Tout est à vendre ou vendu !
Ceux qui vivent de l’industrie touristique dans le Haut Berry ont des cheveux à se faire ! Que vont faire les touristes dans la région ?
Le Haut Berry est-il entré, lui aussi, en voie de désertification, comme le reste de la France profonde hyper-rurale, celle des chemins noirs de Sylvain Tesson ? Ici, tout est à vendre ou vendu : le Musée de la sorcellerie fermé définitivement, aussi incroyable que cela puisse paraître, le musée n’est plus un musée, il redevient ce jeudi 30 novembre 2017 une grange. Quand on sait qu’après 25 ans d’activités intenses, le site le plus visité du département du Cher à raison de 40 000 visiteurs par an, n’a trouvé ni repreneur privé ni acquéreur public auprès de l’entreprenant couple Van Poucke, c’est un indicateur plus que sérieux quant à l’état de déliquescence dans lequel s’enfonce le Haut Berry. Tout a pourtant été tenté pour sauver le musée de la sorcellerie, une intervention sur TF1, une pétition de 2000 signatures, des entrevues avec les collectivités locales qui n’ont pu aboutir !
Quant au château de Blancafort qui a défrayé la chronique de cet automne noir, il a été, paraît-il, vendu le 27 octobre 2017 pour les deux tiers de son prix, à qui, personne ne le sait, on peut donc s’interroger sur sa destinée future. Au sujet du château de la Verrerie, la rumeur s’en est emparée récemment où « il serait question d’une vente éventuelle ». Et ce n’est pas fini ! Fin octobre, le tout nouveau Musée de Marguerite Audoux, est lui aussi fermé et ce tout l’hiver, il ne sera réouvert qu’au printemps aux horaires de la mairie de Ste-Montaine, ce qui hypothèque sérieusement son avenir. Ne parlons pas du château de Boucard fermé depuis des années, d’ailleurs on n’entrevoit pas sa réouverture.
Le Haut-Berry serait-il à l’image de l’abbaye de Loroy alias le Domaine perdu et mystérieux du Grand Meaulnes qui a fait le tour du monde dans les mémoires, et qui lui aussi, s’enfonce tout doucement dans le néant ? Car le Domaine mystérieux existe, OUI et CE N’ EST PAS UN REVE! Dans son Grand Meaulnes, Alain-Fournier avait pris pour modèle l’abbaye cistercienne de Loroy, nécropole des Sully.
Depuis 20 ans, dans le cadre de mes Balades littéraires, j’emmène des amoureux du Grand Meaulnes à la recherche du Domaine perdu et l’on nous envoie les chiens quand je lis un passage de la Fête étrange ! Le propriétaire Monsieur Jean-Louis Fages n’a pas le droit de laisser un tel patrimoine architectural et symbolique disparaître : les arbres mangent la façade et les racines attaquent la cour du très beau cloître classique. Il y a 20 ans, il se disait intéressé pour ne pas dire “passionné” par l’abbaye de Loroy, qu’en a-t-il fait ??? Réponse : L’abbaye est en indivision et soi-disant « personne ne se met d’accord pour la sauver », pourtant ils se « sont bien mis d’accord » pour exploiter les terres de l’abbaye (chasse et terres) alors… Si on leur réparait l’abbaye aux frais de la collectivité, ils y consentiraient. C’est un amour de Loroy que l’on comprend à ce prix-là : Etat, casquez! Moi je reste proprio!
Cette fois-ci, c’en est trop, alors j’ai écrit à Stéphane Bern qui se dit être à mes côtés, maintenant réagissons tous ! Il faut demander le classement de ce qui aurait dû être fait depuis longtemps, le droit de propriété ne devrait pas donner tous les droits… On ne peut plus laisser ainsi porter atteinte à notre mémoire nationale et internationale, le Grand Meaulnes est un des romans français qui a été le plus lu au monde !
Marie du Berry