À la fin du bilan de l’année pour la communauté de commune Val de Cher Controis, Jean-Luc Brault, présaident de cette Communauté de Communes, a rendu un hommage appuyé et émouvant à son cousin le docteur François Brault: « Je ne pouvais pas ne pas lui rendre hommage après tout le travail accompli à la fois pour ses patients, mais également pour l’intérêt général de notre territoire. » Rappelant sa très forte implication et sa pugnacité dans l’édification du prochain hôpital de Selles-sur-Cher, il lui a souhaité bon vent pour une retraite bien méritée dans le Sud-Est.
François Brault entame une nouvelle étape à 77 ans après une vie active bien remplie et consacrée au service des autres: 58 ans de médecine, études incluses, adjoint tout d’abord, puis maire de Selles-sur Cher et président de la Communauté de Communes Val de Cher. Il part l’esprit libre avec la sensation d’un dernier devoir accompli : le nouvel hôpital de la ville chère à son coeur: « Je ne suis pas homme à regarder derrière. Mais arrivant au terme de ma carrière, je peux affirmer en parodiant, en toute humilité, une icône très connue: « non, rien de rien, non je ne regrette rien… ». J’ai choisi la carrière que ma vocation me dictait. Vocation apparue très jeune et sans doute due à la proximité de l’hôpital local et de ses intervenants ». A sept ans, rentrant chez lui après sa promenade quotidienne à l’hôpital où les soeurs officiantes avaient pris l’habitude de l’accueillir, il dit à sa mère: « je ne serais pas malade, je serais médecin. »
Dès ses 13 ans, il demande à ses parents d’être transféré à Descartes Tours, conscient qu’il allait affronter un cursus réputé difficile. Et l’ensemble de son engagement médico-social va se dérouler parfaitement comme il le souhaitait. Il a alors comme maître le professeur Émile Aron, médecin, historien de la médecine et résistant qui a œuvré pour que l’école de médecine de Tours devienne faculté en 1962. « À son contact, tu as développé cette qualité exceptionnelle, celle de placer l’homme au centre de tous tes engagements, a commenté Jean-Luc Brault. »
À la fin de ses études, plutôt que de remplir ses obligations militaires dans le train à Tours, il décide, avec 3 de ses camarades, de rencontrer Roger Corrèze, alors questeur à l’Assemblée Nationale pour lui soumettre un projet: partir en coopération médicale au Maroc. Séduit le député salbrisien, le soutient et ce seront deux années passées à Safi au service des Marocaines et des Marocains.
« J’ai vécu pleinement et sereinement ma vocation. Je le répète: pas de regrets et compte tenu de la situation actuelle, j’ai même quelques scrupules à redire que ma vie professionnelle s’est déroulée comme je le souhaitais. Des espoirs? J’en choisirai deux. Tout d’abord sur le plan général, si j’apprécie à l’évidence les avancées médico chirurgicales, les nouvelles technologies appliquées à l’art médical, je souhaite ardemment que la relation patient/soignant reste à dimension humaine, que la traçabilité informatique légitime n’enterre pas la capitale empathie dont les médecins doivent faire preuve à l’égard des patients affrontant la maladie, l’invalidité, la dépendance. Sur un plan plus local, et qui me tenait à coeur, je suis profondément heureux que le projet immobilier traitant du nouveau centre hospitalier sellois, confié à l’architecte Mathieu Albertini, voit enfin le jour. Hôpital qui va s’inscrire dans l’accueil bienveillant et responsable que nous devons, les uns et les autres, à nos seniors. » Merci docteur, vous pouvez dire que votre vie fut belle et en très grande partie au service de vos concitoyens, je peux en témoigner mon ami. Une suggestion, un espoir personnel, mais partagé, je le sais, par un grand nombre de personnes, que le nouvel établissement porte votre nom: Hôpital François Brault! Pour reprendre une expression qui vous est chère: « Cela aurait de la gueule non » et ne serait que justice.
Gérard Bardon