L’activité du site Fenwal va s’accroître avec l’entrée en production de la première machine d’Azur-Med. Des fermetures révolutionnaires pour les canettes métalliques sortent de la chaine.
Laurence Corash en personne, le fondateur de Cerus qui a mis au point un produit sécurisant les transfusions sanguines, était présent pour fêter les quarante ans du site Fenwal de La Châtre (créé par le groupe médical Baxter Travenol en 1977). Trois ans après le tremblement de terre provoqué par la décision du groupe allemand Cerenius, qui avait absorbé Fenwall quelques années auparavant de supprimer les trois quarts des emplois sur le site on ne fêtait pas seulement un anniversaire, mais aussi le démarrage d’une nouvelle activité portée par Azur-Med.
Baxter, Cerus, Fenwal, Cerenius, Azur-Med, quelle salade industrielle ! A laquelle il faut ajouter un nouveau nom « Medical Device » le nom du cluster, en français le groupe d’entreprises, spécialisé dans le domaine médical que la Région et les élus locaux entendent implanter à La Châtre. Deux start-ups sont déjà installées dans les anciens locaux de la gare de Montgivray.
La visite de Laurence Corash et de l’état major de Cerus, principal donneur d’ordre pour lequel travaille l’usine castraise constituait donc une belle satisfaction pour les ouvriers.
« Le savoir-faire et les investissements réalisés par Fenwal (7M€) assurent la pérennité du site, s’est réjoui Nicolas Forissier au cours de la conférence de presse. L’usine de la Châtre détient l’exclusivité mondiale du produit de Cerus qui se développe à toute vitesse sur le marché américain ainsi qu’en France grâce à un contrat avec l’Etablissement Français du Sang ».
Azur-Med a besoin d’une usine, très vite
Actuellement les capacités de production de l’usine permettent de répondre à la demande, mais les développements futurs ont failli faire capoter le projet Azur-Med. Jean-Louis Escoffier reconnaît que l’incertitude concernant les mètres carrés que Fenwal pouvait libérer pour lui permettre de lancer son activité a semé le doute et retardé d’un an la mise en place de son activité. « C’était un mal pour un bien car ça a permis de réexaminer les choses. On ne construit pas un projet industriel pour deux ans. Ce qui est certain c’est que nous devrons évacuer les locaux en 2 021 et il faut donc absolument que la nouvelle usine soit prête ».
Ce bâtiment de 5 000 m2, pour un coût de 6M€ sera financé par la Région, la communauté d’agglomération ayant pour sa part acheté et viabilisé 10 ha autour du site Fenwal pour accueillir notamment l’usine qui sera loué à Azur-Med. Pour y faire quoi ?
« Le démarrage d’activité, explique Jean-Louis Escoffier va consister à produire des bouchons refermables pour les canettes de boisson. Un procédé révolutionnaire qui permet de conserver votre boisson gazeuse entamée. Le marché qui s’ouvre est énorme et c’est par millions que nous produirons ces bouchons. Nous allons commencer avec deux lignes de production, mais nous pourrons monter jusqu’à douze tournant en trois huit sept jours sur sept dans le nouveau bâtiment ».
Un investissement sur le long terme
Le chef d’entreprise qui va investir 10M€ sur cinq ans dans cette nouvelle usine, convient que cette fabrication a pour rôle d’assurer de la trésorerie, mais que le chiffre d’affaire d’Azur-Med sera constitué à cinquante pour cent par les productions destinées à l’industrie alimentaire et cinquante pour cent au pharmaceutique. « Fenwall sera un de nos clients, mais nous allons également développer une aiguille permettant la « réparation » de la colonne vertébrale par injection de ciment. Une production qui sera développée à la fois à La Châtre et en Haute-Savoie par mesure de sécurité. Notre première chaîne de production est en fin de montage, nous allons commencer à produire dans les jours qui viennent. Une prévision raisonnable est d’annoncer que nous aurons créé trente emplois à la fin de l’année et une centaine sur trois ans. Dans notre métier ça prend du temps. Aujourd’hui on recrute deux anciens de Fenwal pour trois embauches ».
La prudence du chef d’entreprise ne douche par l’enthousiasme de Nicolas Forissier.
« On est sur une dynamique de création d’emplois. Nous essayons de voir beaucoup plus loin et de créer une zone d’activité de très haut niveau dans le médical. Et ça commence à se savoir. Mais sans l’investissement de Fenwal nous n’y serions pas arrivés ».
Et qu’on ne dise pas que venir à La Châtre rebute les cadres « J’ai déjà dans mon entreprise un couple de Haut-Savoyards qui se sont portés volontaires, annonce Jean-Louis Escoffier. Ils sont venus voir sur place, ça ne leur a pas déplu. Et quand ils ont vu le prix de l’immobilier… »
Pierre Belsoeur