Quelques journées après l’interview du ministre de l’Éducation Nationale, Gabriel Attal, sur TF1, et avant le déplacement de Mika et Brigitte Macron dans un lycée parisien, un ancien Blésois est revenu le 6 novembre de son côté sur les bancs de son ex-lycée, avec le même objectif : sensibiliser et briser le silence face au fléau moderne du harcèlement scolaire.
Il vit aujourd’hui à Paris,où il court les défilés de mode et catwalks, et s’y mariera d’ailleurs en janvier 2024, entouré de ses amis mannequins, artistes et vedettes de la télé-réalité, mais revient de temps à autre dans son Loir-et-Cher, son département d’adoption à bien des égards. C’était le cas le lundi 6 novembre 2023 : le modèle Jérémy Bellet avait donc choisi Blois pour débuter la reprise de sa “tournée” engagée contre l’intolérance et le harcèlement scolaire, qui passera, après le Loir-et-Cher, par 18 régions françaises, au gré d’interventions en milieu scolaire, de prévention à travers les médias, de rendez-vous avec les élus. Il a de facto le 6 novembre à Blois d’abord été reçu dans la bureau du maire de la ville, Marc Gricourt, avant d’échanger avec une centaine de professeurs dans l’enceinte du lycée et du Campus de La Providence, toujours à Blois, où il a été lui-même élève. Un élève harcelé du fait de sa différence, son homosexualité, son apparence. “Un travail énorme mais si important,” confie Jérémy Bellet. Une lettre de menaces de mort et d’injures homophobes, reçue en amont de sa venue blésoise, aurait pu ternir son déplacement, et au contraire, motive d’autant plus son combat. “J’ai déposé une main courante au commissariat de police de Blois. Arrivé en Loir-et-Cher pour le lancement de ma semaine contre le harcèlement scolaire et les discriminations, je m’attendais à un meilleur accueil,” commente le jeune homme qui reste positif. “À ceux qui se cachent derrière ce courrier anonyme, sachez qu’il m’en faut plus pour renoncer ! Je persiste et signe mon combat contre la haine et l’intolérance et maintiens cette semaine engagée. Je me suis entretenu lors d’un rendez-vous officiel avec Marc Gricourt, maire de Blois; un échange constructif qui je l’espère aboutira à la mise en place d’actions futures sur ce combat qui doit être celui de nous tous. Je reste fort et garde à l’esprit ce dicton : « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort ». M. Gricourt a confirmé la donne sur ses réseaux sociaux : “Bravo à lui pour toutes les actions portées avec courage malgré les pressions qu’il peut subir. Je suis heureux que le lancement se fasse ici à Blois, avant Poitiers demain, Bordeaux, Lyon….” D’après une étude de l’Ifop, le harcèlement, qui est un délit pénal depuis la loi du 3 mars 2022, concerne un élève sur cinq au cours de sa scolarité.
É.R.