Six membres sur les sept qui composent le bureau de l’association de commerçants Blois Shopping, le président en tête, viennent de jeter l’éponge. Chronique d’une dissolution annoncée.
Ce n’était un secret pour personne. Bruno Queste avait confié en privé son désir de céder son fauteuil de président de l’association des commerçants Blois Shopping. Ce à quoi l’on s’attendait moins, c’est que tout le bureau, ou presque, lui emboîte le pas. L’association sera donc officiellement dissoute lors de la prochaine assemblée générale. À moins que d’ici là, des gens motivés ne prennent le relais. Élus il y a deux ans, Bruno Queste et son équipe ont accepté de rester en poste jusqu’à février 2018. « Le temps de régler les affaires courantes, payer les dernières factures, et ensuite, nous rendrons l’excédent de caisse à l’ensemble des adhérents », explique le président démissionnaire. Mais avec juste une centaine de membres qui représentent environ la moitié des commerçants du centre-ville, dont seulement une vingtaine s’impliquent dans les actions mises en place, Blois Shopping reconnaît qu’elle a souffert « d’un manque de cohésion. » « Certains nous ont promis des choses, d’autres nous disaient on attend de voir ce que vous allez faire… Mais, comment faire des animations sans membres et donc sans bénévoles ? », pointe Guida Moreno Mahoudeau, elle aussi chagrinée de tourner la page. Le malaise est malheureusement loin de se limiter à cette indifférence. « Nos ressources ont fortement diminué en raison de la chute des subventions, la baisse du nombre d’adhérents et l’augmentation des cotisations impayées » affirme Bruno Queste, regrettant le manque de moyens. Pourtant, la trésorerie est maintenue au vert par les chèques « Blois Shopping » non réclamés. Mais l’association accuse un déficit chronique depuis des années et peine à sortir un bilan positif.
« Nous avons tous des entreprises à faire vivre… »
Du côté de la municipalité, Marc Gricourt, maire de Blois « espère que cette démission provoque un électrochoc ». Son adjoint au commerce, Louis Buteau, compte lui, « profiter de ces trois mois de répits pour comprendre les raisons de la désaffection des commerçants du centre ». Et Amandine Billy, la manager du commerce, après avoir pris ses fonctions début septembre, s’active en coulisses pour sauver ce qui peut encore l’être… Malgré cette dernière arrivée qu’ils saluent, tout en regrettant un recrutement tardif annoncé il y a déjà un an, les démissionnaires jettent l’éponge. Ils ne retiendront de cette aventure toutefois que le meilleur. « On était une super belle équipe. On s’entendait bien, et nous avons fait du bon travail, même si l’on n’a pas été jusqu’où on le souhaitait. Aujourd’hui, nous avons tous des entreprises à faire vivre… », se décharge Bruno Queste. Reconnaissant envers la mairie, le président de Blois Shopping l’est pour tous les soutiens techniques. Il a entendu les baisses de dotation dont souffrent les communes, mais ne peut s’empêcher de penser « qu’il eut été plus judicieux de mettre plus d’argent sur le commerce local ». Face au choix politique, il s’incline et laisse à d’autres, le soin de relancer l’association. Les commerçants doivent se trouver rapidement un nouveau leader. Or, personne ne s’est encore désigné pour reprendre le flambeau. S’il n’y en a pas, l’organisation risque tout simplement la dissolution.