ainsi que des trucs personnels à écrire, je vais enfin prendre le temps.”
Derniers conseils politisés…
Yves Rousset, qui a eu l’honneur, rare et historique, de signer l’autorisation d’inhumer sur une parcelle privée à Authon l’ancien président de la République disparu le 2 décembre 2020, Valéry Giscard d’Estaing, a adressé sans bruit (ou quasi, Covid-19 entravant les habituels pots de départs) à son tour de manière inédite, un “au revoir” sans poignées de mains ni petits fours, mais avec convivialité et humanité, avant l’arrivée de son successeur nommé, François Pesneau. “J’ai adoré bosser avec vous,” aura-t-il exprimé le 18 décembre 2020 devant la presse locale. Le Petit Solognot se souviendra au passage de la conférence de présentation officielle avec ledit préfet, au printemps 2019, où nous aurions fait une première impression “remarquée”, arrivant très en retard du fait d’un reportage s’attardant au festival des jardins de Chaumont-sur-Loire, presque sur les chapeaux de roue devant celui que l’on qualifiait à l’époque en Haute-Loire de “Monsieur radar”! Justement, une dernière remarque avisée, pour la route ? “J’ai constaté qu’en Loir-et-Cher, les élus savent se mettre d’accord dans l’intérêt général. Mon premier jour d’arrivée, j’ai entendu François Bonneau, le président du Conseil régional, qui remerciait l’État. Je me suis dit : «Mais je suis où? Je rêve!” (Rires). Même s’il y a des jeux politiques et des boules puantes, les élus ne le mesurent pas toujours, mais ici, en 41, les valeurs républicaines sont bien ancrées. Et c’est un bien précieux.” Entendra qui voudra, face aux pugilats aveugles et sourds en ce moment dans ce même département …
Émilie Rencien