Après le camembert, Richard Ramos s’attaque au sel nitrité


Le député Modem est connu pour sa défense de la ruralité et son combat contre la malbouffe. Il continue sa mobilisation avec plusieurs produits alimentaires dans le viseur. Un élu sur tous les fronts de lutte.

Le Ministère de l’agriculture vient de vous confier une mission flash. C’est-à-dire ?
« Je vais auditionner en janvier un certain nombre de personnes et rendre ensuite un rapport sur le sel nitrité dans la charcuterie française. Mon objectif est de l’interdire. À partir de 50 grammes consommés par jour, ce sel présente un risque cancérigène, notamment dans le jambon de Paris. Le souci se pose également pour la viande qui contient du fer et quand ce fer rencontre des additifs alimentaires comme les nitrites, cela augmente le risque de cancer colorectal. J’ai également défendu un amendement pour rendre obligatoire la mention de la présence des nitrites sur les étiquettes. La ministre de la santé, Agnès Buzyn, n’est pas convaincue; je lui ai récemment répondu que « si elle a la science pour elle, j’ai moi ma conscience pour moi ». Le professeur Axel Kahn, le nouveau président de la Ligue contre le cancer, a validé mon constat dans une tribune dans la presse nationale. En somme, c’est la guerre du jambon !».

Si ce sel est interdit, quelle alternative? Et quel intérêt revêt ce sel pour les industriels qui l’utilisent encore, un bénéfice financier sans doute?
« Beaucoup n’en utilisent plus et trouvent des solutions. L’intérêt par exemple est de pouvoir réduire à 3 mois le temps de séchage du jambon de Parme contre les 6 mois habituels. Ce sel donne aussi une couleur rose. Et cela gagne de l’argent, donc ! Ou encore de passer d’une pièce d’1 kg à 2kg, et ainsi de vendre de la viande au rabais aux pauvres. Richard Virenque est un petit joueur à côté si vous voyez ce que je veux dire… Je souhaite une alimentation durable, saine et accessible à tous. Je vais aussi repartir sur mon combat pour le camembert au lait cru. Ce n’est pas fini ! Idem pour les vins; ils comportent parfois des poudres exogènes aromatiques.Pareil pour le miel qui provient parfois d’un mélange européen. Il faut donner des informations sur l’étiquette. Il faut aussi et surtout défendre le goût français. Je suis à force identifié comme le défenseur de la fourchette à la fourche, et non l’inverse, car cela doit venir du consommateur ou plutôt du consom’acteur. Ce sont autant de petits combats, contre les puissants de l’argent, qu’on gagne les uns après les autres.»

En parlant d’alimentation, quel est votre avis sur le véganisme ?
« Chacun possède le droit de manger ce qu’il veut du moment que les étiquettes sont claires. Pour ma part, je suis plutôt un flexitarien. Je mange de la viande mais de qualité, de manière raisonnée et raisonnable.
Dernière question : vous avez été désigné chef de file Modem pour les élections municipales Orléans. Serez-vous tête de liste?
«J’annoncerai ma décision au début de cette année. En attendant, parmi mes autres combats en tant que député, j’envisage de monter au créneau contre l’engrillagement en Sologne.»

Émilie Rencien