L’humoriste figure parmi les 4 invités du premier festival d’humour qui aura lieu du 4 au 6 mai sur ladite commune. Confidences entre filles.
Un vendredi après-midi sur Terre et deux nanas qui papotent au téléphone, l’une dans sa chambre d’hôtel, l’autre derrière son ordinateur. Pas pour se raconter leurs vies, quoique. Cette discussion-là se veut teintée de notes comiques. Non pas dans ce sens-ci. La conversation est sérieuse : il s’agit de présenter le nouveau one-roman show d’Antonia de Rendinger qui passera par la Chaussée Saint-Victor samedi 5 mai (*). Mais qui se cache exactement derrière un titre – « Moi, Jeu ! »- et une affiche détonante sur fond bleu – mêlant une paire d’escarpins et de ciseaux-, le tout sur fond de robe de mariée-princesse ? Antonia de Rendinger, nous vous l’écrivions. La quadra s’est fait notamment remarquer sur le petit écran, entre 2012 et 2014, dans l’émission « On ne demande qu’à en rire », chez Laurent Ruquier sur France 2, et depuis, ça cartonne pour ce petit bout de femme qui aime l’impro. Même si nous n’avons pas encore vu son spectacle, au bout du combiné, ça fuse. « Je me cache beaucoup derrière mes personnages, je suis habitée par eux,» confie l’artiste depuis Orgon, une localité à proximité d’Avignon. « Je trouve intéressant de camper plusieurs profils psychologiques. Beaucoup de femmes, oui mais aussi un homme, par les biais desquels je peux par exemple aborder des sujets comme la mixité sociale.. Je ne suis pas une féministe et oui, j’ai été approchée par des mouvements politiques mais ce n’est pas ma place, et je distingue de toute façon toujours la personnalité publique que je suis et mon autre moi dans l’intimité. Je veux juste faire rire les gens et les faire réfléchir, marquer les esprits,, sans pour autant être une donneuse de leçons. Le fil rouge, c’est la petite fille que j’étais et qui est devenue une artiste adulée. Je chante, je prends des voix différentes… Je me tâte pour tenter le casting de « The Voice », pourquoi pas ? (Rires) Quand je suis sur scène, je ne suis plus vraiment là, je suis dans une forme de transe.» Sur scène, Antonia de Rendinger passe en effet d’une figure à l’autre, toutes plus déjantées les unes que les autres. «Y a pas de quoi de jeter de la poudre à carpe, c’est toujours bienveillant. En comparaison avec mon précédent spectacle, j’ai ici encore plus de liberté de parole. Même si ma mère est parfois effarée. « Ah non, une femme ne parle pas comme ça! », m’a-t-elle dit la dernière fois. « Tu ne peux pas dire cela. » L’aristocratie française n’a pas toujours fait les choses bien, vous savez… Et finalement, ma mère rit ! Je trouve ça génial. Mon nouveau spectacle est aussi travaillé au niveau de l’esthétique et des lumières; la mise est scène est signée Olivier Sitruk tandis qu’à la créa lumières, c’est Yvan Bonnin. C’est sinon une obligation de rire ! J’encourage d’ailleurs la presse à venir voir mon spectacle.» La date est d’emblée retenue sur notre agenda et nous prenons soin de ne pas écorcher son patronyme. « Il y a toujours des journalistes qui se trompent, ajoutent ou inversent des lettres. Je ne leur en veux pas ! (Rires) Cela fait plaisir que les médias parlent d’un spectacle. D’ailleurs, je crois que vous êtes la première avec laquelle j’échange aussi longtemps !»
Talent, travail, réseau
La conversation se poursuit ainsi pendant près de trente minutes, comme deux copines. Antonia de Rendinger nous confie son plaisir de jouer dans des festivals, ce sera le cas lors son déplacement sur la première édition des « joyeuseries », prévues en mai à la Chaussée Saint-Victor. « Ce sont des manifestations qui engagent des bénévoles, ça mobilisent une commune qui se bouge pour faire en sorte qu’un évènement existe, y compris dans le monde rural où on croit à tort qu’il ne se passe rien. Je suis moi-même une provinciale, je suis native de Strasbourg. » Elle nous conseille au passage d’aller applaudir Bruno Salomone (à l’affiche lui aussi des « Joyeuseries », le 6 mai pour sa part), puis nous confie des anecdotes sur ses filles. « J’ai un coup de bol énorme et je me sens à ma place, professionnellement parlant. Je suis mariée, côté privé, et j’ai même le temps d’élever mes enfants avec des produits bio (rires) ! Parfois, ma plus jeune décroche quand je téléphone en s’exclamant « maman, c’est toi ? Vraiment ? » Elles viennent de passer le cap de ne plus appeler la baby-sitter « maman » ! » Avant de raccrocher, celle qui, titulaire de deux maîtrises en ethnologie et lettres modernes ainsi que d’un DEA de sociologie, a choisi de briller sous le feu des projecteurs avec humour, ne nous cache pas ses ambitions sur le grand écran. « J’ai joué Les Précieuses Ridicules de Molière en CM2 puis l’impro a croisé ma route à l’âge de 18-19 ans et j’ai su que c’est ce que je voulais faire. Vous passez à la radio, à la tv, Dany Boon vous appelle… ! Pour réussir, il faut une dose de talent et aussi beaucoup de travail, et surtout un réseau. Je n’ai pas pour le moment envie d’écrire pour les autres et ce qui m’intéresse ces derniers temps, c’est le cinéma. Je passe des castings pour des choses plus sérieuses. » Pas trop quand même, car Antonia de Rendinger manie aisément la boutade. Avec modération, toutefois. « On peut rire de tout, il faut que ce soit drôle et devant un public. Et tout dépend du timing. Un mec comme Tex (NDRL. évincé des Z’amours sur France 2 à cause d’une blague sur les femmes) est adorable mais il a juste fait une vanne qui serait passée il y a dix ans. Les réseaux sociaux, c’est du théâtre… Je tourne souvent mon doigt sept fois sur l’écran avant de tweeter ! On se revoit à la Chaussée ? Ah, un bébé panda vit près de Blois ? Celui de Brigitte Macron ? Ca peut être une idée de sketch, je retiens alors, merci… »
Emilie Rencien
*Antonia de Rendinger, « Moi, Jeu ! » samedi 5 mai à 18h au Carroir.
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