Soixante et onze personnes ont été naturalisées dans l’Indre au cours de l’année 2014. Une cérémonie a concrétisé leur entrée dans la communauté française.
La sono n’a pas fonctionné, et c’était aussi bien comme cela. Avec le préfet de l’Indre comme chef de choeur, les nouveaux Français et les maires des communes respectives qui les accompagnaient ont entonné, a capella, une émouvante Marseillaise, antépénultième étape de la cérémonie de naturalisation.
C’est dans la résidence du préfet. «Un salon où je reçois toutes les personnalités importantes, de passage à Châteauroux, leur a expliqué Alain Espinasse, et rejoindre notre communauté est justement un moment important pour vous, qui avez quitté votre pays de naissance». Après l’allocution du préfet et l’interprétation de la Marseillaise, chaque nouveau naturalisé a reçu son acte de citoyenneté en présence d’Isabelle Bruneau, députée de l’Indre, et d’un représentant de la commune où ils résident.
Ces nouveaux Français viennent de vingt-trois pays différents, situés en Asie (Japon, Vietnam, Thaïlande, Syrie,Cambodge), Afrique (Algérie, Burundi, Cameroun, Congo, Gabon, Madagascar, Maroc, Sénégal, Togo, Kazakstan), Amérique (Haïti, La Dominique) et Europe (Arménie, Belgique, Pologne, Portugal, Roumanie, Russie).
Andoniaina Rasamoelinoro :
«Une deuxième naissance»
Andoniaina Rasamoelinoro est malgache, comme le laisse penser la consonance de son patronyme. «Je suis arrivée en France pour rejoindre ma mère à l’âge de seize ans et je suis rentrée très vite dans le monde du travail. J’ai demandé cette naturalisation car au fond de moi, je me sentais Française. Domiciliée à La Vernelle, Andoniaina travaillait chez Matra avant d’être frappée, en décembre, par une nouvelle compression de personnel de l’entreprise automobile. «J’aimerai beaucoup retrouver du travail dans le secteur de l’automobile. Venue à la cérémonie en compagnie de son compagnon et de leur fils, Andoniaina a combiné les origines européenne et malgache du couple dans le prénom, un petit garçon «Il s’appelle Kylian Aïna, ce qui signifie la vie en malgache».
René Vandamme :
«La France m’a permis de revivre»
Qu’est-ce qui peut bien inciter un Belge à devenir Français ? «J’ai quitté la Belgique depuis onze ans parce que je m’y sentais rejeté. Les professions libérales se plaignent en France, mais je peux vous certifier qu’à côté de la Belgique, c’est le rêve. Je suis dentiste, j’exerce à Issoudun et j’ai le sentiment d’avoir été accueilli par un pays qui m’a permis de revivre loin des tracasseries administratives et d’une fiscalité décourageante. L’histoire de la France et de la Belgique est commune, la Belgique n’existe que depuis 1830, c’est donc normal pour moi de devenir Français. Mais nous appliquons la parité, explique-t-il dans un sourire, chez-nous les hommes sont Français, en revanche mon épouse et ma fille restent Belges». Les Vandamme ont bien l’intention de finir leur vie en France «On est bien ici, affirme Nathalie, du bon côté de la Loire».
Jean-Paul Chuck
«Nous finirons notre vie là-bas»
Jean Paul et son épouse symbolisent la rencontre de l’Afrique et de l’Asie . « Et pourtant nous n’avons pas traversé le monde pour nous rencontrer, nous sommes Malgaches mais j’ai effectivement un grand père chinois.» Tous deux vivent en France depuis dix ans , aides soignants ils ont été recrutés directement dans leur ville d’Antsirabe pour travailler au bloc opératoire de la clinique Saint-François. « Antsirabe est située à 1500m d’altitude et le climat y est très comparable à celui du Berry. Les débuts ont néanmoins été difficiles et nous nous avons pensé rentrer au pays, mais nous nous sommes intégrés , nos garçons ont six et neuf ans et pour leur assurer un avenir meilleur nous avons choisi de devenir Français . Mais lorsqu’ils seront installés et que l’heure de la retraite aura sonné , nous retournerons sans doute finir notre vie dans notre île .»
Pierre Belsoeur