Valse hésitation avant les fêtes
J’étais tranquille, j’étais peinard… Voilà que j’hésitais entre vous parler de l’arrivée du beaujolais nouveau ou de l’ouverture du secrétariat du père Noël. Vous narrer les qualités du primeur récolté du côté de Villefranche-sur-Saône, vous dire que, cette année, il a plus le goût de banane que de fruits rouges, ou tenter d’expliquer que les lutins qui répondent au courrier de millions de marmots c’est comme les marmottes qui enrobent le chocolat avec du papier alu, tel était le dilemme. Des sujets hautement philosophiques. Des sujets à consommer avec modération. Alcool et chocolat mélangés, c’est souvent cholestérol et crise de foie, et présence de Woody Woodpecker assurée. Par contre cela permettait de ne pas parler des sujets à la noix qui hantent désormais la bien-pensance de la toile. Cet univers impitoyable où l’on peut jouer au concombre masqué – merci Mandryka – sans savoir qui on est soi-même. Les justiciers de mes deux se ramassent à la pelle et pas qu’en automne – merci Prévert. Là, entre choix de pinard, avec modération, ou de cadeau c’était presque le grand choix à défaut du grand soir. Une grande détresse.
Y avait bien la Une de Charlie, avec Edwy Plenel. La même moustache que Staline déclinée façon trois petits singes de la sagesse, alors que l’on fête la révolution d’Octobre, qui a donc eu lieu en Novembre. Mais, comptabiliser avec vous le nombre de morts pour et par les Soviets, et en même temps le nombre de vérités vraies proférées par notre moustachu de Médiapart pourfendeur des cadres des partis, défenseur de la veuve et de l’orphelin de la rive gauche, dans le sens de la marche, c’était trop compliqué. Y avait aussi Mariano Ra-bat-joy, le boss élu de l’Espagne, une grosse pointure mais pas encore caudillot, pas fâché ou facho, c’est selon les options, d’avoir remis au goût du jour le mode d’emploi du prisonnier politique avec les Catalans. Y avait bien aussi les 3 milliards de remise gracieuse, ISF et autres petites bricoles, pour donner un peu de soleil dans les yeux des gens qui avaient un peu de tunes placées quelque part. Un vote en bon ordre de marche, façon godillots cette fois. Sauf que le discours était loin de la réalité de la plus petite des calculettes. Rien qu’avec la ristourne on peut financer, pendant un an, un million d’emplois, au Smic certes, mais charges incluses avec cotisations retraites dedans … et comme les impôts ça revient tous les ans. Vous en toucher deux mots, ou trois, aurait été trop polémique.
Y avait cette histoire entre agriculteurs d’une part et gros pontes de la grande distribution d’autre part. Un conte où le petit chaperon rouge n’aurait plus, au fond de son panier, que de la galette à porter à Mère Grand. Une pénurie de beurre parfaitement orchestrée dans la même genèse que celle du sucre en d’autres époques. Alors, tirer la chevillette pour que la bobinette cherra, c’était pas tip-top. Surtout, certains d’entre vous, mauvais esprits que vous êtes, auraient été capables de faire le rapprochement entre Emmanuel Macron et Marlon Brando. Par contre, rien de très précis pour le rôle de Maria Schneider. Non, décidément ce n’aurait pas été très heureux. Y avait aussi l’augmentation du paquet de cigarettes… Non, c’est un sujet trop clivant, même si c’est pour votre santé. Y avait Alain de Bordeaux, et son appel du pied, de la main et de la tête vers le président Manu pour les élections Européennes du printemps de dans deux ans. Certes, c’était en début de semaine dernière. Depuis, l’ex-futur certain vainqueur de la primaire de droite, a fait marche arrière. Le printemps de dans deux ans, ce sera aussi le moment de la séparation entre les îliens Grand-Bretons et les continentaux de l’Europe. Brexit oblige. Deux options un peu lointaines encore pour se gausser dès aujourd’hui. D’ici là on s’apercevra que si les Français sont très mauvais dans la manipulation de la langue de Shakespeare, l’inverse est tout aussi valable.
En parlant de langue, y avait encore la fin annoncée de la règle de grammaire du « masculin l’emporte sur le féminin » pour l’accord de l’adjectif. George Sand ou Colette n’avait pas de problème avec cette règle ancestrale. Pas de quoi en faire tout un plat. A force de vouloir à tout prix du politiquement correct, et reporté à la musique, on ne va pas tarder à vouloir supprimer la règle « d’une blanche égale deux noires » et c’est Wolfgang Amadeus qu’on assassine une fois de plus.
Y avait aussi la grosse colère de Bernie, le tout neuf patron du rugby français, envers la World Rugby au sujet de la coupe du monde de l’ovalie, en 2023. Faut dire qu’entre Bernard Laporte, demi de mêlée, cornac des rugueux Rapetoux de Bègles, et les Anglo-Saxons, on est assez proche de l’amour vache. Dernière chose qui vaut l’ire du boss de Marcoussis : World Rugby trouve que les contrôles anti-dopage, en France, sont trop sévères et que, du coup, si les joueurs étaient chopés, ils pourraient aller en prison. Étonnant, non ? On pourrait développer mais…
Allez, la prochaine fois, nous serons plus proches de l’entrée de la magie de Noël… et comme j’adore ça, le sujet est déjà tout trouvé !
Fabrice Simoes