« Avec toutes mes excuses » – par Fabrice Simoes


Oyez, oyez bonnes gens. Conservez ce numéro 732 du Petit Solognot précieusement. Il pourra servir pour les semaines, les mois, voire les années à venir… C’’est aussi valable pour les numéros passés ! Comme le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, comme Gabriel Matzneff, comme la famille Balkany, finalement non pas la famille Balkany : je m’excuse …

Comme tous ceux cités plus haut, vous commencez par « Je veux présenter mes excuses à tous ceux qui ont pu se sentir offensés par ma référence déplacée » et après vous mettez tout ce que vous voulez. Entre comportements culturels datés (Y a bon Banania, Tête de nègre, etc.), atteintes à l’antispécisme (j’aime pas les bêtes, et encore moins les humains), écrits sexistes (Les hommes préfèrent les blondes de Howard Hawks) ou pédophiles (Lolita de Vladimir Nabokov), paroles équivoques (syndrome Greta), limitations vexatoires (ascenseur limité à 450 kg), marques d’irrespect (J’irais cracher sur vos tombes de Boris Vian), et tout un tas d’autres choses, vous avez le choix !
Donc, aujourd’hui, je m’excuse par avance, par anticipation, et en retard aussi, pour tous ceux qui ont pu se sentir offensés par une ou plusieurs références déplacées dans de futurs ou récents CCV. C’est sans contrainte, ni menace, que ces excuses vous sont présentées. Dès maintenant, elles caractérisent une forme d’exonération de censure. Qu’on se le dise, coucher sur le papier ces mots, ces phrases, ces idées qui peuvent choquer l’arbitraire ordre moral validé par les philosophes auto-proclamés des réseaux sociaux, est un luxe que je m’autorise avec une certaine volupté. La nouvelle génération de piliers de comptoir qui ne connaît ni les vapeurs de l’alcool depuis que modération l’accompagne, ni les bistrots des villes et des campagnes, peut désormais se gausser et envahir la toile, je me suis déjà excusé, alors je les conchie … Que les âmes sensibles passent à la page suivante. Que les plus endurcis, les plus naïfs, les plus pervers, enfin tous ceux qui le veulent, poursuivent leur lecture !

Petit florilège de ce fourre-tout de références déplacées pour les uns, normales pour d’autres. Cette liste de fausses ou vraies infos, de complots ou réalités, se veut non exhaustive. De fait, si vous croyez qu’il manque quelque chose, n’hésitez pas à apporter votre pierre, Paul, Jacques. « Bite d’amarrage. Mort aux cons. Je suis ton père. Et ta mère aussi. Ni Dieu ni maître. L’Humanité c’est un bon journal. I love Erdogan. Nom de dieu d’bordel de merde. Je suis Charlie. Daniela fallait pas y mettre les doigts. Les photos du journal Le Monde sont géniales. Sea, sex and sun. Tu seras un homme mon fils. 69, année érotique. Je suis un homme quoi de plus naturel en somme. Je vote Macron. C’est bien écrit Le Figaro. Paris est la capitale du monde. Benjamin Griveaux en ferait un bon maire. Trump est le meilleur président américain depuis janvier 2017. La Corée du Nord est une référence pour la démocratie. Les religions ne sont qu’amour et paix. La République en Marche est composée des meilleurs professionnels de la politique. Marine Le Stylo est une gestionnaire de roubles hors-pair. Les banques font toujours de l’accompagnement social. Le chômage a baissé. Si une bécane est bridée c’est qu’elle a le Coronavirus. La réforme des retraites, c’est bien. Le changement climatique est cyclique, l’homme n’y est pour rien. Mangez de la viande. Les hôpitaux doivent être rentables. L’huile de palme est l’avenir du Brésil. Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens. Les grévistes sont payés et ceux qui travaillent sont pris en otages. Le COVID-19 se propage avec les nems ».
On pourrait décliner longtemps encore de ce qui est lisible pour les uns ou quasi-blasphème pour les autres,. On pourrait décliner longtemps encore mais il ne reste plus de place dans cette page. Alors, toutes mes excuses.